Du vol d’œuvres d'art aux tueurs en série: cinq grands crimes russes résolus

Valery Matytsin/TASS
Les dix dernières années ont regorgé d’affaires criminelles tragiques en Russie, notamment des attentats terroristes et des assassinats politiques. Voici cinq cas de figure résolus avec succès par la police.

L'histoire de l'« Hannibal Lecter » soviétique Andreï Tchikatilo et les atrocités de la mafia russe des années 1990 marquent encore les esprits en Russie et à l'étranger. Mais que savez-vous sur les crimes qui se sont produits en Russie au cours de la dernière décennie ?

Le ministère russe de l'Intérieur affirme que le nombre de crimes commis en Russie diminue : 1 158 000 crimes ont été enregistrés de janvier à juillet 2018, en baisse de 3,6 pour cent par rapport à la même période en 2017. Bien que la majorité de ces crimes soient des vols et des fraudes, certains ont également choqué par leur violence.

Lire aussi : Trois tueurs à gages tristement célèbres des «sauvages années 1990»

Pour donner un aperçu du monde de la criminalité en Russie, nous avons compilé différents cas, tous sensationnels à leur manière, qui se sont produits en Russie au cours de la dernière décennie.

Gang criminel à Krasnodar

Le 4 novembre 2010, une maison du bourg rural de Koutchevskaïa, dans la région de Krasnodar (sud), a été le théâtre d'un crime de masse qui a choqué toute la nation. Un gang de malfaiteurs a tué 12 personnes, dont quatre enfants, puis a tenté de brûler les corps. Server Ametov, un fermier local qui avait eu le malheur de croiser le chemin d'un gang spécialisé dans les affaires agricoles, était la victime clé.

Le gang a tué sa famille, des invités et deux voisins. Comme cela a été révélé plus tard par les enquêteurs fédéraux, cela n'était pas le seul meurtre commis par le gang Tsapki. Actif depuis 1998, le Tsapki contrôlait en fait la ville, menaçant et tuant les concurrents (au moins 19 meurtres), perpétrant des enlèvements et des viols de jeunes femmes (au moins 220 cas), et achetant des policiers locaux et des fonctionnaires de l'État.

Lire aussi : Rois du crime: les quatre chefs de gangs les plus célèbres de Russie

Sergueï Tsapok

Après que les enquêteurs fédéraux ont repris le dossier des mains de la police locale, des dizaines de témoins se sont manifestés pour témoigner contre la bande. En 2013, le leader du groupe, Sergueï Tsapok, et ses deux lieutenants principaux ont été condamnés à la prison à vie. D'autres personnes impliquées dans le massacre ont été condamnées à 19 ou 20 ans de prison. En 2014, Tsapok a été retrouvé mort dans sa cellule.

Fraude dans la région de Moscou

En 2007, un groupe de fonctionnaires du gouvernement de la région de Moscou ont utilisé leur position pour voler environ 12 milliards de roubles (203 millions de dollars) dans les caisses de l'État. L'ancien ministre des Finances de la région de Moscou, Alexeï Kouznetsov, sa femme Janna Bullock, et l'ancien vice-ministre des Finances Valeri Nossov ont blanchi des fonds du budget et transféré les sommes vers une société enregistrée à Chypre.

Avec cet argent, les partenaires dans le crime ont acheté de l'immobilier de luxe en Suisse et en France, deux hôtels en France, 10 voitures de luxe, un yacht enregistré aux îles Caïmans, et bien plus encore. Certaines propriétés ont été confisqués par les autorités, ainsi que des œuvres d'art anciennes que Bullock tentait de transférer en Finlande. Ces œuvres incluaient des livres, des peintures, des armes anciennes et des pistolets, des pièces de monnaie et des meubles.

Lire aussi : Pourquoi était-il si dangereux de vivre dans les années 1990 en Russie?

Janna Bullock

À l'heure actuelle, seul l'un des suspects a été appréhendé : en 2016, Nossov a été condamné à 14 ans et neuf mois de prison. Les autorités font de leur mieux pour obtenir l'extradition de Kouznetsov et Bullock, qui résident en France et aux États-Unis, respectivement.

Le maniaque du parc de Bitsa

De 1992 à 2007, les habitants du sud-ouest de Moscou ont été terrorisés par les meurtres qui ont lieu dans le parc local de Bitsa. Les victimes étaient principalement des hommes âgés et sans-abri, mais parmi elles figuraient aussi des femmes, et au moins un enfant, un garçon âgé de 9 ans.

Le meurtrier a été arrêté en 2006 – il s'agissait d'Alexandre Pitchouchkine, 42 ans, un homme avec des problèmes psychologiques qui admirait le tueur en série soviétique soviétique Andreï Tchikatilo. Depuis la première victime de Pitchouchkine en 1992, le maniaque aurait emporté la vie d'au moins 49 personnes et prévoyait d'en tuer encore plus.

Lire aussi : Les trois plus retentissants détournements d’avions ayant ébranlé la Russie

Alexandre Pitchouchkine

« Pour moi, la vie sans tuer est comme la vie sans bonne nourriture pour vous, a-t-il dit un jour. Je me sentais comme le père de tous ces gens, puisque c’est moi qui leur ai ouvert la porte vers un autre monde ». Il partageait souvent avec ses victimes une bouteille de vodka et passait une heure ou plus à discuter avec elles. Pitchouchkine a rappelé qu'il était « intéressant de parler à ceux qui sont condamnés à mourir ». En 2007, il a été condamné à la prison à vie.

Vol au Musée russe

L'une des affaires criminelles les plus retentissantes dans le monde de l'art est arrivée à Saint-Pétersbourg en 1999. Deux voleurs armés ont fait irruption dans le Musée d'État russe et ont volé deux œuvres du XIXe siècle du peintre réaliste russe Vassili Perov - Le guitariste-Bobyl et l'esquisse Troïka, d’une valeur de 700 000 dollars.

Bien que l'alarme du musée ait fonctionné, les voleurs ont réussi à s'enfuir. Plus tard, les suspects ont été identifiés : Zakir Assadoullaïev et Dmitri Roukavitsine, membres d'un groupe criminel spécialisé dans les vols à main armée dans des magasins de montres et de bijoux.

Lire aussi : Guide des arnaques de Russie: comment éviter de tomber dans le panneau

Assadoullaïev, qui a retiré les peintures des murs et a tenté de tirer sur le garde de sécurité, a été condamné à 14 ans de prison. Roukavitsine, qui faisait le guet, a écopé de huit ans fermes.

Contrebande à Moscou

Le marché Tcherkizovski, connu simplement sous le nom de « Tcherkizone », a été pendant de nombreuses années le principal marché de vêtements de Moscou. Fondé au début des années 1990, il employait plus de 100 000 travailleurs migrants originaires des pays de la Communauté d’États indépendants (CEI), de Chine et d’Asie du Sud-Est.

Certains en parlaient comme d' « un État dans l'État » parce qu’il possédait sa propre infrastructure et que les personnes qui y vivaient et y travaillaient n’avaient pas besoin d'en sortir. Tous les services dont une personne pouvait avoir besoin y étaient disponibles - des magasins et hôtels à l'échange de devises et à l'aide médicale.

C'était aussi un centre de l'activité criminelle : drogue, enlèvement, vol, racket et même meurtre. Le commerce massif de produits contrefaits et de travailleurs migrants non enregistrés a finalement provoqué la colère du gouvernement en 2009 et le marché a été fermé et rasé. Une enquête criminelle approfondie a été menée. Selon la police, 6 000 conteneurs de marchandises de contrebande (d'une valeur de 2 milliards de dollars) y ont été trouvés.

Que faire si vous êtes arrêté par la police en Russie ? Trouvez la réponse dans cet autre article.

Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.

À ne pas manquer

Ce site utilise des cookies. Cliquez ici pour en savoir plus.

Accepter les cookies