La Coupe du Monde se poursuit sans la Russie, suite à sa défaite contre la Croatie en quarts de finale. « Maintenant la Coupe du Monde est juste comme une fête à la maison où l’hôte dit : +Ok tout le monde, je vais me coucher+ et où les convives restent boire dans la cuisine », avance une plaisanterie publiée sur Twitter.
Mais l’équipe nationale russe restera dans les esprits, puisqu’elle a atteint les quarts de finale pour la première fois de l’histoire. En réalité, depuis la chute de l’URSS, la Russie n’était même jamais parvenue à sortir de la phase de groupes. Voici la liste des raisons qui ont permis à la Russie de surprendre le monde entier.
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1. La Russie est allée bien au-delà des attentes
On en attendait si peu de la Russie que juste avant son premier match contre l’Arabie saoudite, beaucoup de Russes craignaient que leur équipe ne perde contre ce pays (qui ne compte pas parmi les grands du football, pour dire les choses gentiment). « L’Arabie saoudite joue au foot mieux que la Russie », affirmait même le titre d’un article sur le site Sports.ru.
Et les analystes avaient leurs raisons pour ne pas avoir confiance en la Sbornaya et son entraineur, Stanislav Tchertchessov : après une série de matchs amicaux calamiteux, la Russie s’était placée au 70ème rang du classement des équipes nationales de la FIFA, soit la pire position occupée par un pays qualifié pour la Coupe du Monde.
Tchertchessov a cependant ignoré la critique. « Je ne suis pas psychologue pour réconforter qui que ce soit, avait-il grommelé après un énième match infructueux. Vous devez croire en nous ». Mais presque personne ne l’a fait.
Puis c’est arrivé.
Après un départ si explosif, la Russie a battu l’Égypte (3-1), puis a perdu contre l’Uruguay (0-3), et s’est qualifiée pour les huitièmes, où elle a vaincu la redoutable Espagne (1-1) aux penalties. Elle a ensuite combattu bec et ongles la Croatie (2-2), face à laquelle elle a finalement vacillé lors des penalties.
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Honnêtement, cette performance est comme tombée du ciel. Presque autant que de voir les Allemands rentrer chez eux à l’issue de la phase de groupe.
2. Tchertchessov a changé de stratégie et fait preuve de véritables compétences
Après avoir remporté les matchs contre l’Égypte et l’Espagne, Tchertchessov et ses joueurs sont devenus des héros nationaux. Étonnant retournement de situation pour un entraineur qui avait été si sévèrement critiqué et en faveur du renvoi duquel des citoyens avaient créé une pétition quelques jours avant le Mondial.
Dans cette Coupe du Monde, Tchertchessov a adapté sa stratégie en fonction de chaque adversaire. « Tchertchessov a été vraiment flexible dans la rotation de l’équipe et dans l’utilisation des différents joueurs, a écrit le journaliste sportif Alexandr Dorski. Ses choix durant la Coupe du Monde ont été plus sophistiqués que jamais. On dirait que c’était un Tchertchessov complètement différent ».
Certaines personnes ont même suggéré que les désastreux résultats de l’équipe avant le Mondial n’étaient en réalité qu’une fine ruse de l’entraineur. Bien entendu, il serait difficile de le prouver, mais une chose est sûre, Tchertchessov est rentré dans l’histoire du football russe, et a promis de faire encore mieux en 2022.
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3. L’équipe russe a eu le jeu, le style, et les tripes
La plupart des footballeurs de la Sbornaya ont déployé plus de 100% de leurs capacités sur le terrain. Le gardien de but Igor Akinfeev a bloqué les penalties tirés par les Espagnols, tant avec ses mains que ses pieds. L’ailier Denis Cheryshev a quant à lui marqué 4 buts, soit autant que Cristiano Ronaldo. À 38 ans, le défenseur central Sergei Ignashevich a passé 510 minutes sur le gazon, éclipsant ainsi des stars de la discipline telles que Mohammed Salah et Diego Costa. Et citer tout le monde serait trop long.
De plus, la Russie n’a pas seulement gagné, elle l’a fait avec style. Prenez par exemple le geste d’Artem Dzyuba, salut militaire avec une main lui servant de casque.
Ou encore cet instant iconique ou Igor Akinfeev a utilisé sa « jambe de Dieu ». Oui, nous l’avons déjà mentionné, mais c’était si beau qu’il vous faut le voir encore !
D’un autre côté, comment pouvaient-ils ne pas gagner avec un tel soutien ?
Cela n’a pas été simple, en jouant contre de sérieux adversaires, la Russie a dû parfois être sur la défensive, et le match Russie-Espagne n’a par conséquent pas été un spectacle de haute voltige à chaque instant. Mais le football n’est pas toujours qu’une question de beauté. Il s’agit d’un subtil mélange de dur labeur, de volonté et de chance. Et la Russie est parvenue à combiner le tout.
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4. Les joueurs et la nation toute entière n’ont fait qu’un
Au cours de son histoire, l’équipe nationale russe a connu bon nombre de scandales : des joueurs criant sur des supporters car ils n’en avaient rien à faire de leurs attentes, des fêtes avec du champagne à 240 000 euros suite à une catastrophique défaite, etc. Mais durant cette Coupe du Monde, tout a été différent.
« Je n’ai jamais vu une telle régulation intérieure au sein de l’équipe. Tout le monde a communiqué avec tout le monde. Cela est peut-être une faible raison pour être heureux mais l’unité est ce dont notre équipe manquait auparavant », a rédigé Vladislav Voronine sur le site Sports.ru.
Les joueurs se sont également sentis unis avec toute la nation. Après avoir perdu contre la Croatie, Artem Dzyuba n’a pu retenir ses larmes en déclarant : « Durant toute notre vie, nous avons toujours voulu vous rendre fiers ». Et à présent le pays tout entier l’est définitivement.
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