Guide des arnaques de Russie: comment éviter de tomber dans le panneau

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EKATERINA SINELCHTCHIKOVA
Taxistes-affairistes, policiers imposteurs, mendiants professionnels… même les locaux se retrouvent parfois entre les griffes de ces acteurs du monde criminel, alors vous imaginez bien que les étrangers sont pour eux des proies idéales. Après avoir lu cet article vous devriez être en mesure de réaliser lorsque l’on tente de vous arnaquer et donc d’éviter tout risque de gâcher votre expérience durant votre séjour.

Billets pour la Coupe du Monde quelques jours avant un match

Bien entendu, il est possible que vous ayez de la chance. Quelqu’un peut en effet avoir un empêchement et chercher à vendre son billet. Mais ces cas devraient être minoritaires.

Plus de 1 500 domaines internet ont été créés en lien avec la FIFA, et tous se présentent avec le nom de l’événement, le pays, l’année, et les autres attributs officiels du championnat. Et même si leurs buts sont des plus divers, ils sont généralement malhonnêtes : de la vente illégale de billets avec un bénéfice de 500% au vol de données bancaires, en passant par la propagation de virus informatiques.

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Mais au-delà des subtiles arnaques il existe de simples spéculateurs, auprès desquels il est soi-disant possible de faire l’acquisition d’un billet, même le jour du match. Toutefois il n’y a aucune garantie que l’acheteur pourra accéder à l’événement. En effet, tous les billets sont nominaux, mais le nom peut être modifié par le biais d’une plateforme officielle, et il est possible que le vendeur ne le fasse pas. Si à l’entrée du stade les noms ne correspondent pas et qu’on le remarque, on ne vous laissera pas y entrer.

Marché noir pour un billet de concert

En règle générale, les organisateurs de concerts ne vendent pas eux-mêmes les billets, ce sont les agents qui en ont la charge. Les jours de grandes premières, un acheteur imprudent peut rapidement se retrouver comme au beau milieu d’un champ miné : les arnaqueurs lancent des campagnes publicitaires en ligne et des propositions vous sont faites au moindre de vos pas. D’autres errent près des entrées de théâtres et salles de concerts. Et malgré le fait que le site de l’agence officielle soit presque toujours indiqué sur les affiches de l’événement, les personnes continuent, dans leur quête désespérée du saint billet, à tomber dans le panneau des escrocs. Ces derniers sont nombreux, et il est pratiquement impossible de distinguer un faux billet d’un authentique.

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Gardez à l’esprit que les billets de concerts sont toujours vendus par vagues. Ainsi, même si sur le site de l’agence officielle il n’en reste effectivement plus, ne cherchez pas ailleurs. Et ce, même si vous êtes prêt à payer plus cher. Tout simplement car vous ne savez jamais à qui vous avez affaire : un inoffensif spéculateur ou un arnaqueur. Il y a donc un risque élevé d’acheter non seulement un billet onéreux, mais qui en plus ne vous permettra pas d’accéder au concert puisque falsifié.

Faux billets de banque

Au vu du nombre de faits divers portant sur des victimes de ce phénomène, la fausse monnaie est aujourd’hui un filon privilégié des escrocs. Souvent, elle est utilisée par des taxistes non officiels (qui ne disposent pas de licence et abordent leurs potentiels clients durant la nuit à l’entrée des aéroports, restaurants ou près des stations de métro fermées à cette heure tardive). L’arnaque est simple : le client paye, et le chauffeur lui rend la monnaie non pas en roubles mais en « doubles », des bouts de papier qui, bien qu’imprimés pour ressembler à de véritables billets, n’ont aucune valeur (les enfants aiment d’ailleurs les utiliser comme marque-pages). En raison du faible éclairage, il est difficile de s’en rendre aussitôt compte. Et le taxiste, lui, est déjà sorti de votre champ de vision.

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Il arrive également que dans les plans des malfaiteurs rentrent en jeu des bureaux de change. Récemment, une Moscovite a par exemple souhaité échanger un million de roubles (13 520 euros) contre des euros, mais a reçu des faux billets à la place. Cela reste cependant rare. Le réel danger ce sont les personnes guettant près de ces bureaux. Ils font tout d’abord mine de s’intéresser au cours de change, puis proposent aux autres personnes d’échanger leur argent à un cours précédent, « plus intéressant ». Et vous refilent leur fausse monnaie.

« Je n’ai pas de monnaie »

Vous avez le plus de risques d’entendre cette phrase de la bouche de taxistes (oui, encore eux). Ils attendent alors de vous que vous renonciez à l’idée de recevoir la monnaie de votre paiement et sortiez de la voiture. Les plus malhonnêtes se contentent d’ailleurs de constater ce fait, sans proposer d’alternative. D’autres encore partent faire de la monnaie dans un magasin voisin mais ne se pressent pas pour revenir. Impatient, vous ne tenez pas et partez.

Il est possible de faire face à cette situation de deux façons : avoir sur soi-même de la monnaie ou appeler la police (ou tout du moins faire semblant). Souvent cela aide.

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Une personne dans une «situation difficile»

Pour ce qui est des mendiants, le problème est le même qu’avec les spéculateurs : il est impossible de savoir lesquels d’entre eux sont honnêtes. Qui est réellement dans le besoin et qui n’est rien de plus qu’un énième escroc ? Dans le métro de la capitale russe travaillent activement des mendiants professionnels, ils vont de rames en rames, se tiennent avec une pancarte, crient de manière théâtrale. Ils sont ici quotidiennement, comme au boulot, et l’argent pour leur « billet pour Vladivostok » (souvent les arnaqueurs demandent des sous pour pouvoir prétendument rentrer chez eux), ils l’ont récolté depuis bien longtemps.

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Il en est de même pour les personnes qui, près du métro, vendent de vieilles affaires personnelles dans un but caritatif. Ne leur faites pas confiance. Si vous souhaitez aider les enfants ou retraités russes il existe des canaux officiels.

Mais certains, nous devons le reconnaître, sont particulièrement convaincants et se présentent comme des « businessmen étrangers » s’étant retrouvés dans une situation délicate. Ils vous accostent bien habillés et commencent à vous parler en anglais, vous racontent que quelque chose leur est arrivé et qu’ils ont réellement besoin d’argent. Ils assurent qu’ils ont beaucoup d’argent, mais qu’ils n’y ont pas accès, et qu’ils vous rendront donc votre don. Ce dernier doit généralement d’ailleurs être conséquent. Mais rien de grave, puisque ce sont des hommes d’affaires, ils vous le rembourseront ! Ils misent ainsi sur la compassion de personnes venues d’ailleurs, tout comme lui bien entendu.

Bousculade improvisée dans le métro

La cohue dans le métro est un environnement idéal pour faire les poches des passagers. Et s’il n’y a pas de bousculade, il est toujours possible d’en provoquer une, c’est ainsi qu’opèrent les pickpockets. Parfois il s’agit d’un groupe de quelques personnes, qui génèrent autour de vous un mouvement de foule, en imitant une chute lors d’un brusque ralentissement de la rame, ou alors vous distraient par le biais d’une discussion inattendue. À ce moment, la victime considère que tout ceci est naturel, mais ce n’est pas le cas.

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Notre conseil est de ne pas laisser vos objets de valeur dans vos poches, ou seulement dans celles situées à l’intérieur de vos vêtements. Et soyez attentif dans n’importe quelle foule, cette stratégie n’étant pas valable uniquement dans le métro.

Porte-monnaie et policier imposteur

Il s’agit d’une arnaque répandue à Moscou, dirigée particulièrement vers les étrangers. Vous marchez dans la rue et constatez que la personne devant vous a malencontreusement fait tomber son porte-monnaie. Vous le ramassez. Il n’est déjà alors plus important de savoir si vous hélez son propriétaire ou non : vous l’avez ramassez, et vous voici tombé dans la gueule du loup. Ensuite, tout se poursuit selon l’un des différents scénarios possibles. Le principal est qu’autour de vous commence une palpable agitation suscitée par plusieurs « inconnus » (qui ne sont en réalité que des acteurs) et une personne en uniforme, ressemblant à un policier ou un gardien. On se met alors à affirmer que vous avez pris une grosse somme d’argent dans le porte-monnaie. L’imposteur policier vous demande donc, dans un parfait anglais, de présenter le contenu du portefeuille, tout d’abord de celui que vous avez ramassé, puis du votre. À ce moment, les acteurs vous distraient et l’on s’empare discrètement de quelques documents ou billets présents dans votre portefeuille.

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En fait, il est possible de comprendre qu’il s’agit d’une arnaque lorsque vous entendez le parfait anglais du policier. Nous n’affirmons pas qu’aucun gardien de la paix en Russie n’est en mesure de s’exprimer convenablement dans la langue de Shakespeare, mais cela reste rare.

Solution : si vous n’êtes coupable de rien et que vous soupçonnez que tout cela est scénarisé, faites mine de ne pas comprendre ce que les gens disent. Il est généralement plus facile de laisser partir une victime qui ne comprend rien plutôt que d’essayer de la faire rentrer dans un scénario alambiqué.

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