Russia Beyond désormais sur Telegram ! Pour recevoir nos articles directement sur votre appareil mobile, abonnez-vous gratuitement sur https://t.me/russiabeyond_fr
Signant le Traité sur la Création de l'URSS, par Stepan Doudnik
Stepan DoudnikL'URSS a été fondée afin d’unir les nouvelles républiques socialistes soviétiques autour de l'idée léniniste de déclencher une révolution socialiste planétaire et de former un État socialiste mondial. Voici comment cela s'est passé.
Après la révolution de 1917, l'Empire russe s'est effondré. Peu après 1918, des républiques socialistes soviétiques séparées ont été formées dans les territoires de la Russie centrale, de l'Ukraine, de la Biélorussie et du Caucase. La République socialiste fédérative soviétique de Russie (RSFSR), avec sa capitale à Moscou, était le centre autour duquel le nouvel État était formé.
En 1920, des traités d'unité ont été signés entre la Russie et l'Ukraine, en 1921, entre la Russie et la Biélorussie, et les républiques caucasiennes ont suivi peu après. Selon ces traités, la République socialiste fédérative de Russie a obtenu le droit de représenter toutes les autres républiques au niveau international et de signer des documents diplomatiques en leur nom. La RSFSR abritait également sept ministères principaux : ceux de la Défense, de l'Économie nationale, du Commerce extérieur, des Finances, du Travail, des Chemins de fer, des Postes et des Télécommunications.
Le 30 décembre 1922, le traité sur la création de l'URSS (signé entre la RSFSR, la SFSR de Transcaucasie, la RSS d'Ukraine et la RSS de Biélorussie) a été approuvé par le premier Congrès des Soviets de l'Union.
Lénine au congrès de la Troisième internationale, mars 1919
Fototeca Gilardi/Getty ImagesNon, car, en 1917, le tsarisme en Russie a pris fin avec l'abdication du trône russe par Nicolas II.
Après la révolution d'octobre 1917, les bolcheviks, dirigés par Vladimir Lénine, ont pris le pouvoir.
Vladimir Lénine (1870-1924) a été le premier chef de gouvernement de la RSFSR – le président du Conseil des commissaires du peuple (« Sovnarkom »). Il était également le chef du Parti communiste, qui a fini par diriger l'ensemble de l'URSS par l'intermédiaire de son conseil suprême, le Politburo. Officiellement, Lénine n'était pas le seul dirigeant de l'État, il était simplement chargé de la prise de décision au sein du Sovnarkom. En réalité, Lénine se contentait de donner des ordres et ses ministres de second rang (les « commissaires du peuple ») les suivaient.
Officiellement, Lénine est resté au pouvoir jusqu'à sa mort en 1924, mais au cours des deux dernières années de sa vie, Joseph Staline, membre du Politburo, a pris les rênes en tant que figure de proue de l'État.
Lire aussi : Quels titres ont porté les dirigeants de Russie au cours de l’histoire?
L'Union des républiques socialistes soviétiques était formellement un État fédéral, une union de républiques socialistes soviétiques partiellement autonomes, chacune d'entre elles ayant son propre gouvernement et son propre parti communiste. Dans les faits cependant, les organes étatiques des républiques n'avaient que peu ou pas d'autonomie, ayant totalement subordonné leur indépendance au gouvernement central de l'URSS situé à Moscou.
L’Union soviétique était par ailleurs un État à parti unique gouverné par le Parti communiste de l'URSS.
Le nombre de républiques socialistes soviétiques en URSS est passé de 4 à 16 selon les années. En 1922, l'URSS a été formée par les RSS de Russie, de Biélorussie, d'Ukraine et de Transcaucasie. Au fil du temps, sont apparues celles d’Ouzbékistan, du Kazakhstan, du Kirghizstan, du Tadjikistan, du Turkménistan, de Lituanie, de Lettonie, d’Estonie, de Moldavie, tandis que celle de Transcaucasie s’est divisée en RSS d’Arménie, de Géorgie et d’Azerbaïdjan.
L’on trouvait aussi la République socialiste soviétique carélo-finnoise. Cependant, en 1956, cette dernière a finalement été intégrée à la RSS de Russie, le nombre total de républiques passant alors définitivement à 15.
Nikita Khrouchtchev (tout à droite)
SputnikEn URSS, le chef d'État officiel et le véritable dirigeant en exercice étaient, la plupart du temps, deux personnes différentes.
Officiellement, à partir de 1922, le chef de l'État était le chef du Présidium du Comité exécutif central de l'Union soviétique (VTsIK). Pourquoi ? Parce que, formellement, l'URSS était un État populaire et son organe suprême était le Congrès des Soviets de l'Union soviétique – le congrès des représentants élus du peuple de toute l'URSS.
Cependant, le Congrès des Soviets ne pouvait être réuni en permanence et avait donc son Comité exécutif central comme organe directeur pendant l'intervalle de ses sessions. Et c'est le Comité exécutif central qui nommait le gouvernement de l'URSS.
En 1938, le Congrès des Soviets, en tant qu'organe directeur, a été remplacé par le Soviet suprême de l'Union soviétique et son présidium a repris les fonctions du Comité exécutif central. Cette année-là, le chef du présidium du Soviet suprême de l'Union soviétique est ainsi devenu le chef de l'URSS.
Par la suite, en 1990-1991, juste avant sa dissolution, l'URSS a été dirigée par Mikhaïl Gorbatchev, le premier et dernier Président de l'URSS.
En réalité, l'URSS était dirigée par le leader idéologique du Parti communiste de l'Union soviétique, qui portait, depuis l'époque de Staline, le titre de Secrétaire général du Parti communiste de l'Union soviétique.
Destruction de la cathédrale du Christ-Sauveur, à Moscou, en décembre 1931, bâtie en l'honneur de la victoire de la Russie sur la France de Napoléon en 1812. (Dans les années 1990, elle a été reconstruite)
TASS« Nous devons combattre la religion », disait Vladimir Lénine. Les premières années de l'URSS ont été marquées par une lutte constante contre les croyances religieuses que les bolcheviks jugeaient obsolètes. Principalement, ils ont combattu la religion orthodoxe russe. Toutefois, dans les régions musulmanes et bouddhistes de l'URSS, la foi était également persécutée.
À partir de 1917, il a été interdit à l'Église orthodoxe d'enregistrer les naissances, les décès, les mariages et les divorces. Le décret sur la séparation de l'Église et de l'État ainsi que de l'école et de l'Église, adopté par le Conseil des commissaires du peuple de la RSFSR le 20 janvier 1918, a proclamé la liberté des croyances religieuses. Par ce même décret, les organisations religieuses ont été privées de tout droit en tant que personnes morales.
Toutefois, la religion n'a jamais été formellement interdite en URSS. Bien que les Soviétiques aient fermé la plupart des églises, ils n'ont jamais interdit purement et simplement aux chrétiens, musulmans, juifs et autres de prier. Les propagandistes religieux actifs étaient considérés comme des malades mentaux et placés dans des établissements psychiatriques, mais le fait d'avoir des croyances religieuses n'est jamais devenu un délit en URSS.
Lire aussi : Comment les bolcheviks ont détruit l'Église orthodoxe russe
Intervention de Nikita Khrouchtchev au XXIIe Congrès du Parti communiste de l'Union soviétique au Kremlin de Moscou, en octobre 1961
Mikhaïl Koulechov/SputnikOfficiellement, le Parti communiste de l'URSS était le seul parti politique de l'Union soviétique. Il a été déclaré « noyau dirigeant » du pays par la Constitution soviétique de 1936. Bien que, formellement, le Parti ne pouvait constituer un gouvernement, ses plus hautes instances influençaient directement la formation du gouvernement.
Le chef du parti était le chef du gouvernement et occupait les fonctions de secrétaire général, de premier ministre ou de chef d'État, voire de deux de ces trois fonctions simultanément, mais jamais les trois en même temps. Le dirigeant du parti était de facto le président du Politburo du PCUS et le chef de l'exécutif de l'Union soviétique.
Avant 1922, il n'y avait pas d'URSS. Comment mentionné précédemment, elle a été formée autour de quatre républiques socialistes soviétiques – celles de Russie, de Biélorussie, d'Ukraine et de Transcaucasie. Le nom de la Russie entre 1917 et 1922 était République socialiste fédérative soviétique de Russie (RSFSR).
Carte en mosaïque de l'URSS au palais d'Hiver (Musée de l'Ermitage)
Mikhaïl Ozerski/SputnikCouvrant plus de 22 402 200 kilomètres carrés et s'étendant sur onze fuseaux horaires, l'URSS était, en effet, le plus grand pays du monde pendant son existence. Ce statut a été hérité de l'URSS par son successeur officiel, la Fédération de Russie.
Boris Eltsine, président de la Fédération de Russie (à gauche) et Stanislaw Chouchkievitch, président du Conseil suprême de la République de Biélorussie, signent l'Accord sur la création de la Communauté des États indépendants (CEI) le 8 décembre 1991
Iouri Ivanov/SputnikLa plupart des historiens s'accordent à dire que la chute de l'URSS est due à la confluence de facteurs politiques, économiques et sociaux. Certains chercheurs affirment que l'URSS s'est effondrée parce que ses dirigeants avaient depuis longtemps cessé de croire aux idées qu'ils prônaient.
La raison immédiate de la dissolution de l'URSS a été la perestroïka de Gorbatchev, une série de réformes gouvernementales qui visaient à sauver l'économie défaillante de l'État. Toutefois, les réformes ont donné lieu à un vaste débat social sur la nature du pouvoir soviétique et le rôle du Parti, puis les tensions ethniques et la pauvreté ont conduit plusieurs républiques à déclarer leur indépendance de l'URSS, ce qui a finalement déclenché sa dissolution en 1991.
Dans cet autre article, nous répondions aux dix questions les plus fréquentes sur la Russie.
Chers lecteurs,
Notre site web et nos comptes sur les réseaux sociaux sont menacés de restriction ou d'interdiction, en raison des circonstances actuelles. Par conséquent, afin de rester informés de nos derniers contenus, il vous est possible de :
Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.
Abonnez-vous
gratuitement à notre newsletter!
Recevez le meilleur de nos publications directement dans votre messagerie.