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Essentiellement, le salut militaire est un signe d'intentions pacifiques – un militaire montre que sa main droite est ouverte et libre de toute arme. Mais pourquoi la main droite est-elle levée au niveau de la tête ? Il y a plusieurs explications à cela. La première est qu'à l'époque de la chevalerie, les combattants levaient la visière de leur casque pour regarder la personne qu'ils saluaient. Une autre, plus plausible, est qu'il s'agit d'un geste rudimentaire, effectué pour montrer son respect au lieu de soulever son couvre-chef.
En 1863
Domaine publicCe qui est important dans un salut militaire en général, c'est que ce n'est pas une personne (que ce soit un officier, un sergent ou un soldat) qui est saluée, mais l'uniforme militaire. Un salut militaire est un geste de reconnaissance mutuelle et d'appartenance à une même corporation, un symbole de respect mutuel des militaires.
C'est pourquoi le salut militaire est effectué uniquement par des personnes en uniforme et envers d'autres personnes en uniforme – sauf lorsque le chef de l'État (et le chef des forces armées), comme le président, est salué. Cependant, quand, par exemple, le président Vladimir Poutine, en tenue civile, est salué, il ne rend pas le salut, car il n'est pas en uniforme et ne porte pas de couvre-chef militaire (contrairement au président des États-Unis, par exemple).
Dans l'armée de la Russie médiévale, aucun salut militaire n'était effectué – il y avait peu de grades militaires spécifiques, pas d'uniforme commun et les militaires de haut rang étaient en même temps des personnes de haut rang dans la hiérarchie de l'État, donc ils se saluaient avec des révérences.
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Alexandre Souvorov, portrait par Joseph Kreutzinger
Musée de l'ErmitageIl n'existe pas d'informations claires sur le salut militaire en Russie impériale avant 1765, lorsque le grand commandant militaire russe Alexandre Souvorov en a défini les règles dans son ouvrage théorique Institution régimentaire. Selon ses écrits, le couvre-chef (à l'époque, un tricorne), devait être enlevé de la main gauche du soldat, 6 pas avant d'approcher une personne de haut rang, et tenu dans la main gauche jusqu'à ce que le supérieur s’éloigne d’au moins 6 pas.
Portrait du comédien polonais Ludwik Solski dans le rôle d'un vieux soldat dans la pièce de théâtre "La Varsovienne", 1904
Stanisław WyspiańskiCependant, avec le nombre croissant de militaires et la différence entre leurs couvre-chefs (casques, shakos, képi, etc.), il est apparu nécessaire de mettre en place un salut militaire universel. Au cours du XIXe siècle, le « salut polonais » (ou « salut à deux doigts ») a donc été utilisé dans l'armée impériale russe. Il était exécuté avec le majeur et l'index tendus et se touchant l'un l'autre, tandis que l'annulaire et l'auriculaire étaient pliés et touchés par le pouce. Le bout du majeur et de l'index touchait le sommet du calot. En Russie, le salut devait être effectué uniquement lorsque la tête était couverte d'un couvre-chef militaire.
Le tsar Nicolas II visitant le Front russe, en mai 1915
Legion MediaAprès le milieu du XIXe siècle, le « salut à deux doigts » a été remplacé par un salut à main complète. C'est ainsi qu'il est décrit dans le Manuel pour jeunes soldats et cosaques, publié à Saint-Pétersbourg en 1887 : « Si un soldat rencontre un commandant qu'il est censé saluer, il doit mettre sa main droite à droite du bord inférieur de son chapeau 4 pas avant d'atteindre le commandant, de sorte que les doigts soient ensemble, la paume légèrement tournée vers l'extérieur et le coude à hauteur d'épaule ; en même temps, il doit regarder le commandant et le suivre des yeux. Lorsque le commandant le dépasse d'un pas, sa main peut être abaissée ».
Les commandants de haut rang doivent être salués par un garde-à-vous. Parmi ces commandants et personnes, on comptait tous les membres de la famille impériale, les généraux, les amiraux, les commandants de garnison, les commandants de régiments et escadrons, les officiers d'état-major. On effectuait également un salut en passant devant les bannières et les étendards de l'État. S’ils portaient un fusil ou un sabre nu, les soldats devaient faire reposer l'arme sur leur épaule. Et jamais, en aucun cas, un soldat n'était obligé d'enlever son couvre-chef – même en présence du tsar.
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Gagarine après son vol dans l'espace
Domaine publicLes règles susmentionnées ont été largement utilisées dans l'Armée rouge de l'URSS. Pour les saluts militaires effectués massivement (par exemple lors de défilés), une telle règle a été mise en place : un salut militaire à main complète est effectué par le chef de l'unité militaire, tandis que tous les membres de cette dernière se mettent au garde-à-vous, leurs yeux regardant dans la direction du commandant de haut rang.
L'Ordre général du service intérieur des forces armées de l'URSS (1960) a prescrit que tous les militaires doivent se saluer avec un salut militaire. Les grades inférieurs saluent d'abord les grades supérieurs. L'oubli ou, pire, le refus de saluer était considéré comme une infraction et était passible de sanctions. En outre, certains objets devaient être salués : le mausolée de Lénine, la tombe du Soldat inconnu, les fosses communes des soldats morts en défendant la Patrie, toutes les bannières et étendards militaires, ainsi que les processions funéraires accompagnées de troupes.
Sergueï Choïgou, ministre russe de la Défense, lors de la parade de la Victoire sur la place Rouge
Ekaterina Chtoukina/POOL/TASSCes règles sont toujours en vigueur dans les forces armées de la Fédération de Russie (à l'exception du salut au mausolée de Lénine). Actuellement, deux personnes doivent être saluées par des militaires, même lorsqu’elles ne portent pas d'uniforme militaire – le président de la Fédération de Russie et le premier ministre.
L'ancienne tradition consistant à n’effectuer un salut militaire que lorsque la tête est couverte est toujours de mise. Un soldat doit toujours saluer militairement même si sa tête est couverte d'une cagoule, d'un bonnet, d'un casque, etc. Dans les cas où la tête n'est pas couverte (lors d'exercices sur le terrain, d'entraînements, etc.), le salut militaire se fait par une posture de garde-à-vous.
Qu'en est-il de la réponse au salut militaire ? Comme l'a écrit Mikhaïl Dragomirov (1830-1905), le célèbre général et théoricien militaire de l'armée impériale russe : « Lorsque nous saluons un haut gradé, nous lui exprimons notre soumission et remplissons le devoir de courtoisie exigé par tous et pas seulement par les règles militaires. Or, l'honneur est une affaire mutuelle et les officiers qui ne rendent pas le salut que leur donnent les grades inférieurs, font une mauvaise chose, car ils montrent qu'ils sont moins bien élevés que les soldats et, en outre, donnent aux soldats un exemple de non-respect des règlements. On ne peut pas inculquer la diligence, quand on ne s'y conforme pas soi-même ».
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