En images: à quoi ressemblait la vie étudiante en URSS?

Histoire
NIKOLAÏ CHEVTCHENKO
De nombreux anciens étudiants soviétiques gardent de doux souvenirs de l'époque où ils étaient jeunes, pleins d'espoir, heureux et insouciants.

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En Union soviétique, l'enseignement supérieur était gratuit pour tous. Cependant, les futurs étudiants devaient passer des examens d'entrée pour s'inscrire. Comme l'éducation était si accessible, la concurrence était très forte. Les commissions d'inscription des meilleures universités d'URSS (souvent situées à Moscou) écrasaient donc souvent les espoirs de nombreux jeunes qui espéraient rejoindre ces établissements et « conquérir » la ville.

Les étudiants recevaient une bourse mensuelle qui variait en fonction de leurs résultats scolaires : plus leur dossier était bon, plus l'allocation était élevée. L'argent était prélevé sur les budgets des universités d'État.

La somme variait d'une université à l'autre et d'un étudiant à l'autre, mais, en général, elle était suffisante pour couvrir le logement dans une résidence universitaire (qui était extrêmement bon marché), la nourriture, les transports et quelques divertissements disponibles comme le cinéma ou le sport.

Néanmoins, de nombreux étudiants trouvaient des petits boulots pour gagner plus d'argent. Ils travaillaient comme assistants dans les départements de leur université, donnaient des cours particuliers à leurs camarades, faisaient le commerce de cigarettes, de jeans et d'autres articles capitalistes rares fabriqués à l'étranger, ou travaillaient comme concierges.

« J'aimais gaspiller de l'argent, alors je travaillais comme assistant de laboratoire. Je recevais 55 roubles par mois pour 2 à 3 heures de travail par jour. Mon allocation mensuelle était de 50 roubles [payée par l'université]. C'est-à-dire qu'il me restait 70 roubles par mois après déduction de mes dépenses quotidiennes. Savez-vous ce que vous pouviez acheter pour 70 roubles ? Une semaine de vacances en Crimée ! », a écrit le journaliste Iouri Alexeïev à propos de ses années étudiantes à la fin des années 1970 et au début des années 1980.

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La caractéristique la plus attrayante de l'enseignement supérieur en Union soviétique était peut-être la garantie d'emploi pour les étudiants diplômés. L'État se chargeait de créer chaque année autant d'emplois que nécessaire pour tous les diplômés. Cette pratique, qui semble irréaliste de nos jours, était alors possible en raison de l'économie planifiée de l'URSS et de l'industrialisation et de l'urbanisation rapides qui ont eu lieu dans le pays au XXe siècle.

Les universités soviétiques proposaient un grand nombre de spécialités en sciences naturelles et en ingénierie : l'État privilégiait les compétences scientifiques par rapport aux sciences humaines, même si ces dernières étaient également représentées par de multiples cursus, dans diverses écoles d'art, de théâtre, d'histoire, etc.

Au plus fort de l'industrialisation de l'URSS, l'État considérait les étudiants universitaires comme une main-d'œuvre formidable pouvant être utilisée à grande échelle. En 1959, la Ligue des jeunes communistes léninistes de l'Union (connue sous le nom de « Komsomol ») a par conséquent organisé les étudiants en « brigades de construction étudiantes ». Les membres de ces unités voyageaient à travers l'Union soviétique pour travailler sur des chantiers de construction pendant les vacances scolaires. Bien que cette activité extrascolaire ait souvent impliqué un travail manuel pénible et un bon effort du génie de l'ingénierie, de nombreux étudiants y voyaient une occasion de voyager et de faire progresser leurs perspectives de carrière.

De nombreux étudiants étaient également recrutés pour travailler dans les champs : afin de ramasser pommes de terre, raisin ou coton, selon la république soviétique où ils travaillaient. Ce travail n'était pas rémunéré et les étudiants étaient parfois contraints de participer avec des menaces d'expulsion du Komsomol, ce qui aurait pu nuire à leur classement dans les universités et à leur future carrière. Après une journée de travail, ils logeaient dans des dortoirs voisins, et y jouaient d'un instrument de musique, lisaient des livres, se réunissaient et, parfois, tombaient amoureux, ce qui rendait les jours de dur labeur plus agréables.

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Au cours de l’année universitaire, les jeunes se divertissaient avec des activités étudiantes similaires d'un établissement à l'autre. Les étudiants jouaient d’instruments de musique et chantaient, organisaient des représentations théâtrales et mettaient en scène des spectacles comiques connus sous le nom de « KVN » — « Club des drôles et des inventifs ». Les groupes d'étudiants créatifs comblaient ainsi largement le vide dans l’industrie artisanale du spectacle, sous-développée en URSS. Nombre de ces étudiants ont de cette manière ensuite fait une carrière formidable à la télévision russe après la chute de l'Union soviétique.

La radio et les livres étaient eux aussi une forme de divertissement populaire pour les étudiants soviétiques. Les clubs de lecture offraient un espace où ils se sociabilisaient et se mettaient en quête de livres rares, tandis que la radio était une source d'information et de musique. Cependant, ces deux médias fournissaient également un lieu où les étudiants pouvaient s'impliquer politiquement : certains essayaient d'écouter des chaînes de radio occidentales comme La Voix de l'Amérique et débattaient secrètement de questions politiques dans les clubs de lecture.

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