Quatre «business women» russes qui ont réussi aux États-Unis

Crazy Science, Alina Avunjan, Sila Misli, @russian_nails_nyc
Fonder sa propre entreprise est un défi en soi, mais que se passe-t-il si vous êtes une femme entrepreneur dans un pays étranger? L’histoire de ces femmes russes courageuses prouve que rien n'est impossible.

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Lana Karsakova et son salon de manucure à New York

Graphiste et responsable marketing, Lana Karsakova vit hors de Russie depuis maintenant six ans. Née à Tcheliabinsk (Oural), elle a déménagé à New York en 2016, où elle a trouvé du travail dans le design, et en 2019, elle a décidé de créer sa propre entreprise.

« Tout allait plutôt bien, à part une chose - je ne pouvais pas trouver un bon salon de manucure pour me faire les ongles ! Le spécialiste du marketing qui sommeille en moi m'a dit qu'il y avait une demande, mais pas d'options décentes, j'ai donc décidé d'ouvrir mon propre salon de beauté des ongles, sans même savoir quelle était la différence entre une manucure hardware et classique ! », se souvient-elle.

Au début, il y avait de nombreux défis : de l’étude intensive du marché des ongles à la recherche d'options de location abordables. « Lors de notre ouverture en octobre, j'ai dû trouver à la fois des spécialistes de la manucure et des clients. Au début, on ne trouvait ni l’un ni l’autre, ce qui me rendait anxieuse, mais finalement je m'en suis sortie. Aujourd'hui, nous avons six techniciens en pose d'ongles, un administrateur et moi-même, dit-elle. Cela fait six mois que nous avons ouvert, mais dès le troisième mois de fonctionnement, nous étions complets ! ».

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Parfois, la mentalité russe de Lana a créé des obstacles à ses aspirations commerciales. « Notre nature russe ne nous permet pas de faire confiance aux gens, conduit souvent à se rabaisser, et une faible estime de soi n’est pas quelque chose qui nous aide à atteindre nos objectifs de tous les jours. La franchise fait partie intégrante de notre mentalité, et jusqu'à ce que je me convainque, moi et mon entourage, que c’était mon truc à moi, ce n'était pas facile », dit-elle, ajoutant que le succès dans tout type d'entreprise dépend de la capacité à réagir rapidement, à prendre des risques et à nouer des contacts.

Anna Panatcheva et sa société de soirées quiz à Miami

Née dans la ville industrielle de Novokouznetsk (Sibérie occidentale), Anna a voulu déménager peu de temps après avoir terminé l’université. En 2014, elle a spontanément déménagé à Saint-Pétersbourg, puis à Moscou, et trois ans plus tard, elle est partie en vacances à Miami avec un ami. « À la fin de nos vacances, nous avons décidé de rester. L'Amérique est un pays de migrants. Ici, vous vous sentez comme chez vous, car il y a tellement de gens avec des antécédents similaires », se souvient-elle.

En tant que spécialiste des ventes expérimentée et passionnée de pub quiz (des quiz qui selon la tradition anglo-saxonne ont lieu dans les bars, ndlr), Anna a rapidement décidé d’organiser des soirées de ce genre à Miami : « Quand j’ai déménagé ici, il n’y avait pas de soirées quiz ici et je ne pouvais pas m'arrêter d'y penser, car je ne savais pas comment rencontrer des gens et me faire des amis. Donc, dès que j'ai obtenu mon permis de travail, j'ai lancé mon premier quiz ».

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Après un événement couronné de succès, un autre est arrivé, et elle dirige désormais sa propre société de jeux-quiz appelée Sila Misli (en français « Le pouvoir de la pensée ») qui attire principalement des membres de la communauté russophone.

Malgré sa peur de la bureaucratie liée à l'enregistrement d'une entreprise dans un pays étranger, tout s'est bien passé. « Venant de Russie, j'avais peur de faire quelque chose de mal et que l'administration fiscale, la banque et d'autres institutions ne me laissent pas travailler librement. Mais ici, l'objectif du gouvernement est de fournir aux entrepreneurs tout ce dont ils ont besoin pour faire des affaires et créer des emplois », explique-t-elle.

Fondée il y a seulement deux ans, sa société comprend aujourd'hui sept employés et a non seulement trouvé un public à Miami, mais s'est également étendue à d'autres villes via des franchises : Orlando, New Jersey, Sacramento, San Jose et Los Angeles.

Alina Avunjan et sa plateforme de coaching à L.A.

Il y a 10 ans, Alina a quitté Moscou pour les États-Unis. En tant que productrice, elle a d'abord voyagé pour étudier les médias à New York, mais la ville ne lui a pas fait une bonne impression. « Je détestais cet endroit et je pensais que j'avais fait une terrible erreur en quittant mon Moscou chaleureux, sincère et culturel... Alors, quand j'en ai eu l'occasion, je suis instantanément rentrée en Russie et ce n'est que lorsque j'ai ressenti le besoin d'aller de l'avant avec ma carrière quand j’ai repensé aux États-Unis, mais cette fois j'ai choisi LA », se souvient-elle.

Fan de psychologie et de méditation consciente de longue date, Alina a vu qu'il y avait un besoin pour une technologie de raccordement dans l'industrie américaine du coaching. En 2017, elle a lancé Awarenow, une plateforme de coaching tout-en-un pour « aider les coaches à prendre le contrôle de leur entreprise - automatiser ce qui peut être automatisé, afin que les coaches puissent passer plus de temps à coacher ».

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« Il a été très difficile de surmonter les barrières linguistiques et mentales et de travailler avec des Américains à égalité avec succès, de comprendre tous les aspects de la culture d'entreprise américaine, de participer aux négociations et de conclure des accords », admet-elle. Aujourd'hui, l'équipe d'Alina compte 10 employés et Awarenow est désormais un outil populaire pour les coaches d'affaires, les studios de yoga, les centres de santé et de bien-être, ainsi que les cliniques médicales. Elle est particulièrement fière du travail bénévole de son entreprise, y compris des campagnes de soutien émotionnel destinées à ceux qui ont souffert des incendies en Californie.

Anna Telminova et ses émissions scientifiques pour enfants à New York

Originaire d'Ekaterinbourg, Anna a déménagé à New York en 2017. Avocate de formation, elle avait auparavant une agence de publicité en Russie, mais à son arrivée aux États-Unis, elle a fait ses premiers pas en tant que professeur de musique pour enfants. « Je me souviens de mes premiers 100 dollars - j'étais aux anges ! », se souvient-elle.

À un moment donné, Anna a entendu parler d'une entreprise qui organisait des émissions scientifiques pour enfants et est immédiatement tombée amoureuse de l'idée. « J'ai téléphoné aux propriétaires de l'entreprise et ils ont accepté de me vendre leur technologie », explique-t-elle.

Il a fallu des dizaines de courriels et d'appels pour obtenir son premier client, qui était une école. « J'ai acheté la technologie, trouvé et formé un acteur anglophone professionnel, enregistré une entreprise et ouvert un compte bancaire », se souvient-elle. Un show réussi a conduit à de nouvelles commandes et sa clientèle a commencé à croître.

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Bien que sa société Crazy Science soit plutôt jeune, elle a déjà reçu l'approbation officielle du ministère de l'Éducation de New York. « Nous avons traversé beaucoup de choses au cours de ces années - certains employés sont partis, d’autres ont essayé de nous copier et d'ouvrir des entreprises similaires. De plus, plus nous grandissons, plus je vois de clients refuser de travailler avec nous, à cause de mon accent ou parce que je suis une femme, admet-elle. En tant que migrant avec un accent étrange et une approche russe directe, vous vous sentez constamment comme une sorte de hobbit (je ne suis pas grande), mais grâce à cela, vous avez moins peur de vous faire de nouveaux amis et il est plus facile de prendre risques. Vous n'avez pas peur d'avoir l'air idiot, ce qui est parfois une bonne chose si vous voulez réussir ».

Dans cet autre article, nous nous penchions sur les perspectives envisageables pour les entrepreneurs français en Russie.

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