Plusieurs entreprises ont d’ores et déjà manifesté un intérêt pour le projet de l’usine de gaz naturel liquéfié (GNL) Arctic LNG-2, dans le Grand Nord russe, rapporte l’agence d’information TASS, se référant aux propos de Maxime Orechkine, ministre russe du Développement économique, suite à la réunion du Conseil économique, financier, industriel et commercial franco-russe (CEFIC) s’étant tenue lundi 17 décembre à Paris et à laquelle a également pris part Bruno Le Maire, ministre français de l’Économie et des Finances.
« Des compagnies françaises sont intéressées pour participer. Il ne s’agit pas uniquement de Total, mais de toute une série de compagnies françaises », a-t-il en effet déclaré au sujet de ce projet estimé à 35 milliards de dollars et destiné à édifier, sur la péninsule de Gydan et à l’horizon 2023, une usine de GNL d’une capacité finale de 19,8 millions de tonnes par an.
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Suite au succès du site de Yamal LNG, dont l’activité a débuté dans l’Arctique russe en décembre 2017 et comptant parmi ses principaux actionnaires le groupe Total, la France se montre ainsi enthousiaste quant à ce second projet.
« Nous souhaitons renforcer notre coopération dans le secteur énergétique, en nous basant sur le projet Yamal LNG. Cela concerne également le projet Arctic LNG-2. Je rappelle qu'il est pour nous très important qu’un nombre maximum d’entreprises françaises puissent y participer », a par conséquent de son côté déclaré Le Maire (propos retraduits du russe), après avoir confirmé la décision de solidifier les garanties de l’État français visant à minimiser les risques liés au développement de Yamal LNG, ainsi que de prolonger les délais de remboursement des crédits alloués à ces deux projets.
Élargir les sphères de partenariat
À l’occasion de cette rencontre, les deux ministres ont également démontré leur désir d’étendre les champs de coopération entre leurs pays afin de d’appréhender ensemble les enjeux de demain.
« Le partenariat ne s’effectue pas uniquement dans les sphères traditionnelles, celles de l’énergie, nous ouvrons de nouvelles directions : […] tout un éventail de nouveaux axes qui n’étaient autrefois pas à l’ordre du jour, mais qui à présent, dans notre monde moderne et changeant de manière dynamique, sont très importants », a en effet déclaré le représentant russe.
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Dans le cadre du « nouveau partenariat franco-russe pour l’économie du futur », les deux nations ont ainsi établi une feuille de route comprenant divers projets et mesures dans des domaines jugés prioritaires : les conséquences économiques du changement climatique, les nouveaux modes de transport, le rendement du travail et l’innovation. Cela implique notamment le développement de la coopération en matière d’édification de villes intelligentes, d’énergies vertes, d’exploitation forestière, de véhicules autonomes, de technologies numériques, d’intelligence artificielle, et ce, en mettant l’accent sur l’échange entre les startups et PME russes et françaises.
Se félicitant de la stabilisation des indicateurs macroéconomiques de la Russie, ayant permis à cette dernière d’accroître son attractivité aux yeux des investisseurs étrangers, Orechkine a par ailleurs souligné que les échanges économiques franco-russes se développaient malgré la conjoncture politique. À titre d’exemple, a-t-il noté, au cours des trois dernières années, les importations de marchandises françaises en Russie ont vu leur valeur doubler.
Enfin, les deux nations se sont également accordées sur la création, au niveau ministériel, d’un groupe de travail en charge de reformer l’OMC et dont la première réunion pourrait être organisée avant la fin de l’année, a confié Orechkine, cité par RIA Novosti.
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