La Russie, meilleur spot de parachute d’Europe?

160 parachutistes forment une figure dans le ciel de Kolomna près de Moscou.

160 parachutistes forment une figure dans le ciel de Kolomna près de Moscou.

Igor Kalinine / RIA Novosti
En général, les touristes viennent en Russie pour se promener sur la Place rouge, voyager dans le Transsibérien ou faire connaissance avec une beauté russe. Mais on constate que chaque année, de plus en plus d'étrangers se rendent dans le pays pour apprendre à sauter en parachute : en effet, peu d'endroits au monde offrent des conditions aussi excellentes qu'« Aerograd Kolomna ».

Dans la région de Moscou on trouve beaucoup de charmantes petites villes mais l'une d'elles est plus spéciale que les autres : Kolomna, à environ 120 km de la capitale, est l'une des plus anciennes et des plus belles localités de la région.

Toutefois, la ville n'attire pas les touristes que pour son quartier historique, ses bretzels, ses guimauves, son kvas (boisson typique russe à base de pain fermenté) et ses paysages époustouflants. A 20 minutes en voiture du centre se trouve un aéroclub fondé il y a 15 ans, où l'on peut apprendre à sauter en parachute ou à piloter un avion.

Dans le milieu, on estime qu'« Aerograd » est l'un des meilleurs centres de formation de parachutistes d'Europe. Mais pourquoi les Européens préfèrent-ils notre drop-zone aux leurs ?

Pourquoi Kolomna

Le club a sérieusement décidé d'accueillir des clients étrangers dès 2003, date à laquelle ont commencé des travaux actifs pour créer une infrastructure digne des drop-zones les plus modernes : hôtel, restaurant, centre d'apprentissage du pilotage, hangars d'été et d'hiver pour le stockage et l'emballage des systèmes de parachute, ou encore zone de détente…

C'est également à cette période que le directeur de l'aéroclub, Roman Lednev, a diffusé l'information sur « Aerograd » dans tous les journaux étrangers spécialisés dans le sport et l'extrême. « Les gens sont arrivés très rapidement, raconte l'instructeur de saut en parachute Daniil Boroveïev.

L'une des principales raisons de ce succès est que nos tarifs pour les sauts sont beaucoup plus abordables qu'en Europe ou en Amérique, même en comptant le vol et l'hébergement. En été le climat est doux – et les conditions climatiques jouent un rôle important, surtout pendant la phase d'apprentissage ».

Une grande partie des étrangers qui visitent Aerograd viennent des pays du Proche-Orient. « Mais nous accueillons aussi beaucoup d'Italiens, de Français et de Chinois. Certains viennent même de Nouvelle-Zélande et d'Australie », témoigne Daniil.

40 instructeurs travaillent à Aerograd, dont trois avec les étrangers : deux s'occupent des entraînements et un dispense les cours théoriques d'AFF (Accelerated Freefall) en anglais. Daniil est justement l'un d'eux et il s'occupe actuellement de la formation de Funda, originaire de Turquie.

L'instructeur estime que la plus grande difficulté, dans le travail avec les étudiants étrangers, est la barrière de la langue. « Parfois à cause de cette barrière apparaissent des problèmes psychologiques. Chaque nation a son code culturel, sa mentalité. Ce qui peut paraître amusant ou sérieux à un Russe peut être pris complètement différemment par un Égyptien, un Français ou un Chinois », souligne-t-il.

« En général on essaie de détendre les étudiants avec des blagues. Mais beaucoup d'étrangers ne comprennent pas l'humour à la russe et à cause de ça la tension monte encore d'un cran. Par conséquent, avec certains il faut justement travailler sur le plan psychologique ».

Aerograd passe au niveau mondial

Aux instructeurs russes s'ajoutent également des étrangers : depuis longtemps le club a pour habitude d'inviter des spécialistes du monde entier pour l'été.  

Tous ceux qui le souhaitent peuvent ainsi, moyennant supplément, perfectionner des techniques particulières telles que le freefly, le swoop, le freestyle ou encore l'acrobatie en groupe sous la direction d'un instructeur étranger.

Ainsi, les visiteurs du centre peuvent faire connaissance avec le fondateur du freefly Olav Zipser ou la spécialiste du swoop de classe internationale Cornelia Mihai.

Enfin, Aerograd accueille de plus en plus de compétitions internationales.

« Cette année nous avons accueilli un tournoi amical de grandes formations : Friend’s meet 2016. Quatre équipes de 17 personnes ont participé : Kolomna Drive (l'équipe du club), les équipes des drop-zones « Tanay » et « Pouchino », International 16-way (équipe mixte) et une équipe française. Chaque équipe devait réaliser le plus de figures possibles », raconte Daniil Boroveev. « Nous avons aussi accueilli des étapes du championnat du monde de swoop ».

Les étudiants de Daniil Boroveïev racontent leur expérience à Aerograd

Meltem Funda Sakik, Тurquie

« Des amis m'avaient dit que Kolomna était un très bon endroit pour les parachutistes et que les prix étaient raisonnables. Deuxième raison : j'avais entendu que Daniil était un très bon entraîneur.nnC'est mon deuxième voyage en Russie. J'ai beaucoup d'amis ici et Daniil en fait partie. C'est un coach très professionnel. Il a fait de moi une « paraschutiska » (parachutiste) de haut niveau.J'ai même appris le Russe ! » n

Mostafa Mamoun, Émirats arabes unis

« J'avais déjà été à deux drop-zones aux Pays-bas (Texel Island et Teuge) mais il y a plus d'avantages à Aerograd, qui est plus grand et propose plus d'équipements. nnLes instructeurs sont tous bons, toujours prêts à aider et à donner des informations même si je ne suis pas leur étudiant. Aussi, certaines drop-zones en Europe ne travaillent que les week-ends mais Aerograd est ouvert tous les jours.nnJe n'ai pas de critique particulière à formuler, mais je pense qu'une drop-zone aussi grande et connue internationalement devrait avoir plus d'instructeurs anglophones ».n

Matan Raveh, Israël

« Je suis venu à Aerograd sur les recommandations d'amis qui font aussi du saut en parachute. En Israël c'est une activité très coûteuse et le niveau professionnel n'est pas aussi élevé. nnPar exemple, le cours d'AFF en Israël coûte environ 2 500 dollars alors que mes vacances complètes en Russie on coûté 4 300 dollars pour les vols, le cours d'AFF, les sauts supplémentaires, les taxis, l'hôtel, la nourriture, la licence A etc. »n

Aerograd était un lieu vraiment agréable, l'atmosphère est très bonne. Le seul défaut est que l'aéroclub est loin de tout.

Lire aussi :

Kristof Allegaert : « J'ai voulu explorer par la route la Russie profonde »

Dix-huit grands musées russes ouvrent leurs portes gratuitement cet automne

La Nouvelle-Hollande, un îlot de détente en plein cœur de Saint-Pétersbourg

Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.

Ce site utilise des cookies. Cliquez ici pour en savoir plus.

Accepter les cookies