RBTH : Kristof,vous êtes un vrai fan de longues distances — vous avez parcouru plus de 1 000 km des Flandres au Ventoux en une semaine, vous avez participé deux fois à la Transcontinental Race de Londres à Istanbul, et maintenant à la Red Bull Trans-Siberian Extreme, la plus longue course de route au monde. Comment vous préparez-vous, physiquement et mentalement à cette compétition ?
Kristof Allegaert : Effectivement, j'ai participé à la Transcontinental Race de Londres à Istanbul en 2013 et en 2014, et j'ai gagné les deux fois. Je me préparais à nouveau à la course de cette année, mais soudain j'ai découvert le Red Bull Trans-Siberian Extreme Race, et j’ai ainsi changé de projets.
J'étais vraiment intéressé par cette nouvelle aventure cycliste russe. J'ai voulu me lancer un défi et explorer par la route la Russie profonde. Je cours beaucoup, trajets courts et longs. Jour et nuit, 24 heures ou plus, juste pour voir et tester ce dont mon corps est capable. J'ai pédalé tous les jours dans toutes les conditions possibles et imaginables.
Je n'ai jamais fait un trajet aussi long et n'avais jamais eu de médecin auparavant. Les médecins, ils font des miracles. Maintenant je le sais.
RBTH :En courant à travers le pays, vous voyez la vraie Russie. L'expérience correspond-elle à vos attentes ?
K.A. : Je ne savais pas à quoi m’attendre. Je redoutais les vents contraires et on en a eu … La chaleur et les montagnes étaient vraiment épuisantes ; l'étape 12 était vraiment dure ; 1 400 km de paysages et de conditions climatiques en continuel changement.
RBTH :Vous avez traversé quatre zones climatiques durant la course. Les conditions de météo et de route étaient-elles toujours agréables pour le cyclisme ?
K.A. : Les routes ne sont parfois pas en bonne et due forme. Mais d’un autre côté, on a vu plein de travaux … Par exemple, durant l'étape 10, les organisateurs ont arrêté deux fois la course. La première fois, c'était à cause des conditions de route.
La deuxième à la demande des participants — la course était interrompue pour une heure et toute l'équipe a pu nager dans le lac Baïkal.
La météo pourrait changer rapidement d'une partie de la course à l'autre. En Sibérie, on a vu des incendies de forêt et notre vitesse est tombée à 12 km/h au lieu des 35 km/h habituels.
RBTH : Y a-t-il une région ou une partie de la course qui vous a particulièrement marqué ? Pourquoi ?
K.A. : Bonne question. Personnellement, les plus beaux paysages et montagnes étaient aux alentours du lac Baïkal. Je ne peux pas décrire nos sensations.
Nous avons tous sauté dans l'eau froide comme des enfants et profité de ce bon moment et de la vue magnifique. Et c'était vraiment inoubliable. La température de l'eau était à peu près de 17°C, celle de l'air 32.
RBTH : La culture cycliste, telles que les infrastructures cyclistes, ont commencé à se développer en Russie il n'y a que quelques années. Durant la course, vous avez également traversé des zones urbaines. Qu'est-ce que vous pouvez dire sur le fait de faire du vélo dans une ville russe ?
K.A. : On a vu quelque part des pistes cyclables bien équipées, mais il y avait aussi des endroits non conformes au cyclisme pour diverses raisons : trafic lourd, mauvaises conditions de route, etc. On n'a pas eu le temps de voir beaucoup de cyclistes, et on n'a pas vraiment communiqué avec les athlètes non professionnels, mais on a constaté un intérêt grandissant dans tous les lieux durant le trajet, où les gens nous accueillaient avec enthousiasme.
J'espère vraiment que notre course pourra populariser ce sport en Russie et promouvoir la Russie comme un pays de course cycliste en Europe et sur d'autres continents.
L'entretien a été accordé le 3 août.
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