Sergueï Eisenstein à l’étranger: de l’espoir à la désillusion

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À l’été 1929, Sergueï Eisenstein entreprit un voyage hors d’URSS pour étudier les techniques du cinéma parlant et tourner plusieurs films dans des studios étrangers. Trois ans plus tard, il rentra en URSS totalement désenchanté : sa réputation avait été ternie et il n’avait pu réaliser aucun film.

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En décembre 1925, le réalisateur Sergueï Eisenstein (1898-1948) notait dans son journal : « Je me suis réveillé célèbre ». Son film Le Cuirassé Potemkine, le troisième long métrage qu’il avait réalisé , venait de sortir sur les écrans de Moscou et de rencontrer un véritable succès. « Les spectateurs se levèrent et firent une ovation à notre film. L’orchestre s’arrêta de jouer. De toute façon, on ne l’entendait déjà plus. Les musiciens se joignirent aux spectateurs pour applaudir le film », se souvenait Grigori Alexandrov, un des assistants de Sergueï Eisenstein. 

Le Cuirassé Potemkine est une ode à la Révolution russe. Son réalisateur était un soutien sincère des bolcheviks et affirma plus d’une fois que les événements d’octobre 1917 avaient déterminé son destin et l’avaient façonné en tant que créateur.

Sur le tournage du Cuirassé Potemkine

Le Cuirassé Potemkine partit ensuite à la conquête du monde et fit connaître son réalisateur hors des frontières de l’URSS. Lors de sa présentation à Berlin, Gustave V de Suède l’applaudit à tout rompre. Charlie Chaplin déclara que le film de Sergueï Eisenstein était le meilleur de tous ceux qu’il lui avait été donné de voir. En mars 1933, à peine nommé ministre de l’Éducation du peuple et de la Propagande du Reich , Joseph Goebbels reconnaissait : « C’est un film fantastique. Du point de vue cinématographique, il n’a pas d’égal. Après l’avoir regardé, celui dont les convictions sont mal affermies pourrait bien devenir bolchevik ».

La composante idéologique du Сuirassé Potemkine posa problème dans de nombreux pays. Dès 1926 , le gouvernement allemand s’inquiéta du succès considérable que connut ce film qui célébrait la Révolution. Bientôt, la proposition de l’interdire en raison « de l’apologie de la violence, de l’incitation à l’agitation dans les milieux populaires et à la contestation du pouvoir » fut soumise au Reichstag. Le gouvernement n’osa pas franchir le pas, craignant d’attirer encore plus l’attention sur ce film. À la même époque, des mineurs britanniques  organisèrent de grandes grèves pour protester contre le fait que Le Cuirassé Potemkine n’était pas montré sur les écrans.

Image extraite du Cuirassé Potemkine

Le Cuirassé Potemkine fut le film qui donna ses lettres de noblesse au cinéma, désormais considéré comme un art. Sergueï Eisenstein, lui, devint le metteur en scène à la mode. En 1925, le cinéma était à la veille d’une révolution technique qui se préparait aux États-Unis : celle du cinéma parlant. Le réalisateur soviétique comprenait comme personne que le cinéma soviétique devait immédiatement adopter cette innovation. Il brûlait d’envie d’aller à Hollywood pour bénéficier de l’expérience de ses collègues occidentaux. Après avoir rencontré personnellement Joseph Staline et terminé le tournage de son film La Ligne Générale, il obtint l’autorisation de voyager à l’étranger.

Pérégrinations en Europe occidentale

Grigori Alexandrov, Edouard Tissé, Sergueï Eisenstein et Julian Kaufman, Berlin, 1929

Sergueï Eisenstein quitta l’URSS accompagné de son assistant Grigori Alexandrov et de son chef opérateur attitré Edouard Tissé (1897-1961). Leur première étape sur le chemin d’Hollywood fut Berlin où ils espéraient obtenir leurs visas américains. En raison de l’absence de relations diplomatiques entre l’URSS et les États-Unis – elles ne furent établies qu’en 1933 –, ils n’avaient pu faire ces démarches à Moscou. Avant son départ de Moscou, Sergueï Eisenstein avait reçu une invitation de la société de distribution et de production United Artist. Il reprit contact avec elle de Berlin et reçut en réponse un télégramme l’informant que « votre séjour aux USA n’est actuellement pas opportun ». Sergueï Eisenstein et ses compagnons restèrent en Europe occidentale plus de six mois dans l’attente de leurs papiers pour les États-Unis.  

Pendant ce temps, le réalisateur soviétique donna des conférences sur la théorie du cinéma et le cinéma soviétique à Berlin, Hambourg, Zurich, Londres, Paris, Bruxelles, Amsterdam, Anvers. Chacun de ses déplacements était l’occasion pour lui d’élargir le cercle de ses connaissances à des écrivains et réalisateurs en vue de l’époque : George Bernard Shaw, James Joyce, Béla Balázsn, Léon Moussinac, George Bancroft, Joseph von Sternberg étaient désireux de rencontrer le metteur en scène du Cuirassé Potemkine.

Joseph von Sternberg, Emil Jannings, George Bancroft et Sergueï Eisenstein, Berlin, 1929

Durant ses prises de parole en public, Sergueï Eisenstein ne faisait aucun mystère de ses opinions politiques et réaffirmait son approbation de la Révolution d’Octobre. Il suscita ainsi l’inquiétude des dirigeants des pays européens dans lesquels il donnait des conférences. Après plusieurs interventions dans un quartier ouvrier de Zurich, la police suisse l’enjoignit de quitter le pays. En France et au Royaume-Uni, le réalisateur tenta de mettre La Ligne Générale en son, mais échoua à trouver les financements nécessaires. 

Durant leur séjour en Europe, Sergueï Eisenstein et ses compagnons durent plus d’une fois tourner des films alimentaires pour gagner de quoi se nourrir et se loger. Par exemple, en 1930, ils réalisèrent Romance Sentimentale, produit par le diamantaire parisien Léonard Rosenthal à la condition que le rôle principal, aux côtés du chien , soit tenu par sa maîtresse Mara Griy. Sergueï Eisenstein, Grigori Alexandrov et Edouard Tissé furent généreusement récompensés pour cette une « étude cinématographique » . Romance Sentimentale, que les critiques moquèrent, leur donna surtout l’occasion de tourner pour la première fois un film parlant.

Grigori Alexandrov sur le tournage de Romance Sentimentale

Sergueï Eisenstein avait obligation d’informer Moscou de ses déplacements en Europe et d’envoyer régulièrement des télégrammes aux journaux soviétiques. Le risque d’être considérés comme des transfuges (des citoyens soviétiques ayant fui leur pays pendant un voyage à l'étranger, selon la terminologie de l'époque)  était pour lui et son équipe comme une épée de Damoclès. C’est pourquoi le réalisateur cherchait par tous les moyens à faire comprendre à ses interlocuteurs qu’il se trouvait en Europe en tant que représentant de l’URSS et non en tant que metteur en scène indépendant.

À la fin du mois d’avril 1930, Sergueï Eisenstein toucha au but : il signa un contrat avec la Paramount, obtint un visa américain et partit pour les États-Unis. Il espérait pouvoir y réaliser plusieurs films, en faisant des allers-et-retours entre l’URSS et Hollywood. Il pécha par naïveté.

Des «Rouges» en Amérique

Sergueï Eisenstein à New York

L’un des premiers à accueillir Sergueï Eisenstein et ses compagnons aux États-Unis fut Charlie Chaplin. Quand il apprit qu’ils étaient à Hollywood pour apprendre à fabriquer des films parlants, celui qui devait sa gloire à son personnage de Charlot s’exclama : « À Hollywood, on ne fait pas de cinéma. On fait de l’argent. Le cinéma s’apprend là où a été réalisé Le Cuirassé Potemkine », se souvenait Grigori Alexandrov dans son livre Une Epoque et le Cinéma écrit en 1983.

>>> Comment Charlie Chaplin a-t-il inspiré Sergueï Eisenstein pour son célèbre film Volga Volga?

Sergueï Eisenstein était toujours le bienvenu dans la propriété de Charlie Chaplin. Presque tous les jours, ils jouaient ensemble au tennis, se baignaient dans la piscine et parlaient beaucoup de cinéma. Le réalisateur soviétique pensait que l’acteur britannique et lui avaient beaucoup en commun. Ils étaient tous deux avides de connaissances, des bourreaux de travail, ressemblaient parfois à des enfants irascibles et cruels. La seule chose que Sergueï Eisenstein ne comprenait pas chez son ami était pourquoi il menait une vie aussi ennuyeuse à Hollywood. Lors des soirées mondaines, les vedettes de cinéma avaient toujours les mêmes sujets de conversation : immobilier, argent, ragots, bridge. Le réalisateur soviétique ne voyait rien d’intéressant dans cette vie et voulait le signifier.

Sergueï Eisenstein et Charlie Chaplin sur un court de tennis.

Pendant son séjour à Los Angeles, Sergueï Eisenstein se rendit aux studios de Walt Disne. Cette visite l’enthousiasma et lui laissa un souvenir indélébile : « J’éprouve parfois de la peur à regarder ces choses qu’il fait. Elles sont la perfection absolue. On dirait que cet homme ne maîtrise pas seulement la magie de tous les procédés techniques, mais qu’il sait jouer sur les cordes les plus secrètes des pensées, de l'imagination, des réflexions et des sentiments des hommes. Il crée au niveau des représentations que se font les hommes dont l’esprit n’est pas encore prisonnier de la logique, de la rationalité, de l’expérience... L’une des créations les plus exceptionnelles de Disney est Le Circle Sous-Marin [Il s’agit peut-être des Bébés de l’Océan , ndlr]. Quelle âme pure et limpide faut-il avoir pour faire une pareille chose. Dans quelles profondeurs encore intactes faut-il plonger, avec des bulles et des enfants ressemblant à des bulles, pour se libérer complètement de toutes les catégories, de toutes les conventions. Pour être comme des enfants. »

Sergueï Eisenstein et Walt Disney, 1930

La Paramount avait fondé de grands espoirs sur Sergueï Eisenstein. C’est pourquoi son service des relations publiques le fit activement connaître à Hollywood. Elle fit publier dans la presse des photos où on le voyait aux côtés de vedettes du cinéma américain et des articles qui encensaient ses films. 

Au même moment, certains cherchaient à salir Sergueï Eisenstein. Un certain major Frank Pease  diffusa une brochure intitulée Eisenstein, Héraut de l’Enfer (Eisenstein: Messenger from Hell). Il l’envoya d’abord à la Paramount. Sans attendre la réponse argumentée des studios, il l’adressa aux journaux les plus importants. Frank Pease y affirmait que Sergueï Eisenstein était un juif cosmopolite et l’accusait de tous les crimes commis par les bolcheviks depuis la Révolution d’Octobre.

Frank Pease était persuadé que Sergueï Eisenstein était un agent soviétique envoyé aux États-Unis pour laver le cerveau des Américains : « Si vos grands prêtres et vos lettrés juifs n’ont pas le courage de vous le dire et que vous n’êtes pas suffisamment intelligents pour le comprendre, ou si vous n’êtes pas suffisamment attachés à cette terre qui vous a donné plus que vous n’avez jamais eu dans votre histoire : n’importez pas de ces chiens rouges et de ces sadistes dans le genre d’Eisenstein. Laissez-moi vous dire que nous ferons tout pour obtenir son expulsion. Nous ne voulons plus de cette propagande rouge dans notre pays. Que cherchez-vous donc ? À transformer le cinéma américain en un dépotoir du communisme ? »

Sergueï Eisenstein, Marlene Dietrich et Josef von Sternberg

Le texte de la brochure ne laissait aucun doute sur l’état de santé mentale de son auteur. Le Héraut de l’Enfer eut pourtant beaucoup de résonance dans la société américaine. Commentant la présence de Sergueï Eisenstein à Hollywood, un journaliste du Los Angeles Times écrivit : « La Paramount aurait pu trouver un autre réalisateur et éviter de faire venir de Russie celui qui mit en scène des films de propagande sur commande du gouvernement russe ». Lors d’un dîner mondain donné par le milliardaire King Gillette dans sa villa, une invitée demanda à Sergueï Eisenstein pourquoi il n’avait pas empêché l’exécution de la famille impériale. Il sentit alors que les Américains commençaient, pour le moins, à le considérer avec méfiance. 

Durant les six mois qui suivirent son arrivée à Hollywood, Sergueï Eisenstein écrivit les scénarios des films La Maison de Verre, L’Or de Zutter et Une Tragédie Américaine. La Paramount refusa les deux premiers dans lesquels elle discerna un esprit anticapitaliste. En revanche, elle trouva le troisième extrêmement intéressant. Le romancier Theodore Dreiser ne tarit pas d’éloges au sujet de ce scénario. Sergueï Eisenstein voulait montrer à l’écran le monde intérieur du héros principal dont il aurait donné à entendre les pensées.

Ce projet fut compromis par la vague anticommuniste qui déferla sur les États-Unis à l’automne 1930. Hamilton Fish, représentant républicain d’un des districts de New York , lança une enquête concernant les « activités communistes » à Hollywood. Citoyen soviétique, Sergueï Eisenstein fut l’une de ses cibles. La Paramount lui annonça alors qu’aucun de ses scénarios ne serait porté à l’écran. Bientôt, les studios résilièrent son contrat et acceptèrent de payer à Sergueï Eisenstein et ses deux compagnons trois billets pour Moscou.

Le voyage de la petite équipe avait commencé depuis plus de deux ans déjà, durant lesquels elle n’avait tourné aucun long métrage. Sergueï Eisenstein ne perdqit cependant pas espoir. Quelque temps avant de quitter les États-Unis, il avait fait la connaissance de l’écrivain et militant de gauche Upton Sinclair. Celui-ci avait accepté de financer son nouveau projet : le « film mexicain ». En décembre 1930, Sergueï Eisenstein et ses compagnons partirent pour le Mexique.

Que viva México!

La Мехісаn Film Trust, qu’Upton Sinclair avait fondée spécialement pour financer le tournage du film de Sergueï Eisenstein, espérait qu’il réaliserait rapidement un film assez court qui monterait les paysages mexicains et les traditions de la population : un dépliant touristique porté à l’écran, en sorte. Tout allait en être autrement.

En mars 1929, le gouvernement mexicain avait interdit le parti communiste et l’entrée de communistes dans le pays. Deux semaines après leur arrivée au Mexique, Sergueï Eisenstein, Grigori Alexandrov et Edouard Tissé furent interpellés par la police et interrogés.

Ils durent d'être relâchés à Marie Craig Sinclair, la femme d’Upton Sinclair. Elle demanda à Charlie Chaplin, Albert Einstein, Douglas Fairbanks, George Bernard Shaw et à deux sénateurs américains de prendre fait et cause pour Sergueï Eisenstein et ses deux compagnons. Après avoir reçu de nombreux télégrammes de personnalités influentes, la police mexicaine relâcha les trois Soviétiques et leur signifia qu’ils étaient les bienvenus au Mexique.

Sergueï Eisenstein sur la péninsule du Yucatán, 1931

Au Mexique, Sergueï Eisenstein passa beaucoup de temps avec Diego Rivera dont il avait la connaissance à Moscou en 1928. L’artiste le présenta à sa femme Frida Kalho, ainsi qu’à Roberto Montenegro et Jean Charlot. Le réalisateur soviétique commença à s’imprégner de la culture mexicaine et comprit qu’il voulait faire plus qu’un beau film de promotion du tourisme. Il filma des scènes de corrida et de fiesta à Puebla et Guadalupe, visita Taxco et Acapulco. Sur la péninsule du Yucatán, il découvrit l’histoire du peuple maya et fixa sur la pellicule des rites qui avaient survécu à la colonisation espagnole. À Tehuantepec, sur la côte pacifique, il fut captivé par les paysages tropicaux et étudia l’institution du matriarcat du peuple autochtone.

Sergueï Eisenstein chez Diego Rivera et Frida Kahlo

Sergueï Eisenstein développa l’idée de son film qu’il voulait désormais appeler Que viva México! Il le voyait composé de plusieurs épisodes consacrés à différentes époques de l’histoire du Mexique. Upton Sinclair n’apprécia pas de voir la réalisation de ce projet traîner en longueur et le budget à y consacrer s’envoler. En septembre 1930, il exigea de Sergueï Eisenstein qu’il lui dise quand exactement le film serait prêt. Il envoya même un télégramme à Moscou demandant le remboursement des frais engagés.

Image extraite du film Que viva México!

À cette même époque, les relations de Sergueï Eisenstein et du gouvernement soviétique s’étaient détériorées. À l’été 1931, le directeur de Soyuzkino Boris Choumiatski lui conseilla fermement de rentrer en URSS. Mais Sergueï Eisenstein ignora son télégramme. Ce fut une grosse erreur de sa part. En novembre 1931, Upton Sinclair reçut un télégramme signé de Joseph Staline qui l’informait que : « Eisenstein a perdu la confiance de ses camarades en Union soviétique. On le considère comme un déserteur qui a coupé les ponts avec son pays. Je crains que les gens perdent bientôt tout intérêt pour lui. Je le regrette vivement, mais tous mes propos reflètent la réalité. Je vous souhaite une bonne continuation et la réalisation de vos projets de venir nous rendre visite. Salutations. Staline. »

Sergueï Eisenstein

Au début de l’année 1932, Upton Sinclair coupa tout financement au film de Sergueï Eisenstein qui ne put mener son projet d’épopée mexicaine à bien. Il dut donner à Upton Sinclair quatre-vingts mille mètres de pellicule tournée. Il espérait que le gouvernement soviétique les lui rachèterait pour qu’il puisse les monter à Moscou. Mais tel ne fut pas le cas.

>>> «Dégoûtant!»: pourquoi la suite d’Ivan le Terrible d'Eisenstein a outré Staline

Plus tard, plusieurs studios hollywoodiens utilisèrent des paysages filmés au Mexique par Sergueï Eisenstein pour certaines de leurs productions (Death Day [1931], Thunder over Mexico [1933], Viva Villa [1934], Time in the Sun [1940]), trahissant ainsi les intentions du réalisateur soviétique. En URSS, le film Que viva México! sortit en 1979, après la mort d’Upton Sinclair. Cette version fut montée par Grigori Alexandrov qui tenta de rester fidèle à ce que son maître et ami voulait lui-même faire.

Sergueï Eisenstein de retour en URSS. À gauche, la mère du réalisateur

Sergueï Eisenstein rentra à Moscou en 1932 où il fut accueilli froidement. Il ne put rétablir sa réputation que six ans plus tard en filmant Alexandre Nevski. Sans avoir toutefois abandonné son esprit d’indépendance.

En 1946, Joseph Staline n’apprécia pas les sous-entendus qu’il distingua dans la seconde partie d’Ivan Le Terrible. Il interdit que Sergueï Eisenstein filme quoi que ce soit tant qu’il n’aurait pas remonté son film. Le réalisateur vécut difficilement d’être éloigné du cinéma. Sa santé s’en ressentit. Il succomba à une crise cardiaque en 1948, à l’âge de cinquante ans seulement. Sa fidélité à ses idéaux en fit un des plus grands réalisateurs de l’histoire du cinéma. Elle lui coûta aussi la vie.

Dans cette autre publication, découvrez les quinze films étrangers et soviétiques préférés de Joseph Staline.

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