Cinq faits sur Sergueï Eisenstein prouvant qu’il était un génie

Anatoliy Garanin/Sputnik
Les films muets de Sergueï Eisenstein à propos de la Révolution russe de 1917 lui ont apporté une renommée internationale. Né le 22 janvier 1898 à Riga (capitale de l’actuelle Lettonie, qui faisait alors partie de l’Empire de Russie), ce cinéaste et scénariste soviétique a été acclamé comme l’un des pionniers de l’industrie cinématographique. Voici 5 raisons expliquant ce succès.

Le Cuirassé Potemkine est considéré comme l’un des meilleurs films au monde

Ce drame d’Eisenstein, sorti en 1925, traite de la mutinerie organisée en 1905 par les marins de ce navire impérial contre leurs officiers et est qualifié de classique du cinéma mondial. La légendaire scène des soldats descendant l’escalier d’Odessa a été ultérieurement réinventée dans des films tels que Les Incorruptibles ou encore Y a-t-il un flic pour sauver Hollywood ?. Le Cuirassé Potemkine a été reconnu comme le troisième meilleur film de tous les temps.

Cette œuvre était la seconde de sa « trilogie révolutionnaire », entre La Grève (1924) et Octobre (1928).

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Eisenstein, « père du montage »

Sergueï Eisenstein est connu pour avoir été l’inventeur du « montage intellectuel » et du « montage d’attractions ». En utilisant sa technique de montage vidéo, il cherchait à retranscrire à l’écran le développement rapide d’événements. Il séparait tout d’abord les images en fragments et les rassemblait ensuite dans l’ordre voulu.

Staline n’a pas apprécié sa suite du film Ivan le Terrible

Le dernier film d’Eisenstein, Ivan le Terrible (1944), a été réalisé à la demande de Joseph Staline et devait être une trilogie. Le cinéaste a reçu le prix le plus prestigieux d’URSS pour la première partie mais a été violemment critiqué par le Père des peuples pour la seconde. Le film commence avec le début du règne d’Ivan, avant qu’il ne devienne « terrible ». La seconde partie néanmoins montre une opposition croissante des boyards et traite des épisodes les plus controversés de son règne – notamment la campagne de l’opritchnina contre les nobles. Staline a alors vu au travers de cette représentation des opritchniki (la garde personnelle d’Ivan), une « bande de dégénérés ressemblant au Ku Klux Kan américain ». La troisième partie est quant à elle restée à l’état de brouillon et un extrait en a été présenté en 1988.

Eisenstein aurait pu travailler à Hollywood

En 1929, Sergueï Eisenstein, ainsi que les réalisateurs Grigori Alexandrov et Édouard Tissé se sont rendus en Europe de l’Ouest puis aux États-Unis pour un voyage d’affaires. Eisenstein a ainsi donné des cours dans les universités de Londres, Amsterdam, Bruxelles, Hambourg et est intervenu à la radio berlinoise. Cette année-là, il a également préparé un scénario pour la société de production américaine Paramount Pictures pour l’adaptation du roman Une tragédie américaine de Theodore Dreiser, mais la compagnie a finalement refusé son script. Certains pensent que cette décision s’explique par la vague de sentiment anti-communiste constatée à cette époque aux États-Unis.

En décembre 1930, il a pris la direction du Mexique pour y tourner le film Que Viva Mexico !, portant sur l’histoire et le quotidien de ce pays. Ce film n’a cependant pas été terminé de son vivant, et a été achevé par Alexandrov, avant d’être présenté au public en 1979.

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Mort à la veille de l’avènement du cinéma en couleurs

Eisenstein aimait expérimenter et utiliser des couleurs au cinéma, essayant de temps à autres de coloriser ses photogrammes et même certaines scènes de ses films. Il n’a néanmoins pas vécu jusqu’à l’apparition des technologies permettant le tournage direct en couleurs. Il est en effet décédé le 11 février 1948, alors qu’il travaillait sur un article intitulé « Le cinéma en couleurs ».

Si l’industrie cinématographique russe d’hier est parvenue à se faire un nom, celle d’aujourd’hui n’en démérite pas moins. Voici les films sortis en 2017 en Russie à visionner absolument.

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