Si La Dame de pique d’Alexandre Pouchkine m’était contée (en quelques mots)

Culture
NIKOLAÏ CHEVTCHENKO
Cette nouvelle contenant une bonne dose de surnaturel expose la cupidité humaine dans ce qu’elle a de plus repoussant.

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Résumé ultra court :

Un homme cède au désir de devenir riche sans effort et extorque à une vieille dame mourante le secret ultime pour gagner aux cartes à coup sûr.

Le sujet

Hermann, un Allemand ethnique officier dans l’armée impériale russe, a une passion refoulée pour les jeux de cartes : il aime tellement cela qu’il observe sans cesse d’autres officiers jouer, mais ne le fait jamais lui-même, car il n’a pas assez d’argent pour se livrer à un tel plaisir.

En bon Allemand, il fait preuve d’une discipline financière de fer : il n’est pas prêt à risquer des sommes qu’il n’a pas. Hermann croit aux principes de prudence, de retenue et de diligence, mais au fond de son cœur, il rêve d’argent facile.

Une nuit, Hermann apprend d’un officier que la grand-mère de ce dernier - une comtesse âgée - a acquis le secret mystique des trois cartes gagnantes, que lui a révélé un personnage auréolé de légende : le comte Saint-Germain. Profondément impressionné, Hermann devient obsédé à l’idée de connaître ce secret.

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Pour avoir accès à la comtesse, Hermann commence à courtiser sa demoiselle de compagnie, Lisabeta Ivanovna. Après avoir charmé la jeune femme, Hermann la persuade de le laisser entrer dans la maison pour un rendez-vous nocturne.

Mais au lieu d’aller dans la chambre de Lisabeta et de lui avouer son amour, comme elle s’y attend, Hermann file tout droit trouver la vieille comtesse et exige qu’elle lui livre son secret. Lorsque cette dernière refuse, Hermann la menace avec une arme déchargée. La vieille femme meurt de peur.

Hermann s’échappe de la maison avec l’aide de Lisabeta, dégoûtée d’apprendre que les aveux d’amour d’Hermann n’étaient que le masque de la cupidité du larron.

Craignant des représailles, Hermann assiste aux funérailles. Lorsqu’il s’approche du cercueil, il est terrifié par une vision : la vieille comtesse ouvre les yeux et lui lance un regard malicieux.

Plus tard dans la nuit, Hermann s’endort après avoir beaucoup bu. Pendant la nuit, il est pris d’une nouvelle une vision : le fantôme de la vieille lui apparaît et lui promet de révéler le secret des trois cartes si Hermann s’engage à ne jouer qu’une seule main chaque soir et à épouser Lisabeta. Hermann accepte, et le fantôme révèle les cartes gagnantes : trois, sept et as.

Hermann se lance tête baissée dans le jeu, obsédé par la combinaison « trois, sept et as ». Il apporte toutes ses économies dans un salon de jeu où les hommes jouent au pharaon en misant des sommes impressionnantes.

Le premier soir, Hermann mise tout sur le trois et gagne. Le lendemain, il parie tout ce qu’il a ainsi que ses gains sur le sept et rafle à nouveau la mise, au grand dam du propriétaire du salon.

Le troisième soir, Hermann est de retour au salon de jeu. Tout le monde arrête de jouer pour voir sa partie. Suivant les instructions du fantôme de la vieille comtesse, Hermann mise tout sur l’as. Cependant, lorsqu’il ouvre sa main, il voit une dame de pique au lieu de l’as. Le lecteur ne sait pas si Hermann a fait erreur en choisissant la dame de pique au lieu de l’as, trompé par sa ressemblance effrayante avec l’ancienne comtesse, ou si une intervention surnaturelle change la carte gagnante en dame de pique.

En fin de compte, Hermann perd tout et fuit dans un accès de terreur. Dans un court épilogue, l’auteur révèle qu’Hermann est devenu fou et a été interné dans un asile. Les lecteurs apprennent également que Lisabeta a conclu un mariage avantageux avec un fonctionnaire qui gagne un salaire décent.

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L’histoire de l’histoire

Alexandre Pouchkine a écrit la nouvelle en 1833 et l’a publiée l’année suivante. Cette histoire de cupidité humaine et de surnaturel a connu un immense succès auprès des lecteurs en Russie et en Europe, inspirant des opéras de compositeurs russes et français, dont Piotr Tchaïkovski.

Dans La Dame de pique, Pouchkine passe au crible les vices humains que sont la cupidité, l’indifférence et l’hypocrisie, ainsi que le désir de s’enrichir sans efforts.

Le personnage apparemment très discipliné qu’est Hermann est victime des vices cachés qui rongent son cœur bien avant qu’il n’entende parler de la vieille comtesse et de son secret. Brulant du désir de devenir riche, Hermann brise le cœur d’une jeune femme et n’éprouve aucun remords. Il cause également la mort de la vieille comtesse sans brûlure de conscience. Finalement, il est privé de tout par son égoïsme et de sa cupidité.

L’histoire serait inspirée de personnages réels : une noble russe nommée Natalia Golitsyna et son petit-fils, selon la légende, seraient venus demander l’aide de la grand-mère du jeune homme après avoir perdu aux cartes une somme d’argent considérable. La légende dit que la vieille femme noble aurait révélé à son petit-fils le secret des trois cartes gagnantes, que lui avait enseigné le comte Saint-Germain. Un secret qui lui a bien entendu sauvé la mise…

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