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Pavel Tchitchikov est un homme banal et terne. Il arrive dans une ville de province quelconque et se fait passer pour un propriétaire terrien. Il rend visite aux propriétaires locaux en leur formulant une requête des plus étranges. Tchitchikov propose en effet d'acheter des serfs (ou « âmes » comme on les appelait à l’époque) déjà morts... Le fait est qu'au XIXe siècle, avant l'abolition du servage, l’Etat réalisait des recensements annuels du nombre de serfs. Si l’un d’eux mourait entre deux inspections, il était considéré comme vivant jusqu’à la suivante. Si Tchitchikov convoite des « âmes mortes », c'est simplement parce qu'il n'en a pas besoin en chair et en os. Il veut juste en posséder un certain nombre afin d’être considéré comme un grand propriétaire, ce qui renforcerait son statut social. Il prévoit qui plus est de les vendre à une banque en tant que personnes vivantes afin d'obtenir de l’argent.
Illustration du poème de Nicolas Gogol Les Âmes mortes, 1901. Publié par Adolf Marx
Domaine publicLa majeure partie du récit décrit l'errance de Tchitchikov d'un domaine à l'autre. Leurs propriétaires sont très différents (mais reflètent de véritables caractères russes), et leurs réactions sont contrastées. Certains prennent peur, d'autres ne sont pas surpris, tandis que d'autres encore essaient même de négocier et demandent un prix plus élevé pour les « âmes mortes » !
Illustration du poème de Nicolas Gogol Les Âmes mortes, 1901. Publié par Adolf Marx
Domaine publicFinalement, Tchitchikov parvient à acheter ses « âmes », et il commence à se susurrer parmi les nobles locaux qu'il est millionnaire. Les dames regardent avec intérêt ce célibataire en vue. Cependant, ce succès virtuel ne dure guère… En fin de compte, tout le monde découvre que Tchitchikov a acheté des âmes mortes, et l'on commence à inventer les pires rumeurs à son sujet. Tchitchikov doit quitter la ville.
>>> Pourquoi Gogol a-t-il brûlé la suite des Âmes mortes?
Le titre initial complet était Les Aventures de Tchitchikov. L'auteur a défini son genre comme un poème épique, raison pour laquelle le livre est fréquemment comparé à L’Odyssée. Parallèlement à l'intrigue principale, Gogol réalise des digressions lyriques assez détaillées où il évoque les Russes et la Russie. L'une des plus célèbres est une réflexion sur la joie de rouler à grande vitesse sur un attelage tiré par trois chevaux appelé troïka. Elle commence par une phrase que beaucoup connaissent : « Quel Russe n'aime pas conduire à toute allure ? ». Finalement, il se demande : « Et vous, ma Russie, ne foncez-vous pas telle une troïka que rien ne peut dépasser ? ». Il cherche à découvrir ce que signifie la cavalcade endiablée de son pays, mais cette question reste sans réponse.
Illustration du poème de Nicolas Gogol Les Âmes mortes, 1901. Publié par Adolf Marx
Domaine publicGogol avait l'intention d'écrire un grand roman en trois volumes calqué sur la structure de la Divine Comédie de Dante. La première partie correspond probablement à L'Enfer de Dante, la deuxième au Purgatoire et la troisième au Paradis. En fait, Gogol n'a réussi à terminer que la première et, tout comme dans L'Enfer de Dante, on ne trouve ni personnages positifs ni de ligne optimiste dans l’intrigue. Le livre dépeint les péchés de la repoussante réalité russe et des personnages suintant l’hypocrisie.
Illustration du poème de Nicolas Gogol Les Âmes mortes, 1901. Publié par Adolf Marx
Domaine publicGogol a commencé le deuxième volume (Purgatoire), mais il s’est avéré incapable de représenter un seul personnage avec des traits positifs. Hors de lui en constatant qu’il ne pouvait pas atteindre son but, il a brûlé ce deuxième volume des Âmes mortes et est mort neuf jours plus tard.
Dans cette autre publication, découvrez les autres œuvres de Nicolas Gogol à lire au plus vite pour effleurer l’insaisissable âme russe.
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