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Nous avons déjà écrit à maintes reprises sur les écrivains modernes les plus éminents, auxquels vous devez absolument prêter attention. Il est maintenant temps de jeter un autre regard sur l'histoire de la littérature russe et de voir quelle place les femmes occupent dans son panthéon.
L'une des premières féministes russes, Zinaïda Hippius, a tenté d'aller au-delà des frontières entre les sexes et de briser les stéréotypes sur les femmes. Elle aimait choquer le public en apparaissant en tenue d'homme, et pouvait parler d'elle au masculin, surtout quand il s'agissait de ses poèmes. Parfois, elle portait des robes délibérément féminines.
Comme son mari, l'écrivain Dmitri Merejkovski, elle était philosophe, prônait la liberté spirituelle, l'amour libre et devint l'une des idéologues et des représentantes éminentes du symbolisme russe dans la poésie. « Je m'aime comme Dieu », écrit-elle non sans provocation dans l’un de ses poèmes empreints d'individualisme.
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Leur appartement dans la Maison Mourouzi à Saint-Pétersbourg était la « Mecque » des esprits créatifs de la ville. Après la Révolution de 1917, elle et son mari émigrent et restent des figures de la culture russe à Paris, fédérant autour d'eux des compatriotes ayant quitté leur patrie. Les poèmes décadents de Guippius n'ont pas été imprimés dans le pays des Soviets.
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L’œuvre de Tsvetaïeva a été largement déterminée par son environnement. Née à Moscou dans une famille créative, elle était entourée de musique et d'art : son père était le fondateur du Musée des beaux-arts Pouchkine, tandis que sa mère était pianiste. C'est peut-être pour cette raison que les poèmes de Tsvetaïeva sont très musicaux et que la créativité est inséparable de sa vie.
À l’instar de son existence ponctuée de tragédies, ses poèmes sont parcourus de vers nerveux et brisés écrits par une personne éternellement pressée et souffrante. En même temps, ils sont imprégnés d'une étonnante franchise en matière de sentiments et d'expériences amoureuses. La fille de Tsvetaïeva est morte de faim pendant la guerre civile. Après avoir émigré, Tsvetaïeva est retournée en URSS en 1939 – en plein pendant la Grande terreur. Son mari a été arrêté et son autre fille a passé 15 ans au goulag et en exil. Tsvetaïeva elle-même s'est suicidée.
Le poème Il me plaît que vous ne soyez pas épris de moi a été mis en musique, et on peut l'entendre dans la comédie principale du Nouvel An soviétique - L'ironie du destin d'Eldar Riazanov.
Le nom de Tsvetaïeva est indissociable de celui d'Akhmatova. Ces deux poétesses si différentes ont forgé le langage poétique de tout un siècle. La première poésie d'Akhmatova parle également d'expériences amoureuses dramatiques, mais plus tard, elle décrira dans des vers pleins de gravité le sort du peuple et du pays.
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Akhmatova a survécu aux répressions qui ont emporté son mari et à l'arrestation de son fils, au blocus de Leningrad et à l'interdiction d'imprimer de la poésie qui l’a frappée pendant de nombreuses années. Les files d'attente de femmes désespérées essayant de connaître le sort de leurs fils et maris disparus pendant les années de la Grande terreur sont dépeintes dans le poème le plus célèbre d'Akhmatova, Requiem.
Son profil inhabituel est devenu sa marque de fabrique et ses portraits ont été peints par Kouzma Petrov-Vodkine, Amadeo Modigliani, Nathan Altman et de nombreux autres artistes de l'époque.
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Evguenia Guinzburg est née à Moscou dans une famille juive, a étudié à l'Université de Kazan et a travaillé comme journaliste. En 1937, elle est arrêtée sur le motif fantaisiste de participation à une organisation terroriste. En tant que « père et mère d'un ennemi du peuple », ses parents ont également été arrêtés.
Après avoir passé 10 ans dans les prisons et les camps et près de 10 ans de plus sans pouvoir retourner dans son Moscou natal, Guinzburg est devenue l'auteur de l'un des premiers témoignages sur les atrocités du système punitif et les répressions soviétiques. Son roman Le Vertige est frappant par ses descriptions très précises de la façon dont les femmes étaient traitées dans les prisons et des raisons pour lesquelles elles pouvaient être emprisonnées à l'époque de Staline (par exemple, simplement pour « ne pas avoir dénoncé » un voisin).
Le livre a été publié pour la première fois à Milan en 1967. Et ce n'est qu'après la mort de l'auteur, à la fin des années 1980, que le livre a paru dans la presse soviétique. Comme l'espérait Ginzburg, son fils, le célèbre écrivain Vassili Axionov, a finalement été en mesure de le lire.
Sa biographie s’étendant sur près d'un siècle comprend de nombreux rebondissements. Berberova est née et a grandi à Saint-Pétersbourg. L'un de ses maris était l'éminent poète de l'âge d'argent Vladislav Khodassevitch. Après la Révolution de 1917, le couple quitte la Russie et vit longtemps à Paris, où il est au centre de la vie culturelle de l'émigration russe. Dans un village proche de la capitale française, Nina s’est cachée en attendant la fin de l'occupation allemande.
En 1950, Nina décide de partir aux USA sans connaître un mot d'anglais. Cependant, elle apprend rapidement la langue de Shakespeare, commence à publier un almanach sur l'intelligentsia russe et enseigne la langue et la littérature russes dans plusieurs universités américaines.
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Le principal legs littéraire de Berberova est son autobiographie C’est moi qui souligne - un recueil de notes personnelles sur l'époque et ses contemporains. En outre, Berberova a écrit plusieurs romans et l'une des premières biographies de Tchaïkovski, où pour la première fois elle a ouvertement parlé de son homosexualité. Elle est aussi l’auteure d’une biographie de la baronne Moura Budberg, agent triple du renseignement de l'URSS, de l'Allemagne et de l'Angleterre, qui fut la maîtresse de Maxim Gorki puis de HG Wells.
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