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Il y a longtemps, lorsque la plupart des Russes ne savaient ni lire ni écrire, ils ont composé des milliers de contes qui se racontaient de génération en génération. Les enfants aimaient les écouter, tout comme les adultes, tissant le soir des laptis ou réalisant d'autres travaux au coin du feu. Il s'agissait d'histoires de la vie quotidienne avec une morale, de fables sur les animaux et sur des créatures fantastiques qui vivent dans les forêts, les rivières et les marécages, ou encore des contes peuplés de princesses et de princes. Ces récits ont formé le caractère du peuple russe et assuré sa continuité culturelle à travers le temps.
Tous les écrivains et poètes russes se sont formés en écoutant des contes russes, et beaucoup ont transposé ou utilisé leurs intrigues dans leurs propres œuvres. Beaucoup de contes d'auteur ont été adoptés par le peuple, de telle sorte qu’on ne se souvient parfois pas quelles œuvres sont issues de la tradition orale et lesquelles sont sorties de la plume d’un grand écrivain.
Une grande contribution à la préservation du patrimoine folklorique russe a été apportée au XIXe siècle par Alexandre Afanassiev, qui a mis sur papier les principaux contes de fées et les a publiés dans un recueil intitulé « Contes folkloriques russes ».
L'intrigue de ce conte est cumulative, ce qui signifie que la même action est répétée plusieurs fois. Tout débute dans l’isba d’un vieil homme et d’une vieille femme (un début assez fréquent pour de nombreux contes de fées). Le vieil homme demande de faire cuire un petit kolobok (c'est-à-dire une galette à base de pâte). La vieille femme « gratte dans les recoins » pour trouver de la farine et réussit tant bien que mal à la faire cuire.
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Elle met le kolobok sur la fenêtre pour qu'il refroidisse, mais il tombe et se met à rouler. En chemin, il croise un lièvre, un loup, un ours. Tout le monde menace de le manger, mais il est rusé et chante : « J'ai échappé au grand-père, j'ai échappé à la grand-mère, et je t’échapperai à toi aussi ». Trois fois, il réussit à fuir son ennemi potentiel, mais il tombe finalement sur un renard – plus il rusé, ce dernier finit par le dévorer.
Le conte populaire dédié à Kolobok, très populaire en Russie, est connu de tous les enfants sans exception. Il est très célèbre en Russie dans la version d'auteur d'un éminent professeur du XIXe siècle et fondateur de la pédagogie scientifique en Russie, Konstantin Ouchinski. Il existe également plusieurs dessins animés basés sur ce conte.
Il était une fois un grand-père et une grand-mère. Ils avaient Riaba la poule, qui pondit un œuf d'or. Rien ne pouvait le casser, mais la souris a un jour accouru, et d’un coup de queue, l'œuf est tombé et s'est cassé. Le grand-père et la grand-mère se sont mis à pleurer, et la poule a promis de leur pondre un nouvel œuf, mais pas en or cette fois.
Un happy end a été ajouté dans une interprétation ultérieure destinée aux enfants. Dans l'original, l'œuf cassé causait toute une série de malheurs dans le village. De nombreux écrivains se sont penchés sur l'intrigue de Riaba - Ouchinski et Afanassiev susmentionnés, ainsi que le compilateur de la langue russe Vladimir Dal et l'écrivain soviétique Alexeï Tolstoï. De plus, dans différentes régions de la Russie, le conte de fées a été interprété de différentes manières : des séries de catastrophes différentes surviennent après que l’on a cassé l'œuf.
Grand-père a planté un navet. Le navet est devenu gros. Il tire, tire, mais ne peut pas le sortir de terre. Il prie tour à tour sa femme, sa petite-fille, son chien et son chat de l'aider - et même avec une chaîne aussi longue, le navet ne bouge pas. En dernier, on appelle à l’aide la souris - et ce n'est qu'avec son aide qu’on y parvient. Le conte enseigne que si nous faisons une chose tous ensemble, alors tout se finira bien, et qu’il ne faut pas avoir peur de demander de l'aide - même si c'est à votre pire ennemi (chat et souris).
De nombreux écrivains ont aimé l'allégorie du navet, le conte a été réécrit plusieurs fois et c'était aussi la base de satires. Pendant la Première Guerre mondiale, il y a même eu des caricatures basées sur le navet : le « grand-père » Franz-Joseph a planté le navet de la guerre et a appelé les dirigeants européens pour l'aider à l'arracher. Dans la propagande soviétique, le Capital était le grand-père, qui voulait sortir un « navet révolutionnaire »… rouge.
Un petit terem (palais en bois) se dressait dans un champ. Une souris passa en courant et demanda : « Qui habite le petit terem ? ». Personne ne répondit, et elle décida de s'y installer. Puis une grenouille, un lapin, un renard et un loup aux blancs flancs la rejoignirent... Et tous vécurent dans la concorde, jusqu'à l'arrivée de l'ours. Ils l’invitèrent également à vivre avec eux, mais il n’entra pas dans le terem comme les autres, et décida de grimper sur le toit... patatras, la bâtisse s’effondra. Certes, les animaux réussirent à sauter hors du terem. Ensemble, ils commencèrent à construire une nouvelle maison, qui s'est avérée encore plus belle que la précédente - et tous pouvaient tenir à l’intérieur.
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C’est un autre conte russe incroyablement populaire, que de nombreux écrivains russes ont repris. Et dans l'interprétation de Samouïl Marchak, c’est devenu un sujet très prisé pour les représentations dans les cinémas pour enfants et les spectacles à domicile.
C’est l’un des contes les plus archétypiques, car son héros, bien que paresseux et simple d'esprit, est bon et compte sur la chance, comme dans l’expression intraduisible d’avos’. L'idiot du village Emelia attrape un brochet magique, qui promet de réaliser n'importe lequel de ses vœux s'il l'épargne. Emelia, flemmard né, le sollicite à tout bout de champ – « De par la volonté du brochet », la hache coupe elle-même le bois, les seaux vont chercher de l'eau, et ainsi de suite. Emelia est si paresseux qu’il ne veut même pas se lever de son poêle chaud et ordonne qu’on le promène sur ce poêle, écrasant tout ce qui est autour. En fin de compte, il épousera même la fille du tsar !
Une intrigue comportant un poisson magique qui exauce les vœux est également utilisée par Alexandre Pouchkine dans son Conte du pêcheur et du petit poisson, cependant, on y trouve un vieux pêcheur et sa vieille. La cupidité de la vieille, qui ne se contente pas du terem et de l’isba qu’offre le poisson, mène à la tragédie - le poisson reprend tout, et ils restent « devant un baquet à lessive brisé ».
L'intrigue de ce conte populaire russe narre l'histoire d'une jeune mariée enchantée. Trois frères, à la demande du roi leur père, choisissent leurs futures épouses en tirant d'un arc dans une direction inconnue. Le jeune Ivan Tsarévitch n’a pas de chance - sa flèche touche un marais et il n'y trouve qu'une grenouille. Il doit l'épouser.
Cependant, le batracien est enchanté : il peut se débarrasser de sa peau de grenouille et apparaître sous les traits d'une ravissante jeune fille, Vassilissa la Belle (également Vassilissa la Sage). Afin de désensorceler enfin sa bien-aimée, le prince doit traverser forêts et marécages à la recherche du maléfique et terrible Kochtcheï l'Immortel. Mais sa mort est cachée « au bout d'une aiguille, cette aiguille est dans un œuf, l’œuf dans un canard, le canard dans un lièvre, ce lièvre assis dans un coffre en pierre, et le coffre est posé sur un grand chêne ».
Les animaux aident le bon Ivan Tsarévitch, qui bien sûr sauve sa Vassilissa.
Ce conte pourrait être qualifié de « Cendrillon russe ». Sur la base du conte de fées, un film a été tourné à l'époque soviétique, et il est devenu très populaire - en particulier le soir du Nouvel An. Une méchante belle-mère a pris en aversion sa belle-fille Marfoucha (dans le film soviétique, elle s’appelle Nastenka) et demande à son mari (c'est-à-dire au père de la petite fille) de l'emmener dans la forêt en hiver et de l’y abandonner. La fille est trouvée par le Gel magique (Morozko) qui demande trois fois si elle a chaud. La fille toute grelottante répond malgré tout qu’elle a chaud, et touché par sa bonté, Morozko la sauve et lui offre des cadeaux coûteux et un manteau de fourrure.
Jalouse, la méchante belle-mère ordonne au père d'emmener ses filles capricieuses dans la forêt ; cependant, elles ne sont pas aussi gentilles avec Morozko et il les laisse dans le froid. La version la plus célèbre de ce conte est l'œuvre de Samouil Marchak Douze mois.
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Baba Yaga terrifie aujourd’hui encore tous les enfants russes. Cette vieille sorcière vit dans la forêt, dans une hutte sur pattes de poulet, et vole à bord d’un mortier. Une marâtre envoie sa belle-fille qu’elle déteste chez Baba Yaga pour rendre un service. La vieille femme détestable veut la manger ! La petite fille cherche à s’évader et des animaux de la forêt et même des objets inanimés l'aident, car elle est bonne et affectueuse avec tout le monde. Le père, ayant appris que sa femme envoyait sa fille à une mort certaine, se met en colère et la chasse.
Il existe une autre version du conte, où le père lui-même emmène sa fille chez Baba Yaga (comme dans « Morozko » à la demande d'une épouse maléfique). Là, la fille et Baba Yaga deviennent même amies, mais le père « dérobe » sa fille, puis la ramène à nouveau - Baba Yaga, en colère, ne laisse que les os de la petite...
Un roi envoie ses trois fils capturer l'oiseau de feu magique aux plumes d'or. Le jeune Ivan Tsarévitch échoue immédiatement - un loup mange son cheval lors d'une halte. Mais le jeune homme est si triste que même le loup a pitié et offre son aide. Alors, dans sa quête de l'oiseau de feu, Ivan enfourche un loup gris. La bête s’avère très intelligente et rusée, et grâce à elle, le prince trouve non seulement l’oiseau, mais aussi l’amour - la Belle Hélène, qu'ils capturent astucieusement à un autre roi. Ensuite, les frères d’Ivan essaient de le piéger... Mais la gentillesse et l'honneur finissent toujours par gagner dans les contes russes.
L'histoire populaire de l'oiseau de feu et du cheval magique est également utilisée dans le conte Le Petit Cheval bossu de Piotr Erchov (1834). À l'époque soviétique, c'était l'un des contes les plus populaires. Il a été réédité à de multiples reprises et mis en scène dans de nombreux théâtres pour enfants.
L'intrigue de ce conte de fées rappelle vaguement Hansel et Gretel des frères Grimm. Deux orphelins, Alionouchka et Ivanouchka, errent longtemps, Ivanouchka a très soif, mais il y a des animaux à proximité des différents plans d’eau. Alionouchka interdit à son frère de boire et prévient que s'il boit là où il y a des chèvres, il sera transformé en chevreau ; là où il y a des vaches - en veau. Et pourtant, Ivanouchka désobéit, boit de l'eau et se transforme en chevreau. Alionouchka pleure et l'emmène avec elle ; soudain un beau prince tombe sur eux. Il a pitié de la pauvre orpheline et veut l'épouser. Mais alors une méchante sorcière, envieuse de leur bonheur, jette Alionouchka dans la mer avec une pierre attachée autour du cou. Le prince est triste, mais la petite chèvre court sans cesse vers la mer - et finalement y mène le prince lui-même. Alionouchka est sauvée, elle est saine et sauve, et la sorcière est tuée.
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