«Tania dans l’Espace»: personnage fictif au nom russe et à l’expérience bien réelle

Créée par passion pour l’espace et l’art, la bande dessinée Tania peut être considérée comme un véritable manuel pour ceux qui souhaitent découvrir le cosmos. Les aventures du personnage principal au nom russe typique ont été conçues par Pierre-Emmanuel Paulis, qui s’est inspiré de ses rencontres et échanges avec de vrais astronautes, ainsi que de ses visites à Baïkonour et au Cap Kennedy. Russia Beyond vous présente son histoire fascinante et bien à lui de conquête spatiale.

Russia Beyond désormais sur Telegram ! Pour recevoir nos articles directement sur votre appareil mobile, abonnez-vous gratuitement sur https://t.me/russiabeyond_fr

Les façons de découvrir l'espace avec ses étoiles et galaxies infinies, l'histoire de la conquête spatiale et le fonctionnement des stations interplanétaires sont innombrables et variées. L’une d’entre elles est la bande dessinée Tania, basée sur la documentation fournie par de vrais hommes de l’espace.

En effet, c’est surtout grâce à la participation de nombreux astronautes dans l’élaboration de la bande dessinée que son auteur parvient à recréer et transmettre une image réelle de la vie quotidienne des astronautes dans l’espace.

Admirateur de l’Espace de longue date

Enseignant détaché à l'Euro Space Society, une association créée en 1994 par le premier astronaute belge Dirk Frimout dans le but de promouvoir en Belgique l’aventure spatiale, en particulier auprès de la jeunesse, Pierre-Emmanuel Paulis est passionné du cosmos depuis son plus jeune âge. Si, né au cours de la décennie où l’odyssée spatiale de l’homme a été lancée, il se souvient vaguement de la mission Apollo 11 en 1969 sur la Lune, sa révélation consciente de l’espace lui est venue en 1981 lors du premier vol de la navette spatiale Columbia. « C’était une grande étape qui a coïncidé avec le moment où mon adolescence commençait. Regarder le lancement en direct pour moi était une révélation absolument fantastique », raconte-t-il.

Pierre-Emmanuel Paulis

Petit à petit, le futur président de la Mars Society en Belgique a commencé à entrer dans le monde de l'espace, notamment grâce à sa correspondance avec des astronautes. Persuadé que ces gens étaient « tout à fait inabordables », il recevait avec une surprise incroyable des réponses avec de belles photos dédicacées d'astronautes tels que John Young ou Neil Armstrong. Puis, est venu le moment de contacter des cosmonautes soviétiques : « J’ai commencé à écrire à Leonov, Terechkova, Titov en envoyant les lettres avec des coupons-réponses (il fallait les échanger contre des timbres russes) à l’adresse de la Cité des étoiles [le centre d'entraînement des cosmonautes], près de Moscou ».

Iouri Gagarine, la première femme cosmonaute de l’histoire Valentina Terechkova et le premier homme à avoir effectué une sortie extravéhiculaire dans l’espace Alexeï Leonov, 1965

>>> En images: les projets soviétiques de colonisation de l'espace les plus fous

Certains de ses exploits parachevés lors de cette ruée vers sa passion – par exemple, le fait de recevoir de la part de la NASA une liste complète de tous les astronautes ayant marché sur la Lune avec leurs adresses – sont plus impensables aujourd’hui. « On était loin de l’époque d’Internet et ces gens répondaient très volontiers aux sollicitations, explique son exploit Pierre-Emmanuel. Tous ces documents et photos dédicacées je les garde soigneusement aujourd’hui chez moi ». Dès lors, ses aventures liées à l'espace, mais se déroulant toujours sur Terre, se sont enchaînées les unes après les autres. Ainsi, il a eu la chance de rencontrer des dizaines d’astronautes et de nouer une amitié avec plusieurs d’entre eux, ainsi que d’assister à six lancements de navette spatiale à Cap Kennedy, aux États-Unis, et d’un Soyouz au cosmodrome de Baïkonour, et de visiter la Cité des étoiles dans la région de Moscou, en 2001.

Partager son engouement à travers la bande dessinée thématique 

De pair avec l’espace, la seconde passion primordiale qui accompagne Pierre-Emmanuel Paulis depuis toujours est le dessin et l’art en bande dessinée, qu’il a étudié à l’Institut Saint-Luc à Liège. Au cours de ses études, pour sa toute première histoire policière en BD, il a créé un personnage nommé Tania. Un prénom peu répandu dans l’espace francophone, mais dont Pierre avait gardé le souvenir après son premier voyage en URSS lors d’un échange scolaire. « Pendant ce séjour, les élèves restaient dans les familles d’accueil et moi, je restais chez une professeure d’informatique qui s’appelait Tatiana et tout le monde l’appelait Tania », retrace Pierre-Emmanuel l’histoire de la création de son personnage. 

Au fil du temps, les amis de Pierre-Emmanuel l'ont poussé à faire de Tania un astronaute et à conjuguer de cette façon ses deux passions en une seule. Tout premier album spatial de la bande dessinée, Terreur sur le Cap, avec Tania comme personnage principal, est né, d’après son créateur, « dans l’espace » grâce aux renseignements nécessaires, tels que photos et documentation, fournis par l’astronaute français Jean-François Clervoy. « On s’est rencontrés au salon de l’air et de l’espace de Paris, à l’époque il venait d’être sélectionné pour son deuxième vol dans l’espace au sein de l’équipage international et il y avait une cosmonaute russe qui s’appelait Elena Kondakova. Ainsi, il a accepté de devenir mon conseiller technique, en me fournissant plein de photos et de documentation par fax et répondant à mes questions », raconte Pierre-Emmanuel.

>>> Trois biopics sur l’épopée spatiale de l’URSS

Alors que Pierre-Emmanuel souligne que les aventures de Tania sont de la fiction, la série de bandes dessinées, composée de 7 albums actuellement, permet tout de même réellement de découvrir l’espace et d’en apprendre plus sur ses phénomènes, mais d’une manière ludique et moins sérieuse qu’avec des livres scientifiques. Contenant plein d’aventures passionnantes de l’astronaute européenne Tania, à la fois sur la Terre lors de préparatifs pour le décollage et dans l’espace, chaque album est extrêmement documenté et décrit au plus proche le processus réel des voyages dans l’espace. « Derrière tout ça, il y a un grand travail de recherche, et aussi évidemment, pour créer mes histoires fictives, je reviens à mon expérience personnelle et aux moments de rencontres avec de vrais cosmonautes », conclut ainsi son récit le grand amateur de l’espace Pierre-Emmanuel Paulis. En suivant les dernières tendances dans la conquête spatiale, il prépare d’ailleurs un nouvel album des aventures de Tania dont le théâtre principal sera cette fois la planète Mars, l’un des prochains objectifs de la conquête spatiale.

Dans cet autre article, nous vous présentions cinq cosmonautes qui auraient pu voler dans l'espace à la place de Gagarine.

Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.

À ne pas manquer

Ce site utilise des cookies. Cliquez ici pour en savoir plus.

Accepter les cookies