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La Garde Blanche
Le tout premier roman de Boulgakov dépeint la ville de Kiev, qui faisait partie de l'Empire russe et a donc également été emportée dans le maelström de la guerre civile ayant éclaté en Russie après la révolution bolchévique. En 1918, la cité n'était pas encore prise par les bolcheviks et de nombreux militaires et nobles tsaristes y sont arrivés. C'est l'histoire de la famille Tourbine, plongée dans la tourmente des événements politiques. Leur maison est le dernier refuge de la vie passée, ruinée par la guerre. Ils reçoivent toujours des invités et boivent du thé, mais le monde a changé et les gens réagissent aux nouvelles circonstances de différentes manières : certains deviennent des traîtres, d'autres fuient, tandis que quelques-uns préfèrent mourir au combat.
Il s’agit d’un roman semi autobiographique, où les membres de la famille de Boulgakov sont devenus des prototypes pour ses personnages, tandis que la maison où les Tourbine vivent est clairement similaire à la véritable demeure de Boulgakov à Kiev.
La Garde Blanche a été publié en 1925 et, la même année, Boulgakov a écrit une pièce de théâtre basée sur ce roman. Les Jours des Tourbine est devenue l’une des pièces les plus fréquemment mises en scène dans les théâtres russes et au-delà. Même si l'intrigue présente des officiers antibolchéviques, Staline lui-même a apprécié la pièce et y a assisté plusieurs fois.
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Récits d'un jeune médecin
Un jeune médecin arrive dans un village de campagne pour commencer son travail. Il est encore très inexpérimenté, mais doit entreprendre des tâches incroyablement complexes : des amputations, une trachéotomie et un accouchement qui a nécessité de retourner un bébé dans le ventre de sa mère. Ce livre a connu un nouveau pic de popularité suite à la sortie de son adaptation en série, avec l’acteur Daniel Radcliffe, en 2013.
Il s'agit en fait d'un recueil de nouvelles semi autobiographiques, car Boulgakov a travaillé comme médecin pendant de nombreuses années. Après avoir été diplômé de la faculté de médecine de l'Université de Kiev, il a été médecin militaire pendant la Première Guerre mondiale, avant d’être envoyé dans un petit village de la région de Smolensk.
Récits d'un jeune médecin ne comprend pas sa célèbre nouvelle Morphine, mais elle est souvent considérée comme une œuvre connexe. Un jeune médecin trouve les journaux intimes d’un compère devenu dépendant à la morphine ; un autre motif semi autobiographique de la vie de Boulgakov, qui a aussi souffert de ce mal pendant un certain temps.
Cœur de chien
À l'aube du nouvel État soviétique, un chirurgien moscovite de génie nommé Professeur Preobrajenski (le prototype serait l'oncle de Boulgakov) réalise une expérience scientifique. Il attrape un chien errant et lui transplante une partie d'un cerveau humain et des testicules. En conséquence, le chien prend une forme humaine... mais devient un ivrogne et un chahuteur, bien qu'il s'intègre parfaitement dans la nouvelle société soviétique. Boulgakov se moquait ainsi du fait que les gens peu éduqués des anciennes « classes inférieures » sont soudainement devenus la classe dominante.
L'histoire a été écrite en 1925, mais le manuscrit a été confisqué par les services de sécurité d'État. Cependant, le livre a circulé parmi l'intelligentsia soviétique par le biais de copies autoéditées de samizdat dans les années 1960 et a fait un véritable tabac. Cœur de chien n'est apparu en impression officielle qu'après la perestroïka, en 1987.
Cette histoire est incroyablement populaire parmi les Russes et, notamment grâce à sa brillante adaptation sur grand écran, elle est devenue « virale », de multiples citations de cette histoire étant devenues des aphorismes (à l’instar de « La ruine n’est pas dans les toilettes, mais dans les têtes »).
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Le roman théâtral (Mémoires d'un défunt)
Un écrivain et dramaturge moscovite emmène le lecteur jeter un coup d'œil sous les rideaux de la vie théâtrale et littéraire de Moscou dans les années 1930. Il se rend dans de nombreuses institutions pour suggérer que ses œuvres soient publiées ou mises en scène, mais la censure n'approuve aucune d'entre elles.
C'est une autre œuvre semi autobiographique de Boulgakov. Dans les années 1920, il a en effet déménagé à Moscou et, après un certain temps, a commencé à travailler comme dramaturge et directeur de théâtre. Plusieurs de ses pièces ont été des succès considérables dans les théâtres moscovites, mais, en même temps, beaucoup d’autres ont été interdites par la censure soviétique. Boulgakov a souffert des critiques officielles le blâmant d'être antisoviétique. Par conséquent, souvent dans l’incapacité de travailler, il a fait face à de nombreux problèmes financiers.
Dans Le roman théâtral, il se moque des écrivains et des directeurs excentriques, ainsi que des fonctionnaires multiples impliqués dans le processus théâtral. Boulgakov hyperbolise les choses qu'il a dû surmonter, cependant, afin de jouer la sécurité, il a écrit que tous les événements étaient inventés et fictifs.
Le Maître et Marguerite
Deux écrivains soviétiques se promènent dans le centre de Moscou lorsqu'ils rencontrent un inconnu, très probablement un étranger. Néanmoins, cet homme intelligent ne se révèle nul autre que le Diable en personne. Après son arrivée à Moscou, des choses incroyablement étranges et mystérieuses ont commencé à se produire. Il agit comme s'il voulait donner aux locaux une leçon de morale et de vérité.
Le Maître écrit quant à lui un roman sur Jésus de Nazareth et Ponce Pilate. Les chapitres de son propre récit sont intercalés dans le livre et existent comme un méta roman. Alors que l'œuvre de sa vie est critiquée et interdite de publication dans le nouvel État soviétique antireligieux, le Maître devient fou et se retrouve dans un hôpital psychiatrique. Or, afin de le sauver, sa bien-aimée Marguerite décide de signer un pacte avec le Diable...
Certainement, il est ici question du roman le plus célèbre de Mikhaïl Boulgakov. L'auteur y a travaillé depuis la fin des années 1920 et jusqu'à sa mort, en 1940. Néanmoins, il n'est apparu dans la publication soviétique qu'en 1966 et avec des modifications massives de la censure. Comme les experts le disent, le roman contient beaucoup de motifs et de références autobiographiques. Le plus surprenant est que la femme de Boulgakov, Elena, aurait collaboré avec le KGB (elle aurait pu s’y résoudre pour sauver son mari de la prison). Sachant cela, l’écrivain l’aurait ainsi reflété dans ce livre sous la forme d’un contrat avec le Diable.
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