Andreï Roublev est né à la fin des années 1360 dans la petite ville de Radonej, non loin de la Laure de la Trinité-Saint-Serge. Il est probable qu’il ait été novice au monastère durant sa jeunesse puis élevé au rang de moine. La première mention écrite le concernant évoque ses peintures au sein de la cathédrale de l’Annonciation du Kremlin de Moscou (1405), aux côtés de Théophane le Grec.
Roublev a en effet participé à la réalisation de l’iconostase de cet édifice. Les inscriptions de l’auteur sur les anciennes icônes russes sont très rares. Les preuves historiques témoignant de la vie et du travail d’Andreï Roublev sont ainsi en réalité très contradictoires. Par exemple, il n’a toujours pas été pleinement établi qu’il est l’auteur de La Transfiguration. L’UNESCO classe donc cette œuvre dans la catégorie « travaux de l’école Roublev ».
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Parmi les premiers travaux de Roublev, se trouve Nativité, provenant également de la cathédrale de l’Annonciation à Moscou. Fan de couleurs vibrantes et d’ambiances éclairées, le créateur de cette peinture ne voit pas les formes comme des points plats et des silhouettes, mais comme une présence dans un espace peu profond mais vaste. Tout ce qui est montré ici est investi d’une signification, mais également de beaucoup de liberté, tant spatiale que spirituelle.
Les chercheurs ont également trouvé un lien entre Les Évangéliaires de Khitrovo (évangéliaire enluminé russe datant de la fin du XIVe ou du début du XVe siècle), les fresques de la cathédrale de la Dormition sur Gorodok de Zvenigorod (datant environ de 1400), les icônes de la déisis de Zvenigorod (datant du début du XVe siècle) et Roublev. Les icônes de la déisis de Zvenigorod comptent les plus beaux ensembles iconiques de la peinture russe ancienne. Il s’agit de trois icônes représentant les bustes du Saint-Sauveur, de l’archange Michel et de l’apôtre saint Paul.
La déisis de Zvenigorod est connue pour ses couleurs nettes, la noblesse de la transition des tons et sa luminosité. La lumière irradie du fond doré ainsi que des traits des visages illuminés, des nuances claires d’ocre, et des teintes bleues, roses et vertes des habits. Dans la représentation de l’archange Michel, Roublev glorifie la paisible et lyrique contemplation du poète.
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Le Christ Sauveur de Roublev a eu beaucoup d’influence sur les artistes de son époque, mais aussi sur toutes les générations ultérieures. Il est vivant, ouvert, majestueux, mais l’on ressent aussi en lui une certaine touche de douceur slave : ses traits de visage sont légers. La gamme de couleurs est complète, avec du doré et d’autres teintes d’ocre sur son visage, ainsi qu’un bleu ciel légèrement sombre. L’expression faciale, combinée au choix de couleurs, crée une impression de sérénité et de sagesse.
Il peut être affirmé avec certitude qu’en 1408 Andreï Roublev a été envoyé à Vladimir (187 kilomètres au nord-est de Moscou) pour peindre la cathédrale de la Dormition, particulièrement vénérée en Russie médiévale et dont l’entretien a toujours beaucoup préoccupé les grands-princes de Moscou. L'Ascension du Christ, figurant sur la déisis de l’iconostase du bâtiment, possède une composition rythmique particulière, différente de toutes les autres icônes à plusieurs personnages.
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Une large partie des fresques préservées de la cathédrale de la Dormition de Vladimir, peintes en 1408, représente des fragments du Jour du jugement dernier sur les murs ouest de l’édifice. L’aspect émotionnel de cette scène est inhabituel, aucun sens de l’horreur n’y transparaissant face au terrible châtiment, mais le tableau transmettant au contraire une idée de pardon et d’humeur éclairée de triomphe.
Même si le nom de Roublev est étroitement lié à la construction de différentes églises, il n’est devenu célèbre qu’au début du XXe siècle, après la restauration de la Trinité. Dans cette icône, l’attention est centrée sur trois anges et leur conversation silencieuse. Le Saint-Père bénit le Fils à sa mort sur la croix au nom de l’amour des hommes. Le Saint-Esprit (à droite) est présent en tant que consolateur, confirmant le sens profond de l’amour sacrificiel et indulgent.
Humble moine ayant dédié sa vie entière à la création d’icônes et de fresques, Roublev était respecté et très connu. Néanmoins, il a été oublié par ses descendants et beaucoup de ses travaux ont été perdus. Même au début du XXe siècle, certains experts n’étaient pas en mesure de nommer avec certitude une seule de ses œuvres. Pendant les dernières années de sa vie, Andreï Roublev a été moine au monastère Andronikov de Moscou. Il est mort de la peste noire le 17 octobre 1428 mais n’a ainsi été canonisé par l’Église orthodoxe russe qu’en 1988.
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