1. Yevgeny Granilshchikov
Yevgeny travaille à la frontière de l'art vidéo et du cinéma expérimental. Dans ses films, il crée un portrait de la génération Y, la génération du millénaire, qui a à peine franchi la barre des 30 ans. Les héros de Granilshchikov sont plongés dans un flot d'événements et d'impressions, ils discutent de l'actualité et parlent de politique. On a l’impression que l’artiste réalise un film sans fin, une sorte de journal intime vidéo dans lequel l’intrigue suit les événements de la vie de l’auteur. Les films de Granilshchikov ont été récompensés par de nombreux prix. Il est le lauréat du prix russe Kandinsky, a participé à la IVe Biennale de Moscou et son Film inachevé (2015) a été présenté au festival du film d'Oberhausen.
2. Taus Makhacheva
La petite-fille du célèbre poète soviétique Rassoul Gamzatov explore dans ses œuvres la transformation de la culture traditionnelle du Caucase à l'ère de la mondialisation. Ses vidéos sont des observations spirituelles et parfois poétiques de la vie des peuples caucasiens, où la culture technogénique s’immisce dans le mode de vie traditionnel. Makhacheva travaille au seuil de la performance et de l'art vidéo. Souvent, elle-même devient l'héroïne de son travail : son alter-ego Super-Taus, super-héros courageux vêtu d'un costume d'Avar, un peuple du Caucase, est toujours prêt pour un exploit. Taus est une habituée des biennales. Récemment, elle a participé à la Biennale de Liverpool, Yinchuan, Riga et Manifesta 12.
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3. Groupe ZIP
Ce groupe de Krasnodar travaille avec « l’esthétique de l’interaction » en contact étroit avec le public. Ce ne sont pas seulement des artistes, mais également des militants qui ont créé l'environnement de l'art moderne de Krasnodar (à 1 300 km au sud de Moscou) presqu'à partir de zéro. Grâce à eux, l'Institut d'art contemporain KISI, une résidence artistique, un festival d'art de rue, une salle d'exposition et un centre culturel sont apparus. Et ils ont créé leur propre « musée ZIP » dans leur ZIP-mobile, à bord de laquelle ils sillonnent le pays, organisant des expositions mobiles dans différentes villes. Leurs œuvres sont des objets et des installations rappelant l'art du groupe légendaire Fluxus. Souvent, les artistes transforment les téléspectateurs en coauteurs de leurs œuvres.
4. Timofey Radya
Un artiste de rue originaire d’Ekaterinbourg dont les œuvres marient style de rue clandestin et expérience professionnelle. Il travaille non seulement avec des matériaux familiers au graffiti, mais il crée des objets techniquement complexes, pour la fabrication desquels le travail de toute une équipe de spécialistes est nécessaire. Ses textes, souvent réalisés en néons, apparaissent sur les toits et les murs des maisons, des usines abandonnées, des observatoires et même dans des champs. Ils comportent des déclarations poétiques, mais aussi politiques. Cette année, Radya a reçu le prix principal de la foire Cutlog.
5. Eugene Antufiev, 1986
Antufiev est un archéologue de la culture moderne, qui crée des amulettes et des sculptures religieuses modernes à partir des matériaux les plus insolites, tels que des os de dauphins, du fer météorique ou des dents de loup. Cependant, l'utilisation de film de construction ou de bonbons au caramel rend cette alchimie un peu moins austère. En momifiant des objets modernes, l'artiste tente d’arrêter le temps, et de se rapprocher de l'énigme de l'immortalité. Antufiev a été représenté aux Biennales Manifesta 11 et 12, et a participé à des expositions de la Collezione Maramotti et du Centre Pompidou.
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6. Tatyana Akhmetgalieva, 1983
L'artiste travaille selon la technique de l'artisanat, traduisant le langage graphique en langage textile. Son travail combine la pertinence de l'art moderne et les traditions de l'art populaire - broderie, tissage et tricot. Ses installations chaleureuses atteignent parfois plusieurs mètres de long, entre réalisme et abstraction. Dans ses peintures textiles, elle parvient à transmettre des émotions humaines vivantes, bien que les personnages soient représentés comme des esquisses, vouées à trouver un jour peut-être une forme complète. Ses expositions ont eu lieu en Russie, en Italie et en Scandinavie, et ses intérêts sont représentés par la galerie finlandaise Forsblom.
7. Polina Kanis, 1985
Kanis se consacre à l'art vidéo. Elle se concentre sur les stéréotypes sociaux et les contradictions des rôles de genre et d'âge imposés par la société. Si au début Kanis était elle-même l'héroïne de ses performances vidéo, elle est avec le temps de plus en plus en coulisses, choisissant le rôle de réalisatrice. Des scènes de danse sont souvent intégrées aux intrigues de ses films. Elle a participé à des expositions à Londres, Bergen, Vienne et dans d'autres villes.
8. Ilya Fedotov-Fedorov, 1988
Ilya est un artiste-naturaliste engagé sur la voie de l'« art scientifique », que l'on peut appeler bio-art. Pour ses objets et installations, il utilise souvent des plantes et même des représentants du monde animal. Il est proche de la position d'un chercheur qui révèle la frontière entre la nature et notre compréhension de celle-ci. Il a participé à la Biennale d'art contemporain de Moscou en 2017.
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9. Olga Kroytor, 1986
Artiste qui teste constamment ses limites, ses performances sont assez dangereuses et nécessitent un effort physique qui teste les capacités humaines. Comme une chrysalide de papillon, elle a été attachée avec du film plastique à un arbre, elle a lavé le sol avec ses cheveux, et déguisée en Ophelia, elle est restée nue sous du verre pendant une heure. En 2015, elle a reçu le prix Kandinsky pour la performance Fulcrum, dans laquelle elle a passé plusieurs heures sur un poteau en bois de quatre mètres de haut.
10. Aslan Gaisumov, 1991
C’est un artiste tchétchène dont les œuvres sont consacrées au traumatisme de la guerre et à d’autres moments dramatiques de l’histoire de son peuple. Le thème de l'itinérance et de l'impossibilité tragique de rentrer chez soi est au centre de sa créativité. Il crée des objets, des installations et des vidéos. Il s’est fait connaître avec une installation composée de livres déchirés et brulés constituant une métaphore de la guerre. Il a participé aux biennales de Moscou (2013) et de Liverpool (2018), et fera partie des artistes participant au pavillon russe de la Biennale de Venise en 2019.
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