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Paysage avec izba, toile d'Alexeï Savrassov
Alexeï SavrassovDans la Russie prérévolutionnaire, une izba était essentiellement une bâtisse ou une partie de bâtisse chauffée par un poêle. Même les intérieurs des palais du tsar pouvaient être appelés « izba » – par exemple, l’« izba avant » – la première pièce dans laquelle les invités masculins du palais entraient, et l’« izba d’aisance » – les toilettes. Ainsi, en Russie, les paysans comme les tsars vivaient dans des izba. Il pouvait aussi s’agir d’une maison séparée, et sa partie centrale (une charpente à quatre murs) était appelée « klet » (cage). Si une cage ne reposait pas sur le sol, mais sur une base en bois ou en pierre – le « podklet » (sous-cage), elle était appelée « gornitsa ».
Réunion paysanne, toile de Firs Jouravliov
Firs JouravliovUne obtchina (communauté) était une forme d'organisation de la société paysanne. Elle était également appelée « mir » (мiр), qui, selon les règles de l'orthographe prérévolutionnaire, était écrit avec le i décimal afin de distinguer ce mot du terme « мир » (paix, se lisant aussi mir). L’« obchtchina » était collectivement responsable de ses membres, pouvait choisir des représentants de son milieu et décider ensemble des questions concernant tous ses membres. L'un des principaux objectifs sociaux des bolcheviks après la révolution de 1917-1918 a été de détruire le système communautaire, afin de saper les fondements mêmes du collectivisme paysan originel.
Viétché, toile d'Apollinaire Vasnetsov
Apollinaire VasnetsovLe viétché était le nom d'une assemblée traditionnelle dans les terres russes, qui était convoquée pour discuter des questions urgentes de la vie publique. Il s’agissait d’un organe de démocratie directe. Y assistaient les « mouji », les chefs de familles libres, dont le poids du vote était déterminé par leur statut social. Du mot « viétché » vient le mot « soviet » (conseil). Après la formation de l'État russe, a fonctionné pendant un certain temps le Zemski sobor – un organe de pouvoir représentatif, convoqué par toutes les terres pour résoudre les grandes questions publiques. Le Zemski sobor pouvait confirmer la souveraineté des tsars, annoncer la levée d’une milice et adopter les principaux documents gouvernementaux tels que le Soudiebnik ou l’Oulojénié, deux codes de lois majeurs.
Cour d'un prince d'apanage, toile d'Apollinaire Vasnetsov
Apollinaire VasnetsovLes Slaves appelaient « kniaz » (prince) le chef de la tribu, du clan. Au fil du temps, ce mot a été utilisé pour désigner les chefs des premiers États féodaux – les principautés. Le kniaz y était le chef des forces militaires qui protégeaient la population des raids et des vols, l'arbitre principal de tout litige juridique, ainsi que le chef religieux. Avec le développement de la société et de l'État sont apparus les grands princes (velikié kniazia, великие князья) – les chefs de principautés, et les princes d’apanages (oudelnyé kniazia, удельные князья) – des souverains moins importants, qui souvent n'avaient pas leur propre principauté, et servaient les grands princes. Ivan le Terrible a été le premier grand prince de Moscou à être couronné tsar, en comparaison duquel tous les princes sont devenus moins importants.
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Repos du grand prince Vladimir Monomaque après la chasse, toile de Viktor Vasnetsov
Viktor VasnetsovLa droujina (du mot « droug », « ami ») était l'armée du prince. Au départ, la droujina se composait de ses plus proches amis et camarades de combat, qui n'étaient pas seulement des compagnons, mais aussi les conseillers militaires et civils du prince. À partir du XIIe siècle, la droujina a été divisée. La « meilleure » droujina comprenaient les boyards, les amis et conseillers les plus proches du prince, qui étaient toujours avec lui au combat (d'où le terme « boyard », du mot « boï », « combat »). La plus « jeune » droujina était quant à elle une garde numériquement plus importante du prince, qui participait également aux batailles et aux campagnes, mais pas aux conseils et au gouvernement. En cas de décès du prince, la droujina pouvait se diviser ou revenir à son successeur ou à son vainqueur. Avec la formation de la Moscovie, la droujina a cessé d'exister, laissant place à l'organisation boyarde.
Palais d'Alexis Ier à Kolomenskoïé, 1932, reconstruction
D. SoukhovDans la Rus’, les khoromy étaient un grand bâtiment en bois composé de nombreuses cages reliées par des passages. Les tsars, les boyards et les nobles vivaient dans des khoromy. Si les bâtiments étaient en pierre, ils n'étaient plus appelés de la sorte, mais « palaty » (палаты). Les khoromy n'ont jamais eu de plan standard ; plus l’un était unique, plus il était considéré comme bon. Les khoromy des tsars ou des princes, par exemple, étaient constamment reconstruits et agrandis. Ce désordre relatif et les reconstructions constantes étaient destinés à montrer la puissance et la richesse du souverain.
Skoropis
Bibliothèque nationale de RussieEn russe moderne, un « riad » (rangée, file) est une séquence d'objets ou de phénomènes. Cependant, dans la Russie ancienne, ce mot signifiait « contrat, accord » – c'est donc de cette racine que vient le mot « порядок » (poriadok, ordre), ainsi que des dizaines d'autres noms et verbes liés à l'idée d'un contrat : un document, fixant un « riad » était appelé « riadnaïa gramota » (рядная грамота, charte de riad). Le riad pouvait se faire aussi bien entre personnes socialement égales qu'entre le prince et sa suite, entre le prince et ses sujets, voire entre villes et terres. Le riad était généralement effectué en présence de témoins – les « posloukhi » (послухи), dont les noms étaient mentionnés dans la charte.
Krom de Pskov
Legion MediaLe mot « krom » en Rus’ désignait une structure fortifiée conçue pour la défense contre les ennemis. C'est l'un des plus anciens mots de la langue russe, qui remonte au proto-européen *kʷrom (barrière). C'est de ce mot qu'est venu le célèbre « kremlin » – c'est ainsi que l'on appelait les forteresses de Russie. Certaines d'entre elles conservent encore ce nom – par exemple, les habitants de Pskov, près de la frontière estonienne, appellent leur forteresse krom, et non kremlin.
Vente d'une serve, toile de Nikolaï Nevrev
Nikolaï NevrevEn Rus’, le barine était toute personne de haut rang, un homme riche, un noble. Le terme vient de « boïarine » (боярин, boyard). Cependant, on ne pouvait appeler « boïarine » qu'un membre du conseil princier, alors pour le reste des nobles on utilisait « barine ». Avec l'avènement du servage, on a commencé à appeler « barine » tout propriétaire terrien qui possédait des paysans. Ce mot est à l'origine du terme « barchtchina » (барщина), qui désigne le travail obligatoire des paysans pour leur barine.
Un kopeck ancien
Domaine publicEn Russie, la kopeïka (kopeck) était une pièce d'échange dont la valeur faciale ne changeait jamais – elle valait toujours (jusqu'à aujourd'hui) 1/100 de rouble. Dans le pays, à partir de 1535, l’on a commencé à frapper une pièce de monnaie sur laquelle était représenté saint Georges avec une lance (копьё, kopio) à la main – d'où la « kopeïka ». La kopeïka en tant qu'unité monétaire a toujours eu une signification particulière pour les Russes – le dicton « un kopeck épargne un rouble » (копейка рубль бережёт, kopeïka roubl berejot) n'est pas fortuit. En Russie, il existe même des monuments à la gloire du kopeck. Bien qu'aujourd'hui la kopeïka ne soit presque pas utilisée dans les paiements, il n’est pas prévu de la retirer de la circulation monétaire.
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