Au Forum international d’investissement Sotchi 2016.
Egor Aleïev / TASSDans le cadre du Forum international d’investissement Sotchi 2016, les sociétés et les autorités russes ont signé 215 accords d’un montant de 10 milliards d’euros, a déclaré après la clôture Dmitri Kozak, vice-premier ministre russe chapeautant la rencontre, selon l’agence TASS.
Il a précisé que le Forum avait rassemblé plus de 4 000 spécialistes de 43 pays. Toutefois, les experts constatent que la rencontre de Sotchi n’est plus aussi populaire que par le passé.
Bien que Dmitri Kozak ait qualifié le Forum de succès, comparé à la rencontre de l’année dernière sa popularité est assez modeste, a indiqué Alexeï Kalatchov, analyste chez Finam. Le forum Sotchi 2015 avait réuni 9 700 participants dont 265 étrangers de 47 pays. Ainsi, le nombre de participants s’est réduit de moitié.
Qui plus est, si en 2015 le dossier des investissements étrangers était largement présent au programme, cette année le sujet s’est limité à une réunion plénière consacrée aux nouveaux formats de coopération entre la Russie et l’Allemagne dans le contexte de la crise.
« Vu la réduction des investissements étrangers dans l’économie russe, les participants à la rencontre se sont essentiellement concentrés sur le potentiel du marché intérieur », a souligné Alexeï Kalatchov.
Daniel A. Russell, directeur de l’association commerciale US-Russia Business Council qui a assisté au forum, a relevé pour sa part la présence à Sotchi de représentants de plusieurs sociétés américaines, y compris du plus grand groupe énergétique du monde ExxonMobil.
Les contrats internationaux importants sont peu nombreux, a constaté Gueorgui Vachtchenko, directeur des opérations sur les marchés russes de la société d’investissement Freedom Finance. Selon lui, les régions ont besoin d’investissements, mais le contexte économique est loin de faciliter leur situation. Près du tiers des régions a enregistré à l’issue de l’année une baisse de la production industrielle pouvant aller jusqu’à 10%.
Les revenus réels de la population et l’indice de production industrielle n’ont augmenté qu’en Crimée (sud), mais en raison des sanctions, il est particulièrement difficile de drainer des investissements dans cette région. « Le déficit budgétaire de certaines régions atteint 15% », a poursuivi Gueorgui Vachtchenko. De ce fait, les investisseurs préfèrent les régions où la situation est plus favorable, a-t-il ajouté.
Toutefois, le Forum de Sotchi a rempli ses missions essentielles, estiment les experts. « Il était important d’examiner et de présenter l’expérience des modèles innovants dans le monde des affaires et dans les projets de développement régional », a indiqué Mark Goïkhman, analyste du groupe financier TeleTrade.
Il a cité notamment la construction (annoncée dans le cadre de la rencontre) du plus grand terminal céréalier du pays dans la région de Rostov-sur-le-Don (sud). En outre, le Forum a servi de cadre à une réunion du centre d’études récemment mis en place en Russie pour réformer les principaux secteurs économiques.
« Le monde des affaires et les autorités comprennent qu’il est nécessaire de passer à la gestion de projet et de comparer les dépenses et les résultats afin d’atteindre les objectifs en matière de développement économique et social », a noté Sergueï Kalendjian, de l’Académie présidentielle russe de l’économie nationale et de l’administration publique.
Ainsi, a fait observer Sergueï Khestanov, conseiller en macroéconomie du directeur général de la société de courtage Otkrytie Broker, il ne faut pas s’attendre à des résultats concrets suite au Forum de Sotchi. L’essentiel est de préserver les forums économiques en qualité de plateformes pour présenter des projets d’investissements. Et de ce point de vue, la rencontre de Sotchi a pleinement accompli sa mission, a-t-il affirmé.
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