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Couvent de Novodievitchi
Valeriya/Getty ImagesUn monastère est un édifice et, plus souvent, un ensemble de bâtiments où vivent des hommes ou des femmes qui ont renoncé au monde pour vivre dans le respect d’une même règle spirituelle. Si monastère désigne les bâtiments et la communauté de moines ou de moniales, монастырь n’a que la première de ces deux acceptions.
Pour désigner de manière générique un monastère, le russe a deux mots. L’étymologie de chacun d’entre eux indique ce qu’il met en relief : монастырь est formé sur l’adjectif grec μόνος (seul). Dans обитель, on distingue la racine витати / vitati qui signifiait vivre.
À la différence du catholique, le monachisme – c’est-à-dire l’institution monastique – orthodoxe ne connaît pas d’ordres (par exemple, bénédictin, carme, dominicain, etc.). Aujourd’hui, les monastères soumis à la juridiction du Patriarcat de Moscou vivent selon une règle commune et leur règle propre qui ne doit en rien contredire les dispositions de la règle commune et doit être approuvée par les évêques sous l’autorité desquels ils sont placés. On gardera à l’esprit que les archevêques, métropolites et patriarches sont, en premier lieu, des évêques.
Le mot stavropégie signifie l’action de fixer en enfonçant (πήγνυμι) une croix (σταυρός). Les monastères stavropégiaques ne sont pas placés sous la juridiction de l’évêque de l’éparchie (diocèse) dans laquelle ils se trouvent (si cet évêque n’est pas le patriarche). Ils sont directement soumis à l’autorité du patriarche (qui est à la tête de son éparchie et du patriarcat). Dans les temps anciens, les patriarches plantaient des croix dans les monastères choisis pour passer sous leur juridiction directe. En Russie, on compte aujourd’hui une trentaine de monastères stavropégiaques. Parmi eux, on citera le monastère d’hommes de la Transfiguration sur l’île de Valaam, sur le lac Ladoga ; le monastère de femmes de Saint-Nicolas-de-Viajishtchi, situé à une douzaine de kilomètres au nord-ouest de Novgorod-le-Grand.
Laure de la Trinité-Saint-Serge à Serguiev Possad
OlyaSolodenko/Getty ImagesUne laure est un monastère, uniquement d’hommes, dont la signification dans l’instauration de l’orthodoxie a été reconnue par la hiérarchie de la juridiction à laquelle il est soumis. Outre leur importance dans l’histoire de l’orthodoxie, ces fondations ont pour point commun d’avoir abrité une communauté nombreuse (en grec ancien, le mot λαύρα a le sens de rue très fréquentée. Il est attesté en grec byzantin avec le sens de monastère) et d’avoir été de grands propriétaires terriens. Aujourd’hui, sur l’aire sur laquelle l’Église orthodoxe russe s’est construite au fil de siècles, on en compte seulement cinq . Il s’agit des monastères des Grottes de Kiev (depuis 1688), de l’Intercession à Potchaïev (1833), de la Dormition à Sviatogorsk (2004), de la Trinité à Serguiev Possad (1744 – également monastère stavropégiaque) et de Saint-Alexandre-Nevski à Saint-Pétersbourg (1797).
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Moines et moniales peuvent vouloir s’isoler, seuls ou à plusieurs, du reste de la communauté à laquelle ils appartiennent. Leur choix est généralement dicté par leur volonté de s’imposer une règle de vie plus stricte que celle qu’ils connaissent jusque-là. Ils cherchent alors un lieu éloigné du monde, qui peut être plus ou moins de leur fondation, et y construisent les bâtiments nécessaires à la vie monastique.
Lorsqu’ils sont plusieurs dans un même ermitage, les moines ou moniales peuvent vivre en communauté ou en ermite. Dans le premier cas, ils suivent une règle commune ; dans le second, ils vivent isolément dans leur cellule selon une règle établie individuellement par l’higoumène et se retrouvent à l’occasion des offices.
Un exemple célèbre d’ermitage dans l’histoire de l’orthodoxie russe est celui de l’Epiphanie que Nil (1433-1508) fonda sur la rivière Sora à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest du monastère de Saint-Cyrille-du-Lac-Blanc (aujourd’hui dans la région de Vologda).
Ermitage Korennaïa
eyphoriaa (CC BY-SA 4.0)Le désert est la forme suprême de l’ermitage. Un moine (beaucoup plus rarement une moniale) s’isole au désert, c’est-à-dire un lieu très éloigné des hommes, pour se consacrer à la prière. L’anachorète est souvent rattrapé par sa réputation, dérangé dans son ascèse et les quelques bâtiments qu’il s’est construits deviennent le centre d’un monastère important. Ce fut le cas d’Antoine des Grottes de Kiev (v.973-1073), souvent surnommé le père du monachisme russe. Il est courant que la qualification de désert reste attachée au nom du monastère. On citera notamment le monastère de Koreniev (aujourd’hui dans la région de Koursk). À la fin du XIIIe siècle, une modeste église avait été construite à l’endroit de l’invention miraculeuse d’une icône de la Vierge du Signe, connue depuis comme la Vierge de Koreniev. Aujourd’hui, autour de cet emplacement, s’élèvent cinq églises.
Dans cette autre publication, découvrez les cinq principaux monastères de Moscou.
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