Sans Photoshop: ces villages russes ne manqueront pas de vous surprendre

Tourisme
EKATERINA SINELCHTCHIKOVA
Qui a dit que le village n'était pas un lieu de créativité? Ces habitants de hameaux et de villages russes sont clairement d’un autre avis. Regardez comment ils transforment l’arrière-pays russe en captivant notre esprit.

Juste un arrêt de bus

Que vous attendez-vous à voir quelque part au milieu des vastes champs de blé ? Tout, mais certainement pas CELA !

Et ce n'est pas du Photoshop. C’est ce à quoi ressemble un arrêt de bus dans le village de Rostavanovskoïe dans le territoire de Stavropol [1660 km au sud de Moscou]. L’énorme George le Victorieux, un saint chrétien, transperce le dragon de sa lance. Cette scène canonique de la vie du saint peut également être vue sur les armoiries de Moscou.

La sculpture a été forgée dans un atelier rural pendant l'URSS, quand le village était une grande ferme collective prospère.

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Pyramides et sphinx

La « révolution culturelle » est arrivée au village d'Aleksandrovskoïe [1500 km au sud de Moscou], lorsque les agriculteurs locaux ont regardé un téléfilm sur l'extinction des villages russes. Un agriculteur était démoralisé par l’idée qu’il vivait dans un lieu condamné à l'oubli où rien ne se passe. Et il a proposé un objet « viral » - faire une pyramide égyptienne et un Sphinx en foin à taille réelle.

L'un des créateurs, Alexeï Kharine, a même changé de direction après la création de ces œuvres : l’ancien étudiant a décidé de quitter la programmation et s’est tourné vers la faculté d'architecture.

Le plan, d'ailleurs, a fonctionné. Les pyramides de paille forçaient les voitures qui passaient à s’arrêter. Et les gens ne repartaient pas les mains vides - les fermiers leur vendaient au passage leurs propres... pastèques carrées.

Arc-en-ciel de l'industrie automobile soviétique

Une installation composée de vieilles voitures de l'époque de l'URSS a été réalisée dans le village de Konstantinovka (1 250 km à l'ouest de Moscou). Dans cette « tour », on peut voir tous les hits de l'industrie automobile soviétique, des Zaporojets et des Moskvitch aux Volga.

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Maison du forgeron

C’est l’aspect que pourrait avoir un « terem » (maison en bois) de contes de fées russes. Mais c'est le projet de toute la vie d'un homme. Sergueï Kirillov, 50 ans, forgeron du village de Kounar (1860 km à l'est de Moscou), a réalisé un échantillon de l'architecture nationale au moyen de sa propre maison. Dans les motifs des murs, vous pouvez trouver les armoiries de l'URSS, les dômes des églises, des jeunes mariés, des enfants, des chevaliers, des fleurs et un passage d’une célèbre chanson russe : « Que le soleil soit toujours là. Que le ciel soit toujours là. Que maman soit toujours là. Que je sois toujours là ».

L'esprit universel

Ce petit village a eu de la chance. C’est ici, à Nikola-Lenivets [220 km au sud-ouest de Moscou], qu’il y a dix ans s’est installé l’artiste Nikolaï Polisski avec son équipe composée d’habitants. Le célèbre auteur de projets de land-art a commencé, avec leur aide, à réaliser d’énormes sculptures avec des arbres et des branches cassées, puis a mis en place le festival ArchStoïanie, désormais connu partout dans le monde.

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Pour le festival, on crée dans les champs et les forêts locales chaque année plusieurs grands objets qui ont transformé le village en parc artistique numéro 1 de Russie. Il y a, par exemple, le travail Esprit universel - un cerveau fait d’entrelacs en bois avec des tours en forme de missiles.

Ou encore cette installation de 22 mètres en forme de tubes géants tissés appelée Beaubourg, un hommage de l'artiste au Centre Pompidou de Paris.

Maison-éléphant

La maison en forme d'éléphant indien se trouve à 32 km de Moscou, dans le village d'Ostrovtsi. Elle a été inventée par un résident local, Alexeï Sorokine, qui a sa propre petite entreprise de construction. Le bâtiment qu'il a conçu était un projet publicitaire. À l'intérieur il n'y a pas de murs ni de cloisons, et les étages sont reliés par un escalier en colimaçon.

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