Que sait-on de nouveau du S-500, qui a probablement abattu un satellite soviétique dans l'espace?

Sciences & Tech
NIKOLAÏ LITOVKINE
La première unité de S-500 défend actuellement Moscou. D'ici la fin de la décennie, le système pourrait être vendu à certains pays étrangers.

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La destruction récente d'un ancien satellite soviétique dans l'espace, probablement réalisé à l’aide du système antiaérien S-500, a attiré l'attention du monde entier sur cette arme dernier cri. Avant cela, certains pays étrangers n'étaient pas sûrs que ce système de défense aérienne existe déjà.

Alors que sait-on système de défense antiaérienne S-500 et quand sera-t-il livré aux armées étrangères ?

S-500 en Russie

Le S-500 représente la première génération de systèmes de défense antiaérienne capables de frapper des engins ennemis dans l’espace proche. Ses cibles comprennent des missiles balistiques et de croisière hypersoniques de nouvelle génération ainsi que des cibles aérodynamiques (avions).

Selon les informations révélées (la plupart d'entre elles ne sont pas divulguées par le commandement militaire en raison du secret qui entoure le développement en cours), l'unité est capable de frapper des cibles jusqu'à 600 kilomètres de distance. C'est 200 kilomètres de plus que les systèmes S-400 actuels. Et le S-500 est capable d'éliminer un encore plus grand nombre de cibles aériennes que le S-400.

À l'heure actuelle, l'armée russe a reçu son premier lot de systèmes de défense antiaérienne S-500. L'unité a été fournie aux troupes de la 15e armée des forces aérospatiales russes, couvrant Moscou et la région industrielle centrale.

Pourtant, le rédacteur en chef du magazine Arsenal de la Patrie Viktor Mourakhovski exhorte à ne pas conclure trop hâtivement sur la base des déclarations que le système de défense antiaérienne de nouvelle génération est absolument prêt.

« Il s'agit d'une version pilote du S-500 qui a été envoyée à l'armée pour des tests opérationnels. La version qui a été reçue par l'armée est dépourvue d’un certain nombre de fonctionnalités et de caractéristiques techniques requises pour une unité de défense antiaérienne de nouvelle génération », a souligné l'expert.

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Selon lui, c'est une pratique standard : l'armée reçoit une version pilote d'une arme afin que les constructeurs puissent corriger ses moindres défauts avant le déploiement complet de l'arme. Parallèlement à cela, l'armée russe réalise une série de tests de tir sur le champ de tir de Kapoustine Yar (dans le sud du pays) et forme des équipes afin de travailler avec le nouveau système.

« En 2022, le complexe sera terminé et la première unité pleinement opérationnelle sera livrée à l'armée. Les livraisons massives de S-500 à l'armée russe commenceront en 2024 », déclare Mourakhovski.

Livraisons des S-500 à l'Inde, à la Chine… et à l'Otan ?

L'Inde, la Chine et un certain nombre d'autres partenaires de la Russie pourraient bientôt devenir les premiers acheteurs du système antiaérien de nouvelle génération S-500. C'est ce qu'a déclaré début novembre le directeur du Service fédéral de coopération militaro-technique Dmitri Chougaïev.

Les experts militaires estiment que la Turquie, qui fait partie de l'Otan, figure également sur la liste des premiers acheteurs potentiels de ce système de défense antiaérienne.

« Considérant que le ministère de la Défense a annoncé son intention de développer le S-550, le complexe S-500 sera très probablement fourni à la Chine, à l'Inde et à la Turquie, qui utilisent déjà des complexes russes S-400 et sont favorables au renforcement de leur systèmes de défense antiaérienne et antimissile au moyen du S-500 », a déclaré à Russia Beyond Artem Kossoroukov, analyste politique de l'Université d'État Lomonossov de Moscou.

L'expert suggère que l'avantage le plus important du S-500 par rapport à ses analogues est son radar de détection à longue portée et sa capacité de défense antimissile capable de détecter et détruire non seulement les avions furtifs B-2, F-22 et F-35, mais aussi des missiles balistiques au-delà de l'atmosphère et dans l'espace proche, des missiles de croisière hypersoniques et des drones.

Les experts suggèrent également que les exportations du S-500 ne commenceront que lorsque les forces russes auront été entièrement équipées de ces systèmes de défense aérienne. Ce processus prendra 7 à 8 ans et ce n'est qu'en 2028 que l'Inde, la Chine et la Turquie pourront signer des contrats sur le S-500 avec la Russie.

Différences entre les versions destinées à la Russie et à l'exportation

Le ministère russe de la Défense ne révèle pas exactement en quoi les versions « russe » et « étrangère » du S-500 différeront.

« Les modèles d'exportation diffèrent de ceux de l'armée russe par le fait qu’ils ne contiennent pas de technologies classées secret d'État ; en outre, un certain nombre de fonctions seront réduites. En d'autres termes, nos ingénieurs protégeront leurs derniers développements, et même si un acheteur démonte notre S-500 de fond en comble, il ne pourra en tirer aucune percée technologique », a déclaré à Russia Beyond Vitaly Mankevitch, président de l'Union russo-asiatique des industriels et des entrepreneurs.

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Maxime Startchak, chercheur au Center for International and Defence Policy de l'Université du Queens, a exprimé le même avis, indiquant que la version d'exportation aurait probablement une portée radar réduite de quelques centaines de kilomètres.

« L'armée russe voudra probablement que ses avions restent invisibles aux radars de la version export du S-500. Il y aura également d'autres différences entre les versions russe et export, mais cela sera discuté par le ministère russe de la Défense avec nos partenaires étrangers », a déclaré Startchak.

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