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Après la Biélorussie et la Chine, la Turquie est le premier partenaire étranger de la Russie à qui cette dernière a vendu le fleuron de son armement de défense antiaérienne qu’est le système de missiles sol-air S-400 Triumph. Le contrat évalué à quelque 2,5 milliards de dollars a été conclu par les dirigeants des deux pays en 2017 et, fin 2019, il a été annoncé que tous les composants des quatre divisions acquises par Ankara avaient déjà été livrés et devaient être opérationnels dès avril-mai 2020.
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Toutefois, les tensions allant croissant dans la province syrienne d’Idlib, la question visant à savoir si ces armes pourraient un jour être tournées contre la Russie elle-même commence à résonner et, là, les avis des experts divergent.
Le rédacteur en chef du magazine Arsenal de la Patrie Viktor Mourakhovski considère qu’« hypothétiquement une telle possibilité existe, vu que le contrat passé entre les deux pays prévoit la livraison non seulement de systèmes de missiles, mais aussi une partie des technologies ».
L’analyste militaire de l’agence TASS, Viktor Litovkine, exclut pour sa part un tel scénario.
« Nous ne transmettons pas aux pays tiers les codes d’accès à l’électronique de nos armes de haute précision. La "reprogrammation du cerveau" de tous les systèmes de défense antimissile a lieu à l’usine qui les fabrique. Si nous avions déployé un cycle de production complet sur le sol turc, une telle situation aurait été possible. Mais au terme du contrat passé entre Moscou et Ankara, la maintenance technique des S-400 sera effectuée aux usines d’Almaz-Antei en Russie », dit l’expert.
Comme il l’explique, il s’agit du système de détection des cibles aériennes volantes, du soi-disant système de reconnaissance « ami-ennemi ».
« Ce n’est pas la première fois que la Russie livre à des pays de l’Otan des armes de haute précision qui peuvent être tournées contre nous en cas d’un hypothétique conflit. Des questions analogues ont ainsi surgi en 1996, lorsque Moscou a vendu des complexes S-300 à la Grèce, ce système antimissile de génération précédente qui abattaient d’une manière efficace tous les chasseurs et bombardiers de l’époque », ajoute l’analyste.
Par conséquent, selon lui, les systèmes S-400 vendus à Ankara ne sauront pas distinguer les avions russes des turcs, à moins que les hackers turcs ne trouvent le moyen de s’introduire dans le système et de changer manuellement le système de reconnaissance « ami-ennemi ».
Dans cet autre article, nous vous expliquons tout ce qu’il faut savoir au sujet du S-400 Triumph.
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