Une redoutable «Amazone mongole» découverte par des archéologues russes

Service de presse
Grâce à son impressionnant gabarit, elle aurait été en mesure de terrasser bien des adversaires masculins.

Lors de fouilles menées en juillet dans le Nord de la région du lac Khövsgöl, en Mongolie, des archéologues russes de l’Université nationale de recherche technique d’Irkoutsk (Sibérie) ont fait, en collaboration avec des spécialistes d’Oulan-Bator, la fascinante découverte de six sépultures dont les origines remontent à une période s’étalant entre les Xe et XVe siècles, apprend-on sur le site de l’établissement.

Or, situés près du village de Khankh, à une vingtaine de kilomètres de la frontière russe, cinq de ces sites funéraires étaient destinés à des femmes et y ont été retrouvés des artefacts d’origine européenne, tels que deux plaques d’or rhombiques comprenant des inserts pour pierres précieuses, ainsi qu’un imposant morceau d’ambre orné de motifs floraux, objets qui seraient en réalité des trophées ramenés en 1242 suite aux incursions mongoles en Europe. Une coiffe typique mongole, nommée bokka et s’élevant en forme de chapiteau surmonté d’une colonne, y a en outre été découverte. À noter néanmoins que des traces de l’œuvre de pilleurs ont également été décelées.

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Cependant, la trouvaille ayant le plus stupéfait les chercheurs s’avère être l’impressionnante ossature d’une défunte enterrée en ces lieux. Mesurant 1,8 mètre, sa taille apparaît considérable en Mongolie, qui plus est pour une représentante de la gent féminine.

« Cette femme  que nous avons trouvée enterrée était une sorte d'"Amazone mongole", une dame assez forte, capable de vaincre certains hommes. On peut supposer qu'elle était une guerrière, parce que dans l'au-delà on a envoyé avec elle un long couteau, une petite hache, une selle avec des étriers et un bol en cuivre, un attribut extrêmement rare pour les enterrements de femmes. Ceci dit, cette femme mongole était gravement malade, il lui manquait une partie des dents supérieures et inférieures », a commenté le professeur Artour Kharinski, directeur du laboratoire de recherche en archéologie, paléontologie et systèmes d'activité de vie des peuples d’Asie du Nord de l’Université d’Irkoutsk, à la tête de l’équipe d’experts russes.

L'un des objectifs de l'expédition était par ailleurs de comparer les anciens rites funéraires en Sibérie du Sud et en Mongolie. Par exemple, une tradition commune à ces deux aires géographiques consistait à enterrer des parties de carcasses de mouton avec le défunt. Cependant, alors qu’en Transbaïkalie (Sud de la Sibérie), l’on ne déposait dans la tombe qu’une cuisse de l’animal, les habitants de la région du lac Khövsgöl, eux, y enterraient une patte entière, voire parfois deux. La position des corps différait également : alors que dans cette partie de la Mongolie l’on inhumait les morts en plaçant leur tête vers le Nord-Ouest, pratique certainement liée aux coutumes du peuple local des Toumètes, parents des Touvains modernes (de la voisine République de Touva, en Sibérie), en Transbaïkalie, l’orientation vers le Nord et le Nord-Est était au contraire caractéristique.

Soulignons que l’ensemble des objets découverts demeureront en Mongolie et feront l’objet d’études au sein de l’Université d’État d’Oulan-Bator, avant de rejoindre un musée.

Dans cet autre article, nous nous penchons sur cinq découvertes archéologiques en Russie ayant changé la perception générale du monde.

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