Ce qu’ont révélé les tests du pistolet russe dernier cri Oudav

Anton Belitskiy
L'un des pistolets les plus attendus de l'armée russe est capable d’éliminer l'ennemi à une distance de 200 mètres. Ci-dessous, voici cinq choses à savoir à propos de cette arme dernier cri.

Un vendredi, milieu du mois de février. Nous sommes tôt le matin, sur un champ de tir fermé de la région de Moscou qui accueillera les premiers tests destinés aux experts militaires et aux journalistes du pistolet Oudav (« Boa » en russe), destiné à remplacer les anciens pistolets Makarov et Yaryguine.

Il convient de noter qu’il y a un mois, on ne trouvait pas une ligne concernant la nouvelle arme ni sur Internet, ni dans la presse. Désormais tout le monde dit que c’est « l’arme du futur pour tous les membres des forces de l’ordre russes ».

Alors, à quoi ressemble le successeur des Makarov et Yaryguine à première vue? Prise en main.

Il se distingue nettement de ses prédécesseurs

Extérieurement, le nouveau pistolet a l'air plus massif que les pistolets Makarov et Yaryguine. L’Oudav est lourd dans la main en raison de sa poignée élargie et d'une nouvelle cartouche spécialement conçue à cet effet.

En même temps, la partie supérieure (gâchette, mécanisme de mise à feu) est constituée d’un alliage de métaux. La partie inférieure (poignée, cadre) est réalisée dans une « fibre de carbone similaire à celle utilisée dans l’aviation ».

Le magasin ressemble à celui d'un pistolet Makarov en plus grand, et peut contenir 18 cartouches de calibre 9x21 mm.

Il a de puissantes munitions

C’est probablement le principal atout du nouveau pistolet.

Les concepteurs de TSNIITOCHMASH (filiale de la société d'État de Rostec) ont proposé à l'armée une nouvelle munition de 9x21 mm. Elle est plus massive et plus puissante que celle de 9x19 mm habituelle pour l’armée et, selon les membres des forces spéciales qui ont assisté aux essais à huis clos, sa performance est semblable à celle de la .40 S&W américaine.

En effet, la puissance de frappe de la nouvelle cartouche est beaucoup plus élevée que celle de son prédécesseur. La portée atteint maintenant deux cents mètres ! Certes, pour tirer efficacement sur une cible aussi éloignée, vous aurez besoin d'un collimateur, mais auparavant, une telle prouesse était impensable pour l’arme « à canon court » des forces de l’ordre.

À titre de comparaison, l’éventail d'utilisation des mitrailleuses de la série AK est d'environ 300 mètres.

En outre, ce nouveau pistolet peut couvrir tous les besoins de l'armée dans différents types de munitions – de celles de l'armée standard aux balles perforantes anti-blindage, en passant par les munitions traçantes, expansives, etc.

La production de ces munitions est un peu plus onéreuse que celle de la cartouche de 9x19 mm habituelle, mais lors du tir, on ressent sa qualité et sa puissance, et l’excitation juvénile de frapper « l’ennemi » à une distance astronomique de 100–200 mètres se réveille en vous.

Mais cela recèle aussi un défaut potentiel de l’Oudav : n’est-ce pas une arme trop puissante pour fonctionner en ville ?

Et un autre inconvénient, qui, à son tour, est déjà traité par le biais d’un entraînement constant au maniement de ces armes. Un pistolet avec une cartouche de 9x21 mm ne convient pas à un débutant. L'arme « saute » entre les mains en raison de la vitesse du recul des munitions et il faut un peu plus de temps à la personne pour la ramener dans la ligne de visée.

Il convient exclusivement aux militaires

Si nous parlons de commodité, l’arme, de mon point de vue purement personnel, est strictement militaire : elle s’incline face aux pistolets répandus sur le marché civil - Beretta, Glock, CZ, etc.

En raison de ses munitions volumineuses, le pistolet a un manche assez large, auquel vous devez vous adapter pendant le tir.

Dans la partie inférieure du canon, il y a des rails pour un désignateur de cible laser (LCC) et des lampes. En raison de la taille de l'arme, il sera nécessaire d’impliquer la seconde main pour travailler avec le LCC.

Toutes les pièces de contrôle sont bilatérales. De ce fait, le pistolet convient également aux droitiers et aux gauchers.

L’Oudav possède une sûreté à poussoir traditionnelle pour les pistolets russes, située à l’arrière du canon. Encore une fois, elle convient tant aux droitiers qu’aux gauchers

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La gâchette est assez volumineuse, ce qui est pratique pour travailler avec des gants tactiques. Dans ce cas, le tir est basé sur une détente à double action.

Le pistolet est dépourvu de bouton de retardateur. Après avoir rempli un magasin complet, le canon entre instantanément en position de combat et est prêt à tirer.

N'importe quel indicateur de cible peut être monté sur le pistolet, étant donné qu’un rail Picatinny est situé sur la partie inférieure de l’arme. En même temps, un silencieux peut être installé en option sur le modèle destiné aux unités spéciales. Sur les armes destinées aux troupes classiques, c’est impossible.

En fait, les capacités de « tuning » du pistolet se terminent ici. Le fabricant promet de remédier à ces limitations à l'avenir.

L’Oudav est aussi fiable qu’un fusil d'assaut Kalachnikov

Le pistolet a passé l'un des tests les plus difficiles en termes de fiabilité. Selon les concepteurs, les militaires ont personnellement vérifié le comportement du pistolet sous la pluie, lorsque de la poussière et du sable pénètrent dans le canon, après une chute sur du béton, etc.

« Tous les tests ont été réussis sans le moindre grief », déclarent les développeurs.

Personnellement, je n’ai pas eu l’opportunité de briser l’Oudav sur sol, mais après avoir travaillé avec l’arme et l’avoir manipulée, il semblerait que les concepteurs ne mentent pas. Dans le même temps, l’espérance de vie garantie de l’Oudav n’est pas à inférieure à 10 000 tirs avec des cartouches haute puissance.

Il va sans doute apparaître dans l'armée russe

Le pistolet a d’ores et déjà reçu une « recommandation d'adoption dans les forces armées ». Cela signifie-t-il que le fabricant recevra un contrat pour remplacer tous les Makarov et Yarygin de l'armée russe ? On l’ignore pour le moment.

Mais étant donné qu’initialement l’Oudav a été développé sur ordre direct du ministère de la Défense russe en remplacement de l'arme principale des forces de l’ordre, on peut dire avec confiance qu'un certain nombre de pistolets de ce modèle seront livrés aux troupes.

Mais rien n’est joué, car ces dernières années, l’Oudav subit une concurrence sérieuse du PL-15 du groupe Kalachnikov, qui lutte également pour un marché de plusieurs millions, voire de plusieurs milliards, lié au remplacement de l’ensemble de l'arsenal des « canons courts » de Russie.

Par conséquent, on saura dans les prochains mois qui, de l’Oudav ou de « kalach », deviendra la principale arme russe pour les décennies à venir.

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