De quels missiles la Russie se dotera-t-elle suite au retrait des USA du traité FNI?

Evgeny Biyatov/Sputnik
Suite au retrait des États-Unis du Traité de forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), la Russie « retirera ses missiles » de ses navires et avions pour les ramener sur la terre ferme.

Le président russe Vladimir Poutine a, le 2 février, annoncé une réponse symétrique à la sortie des États-Unis du Traité de démantèlement des missiles de faible et moyenne portée. Ainsi, au cours de la décennie à venir, le pays se dotera de complexes terrestres, en mesure d’abattre des cibles ennemies à une distance allant de 500 à 5 500 kilomètres. De quels types d’armement s’agit-il exactement ?

« Kalibr terrestre »

Tout d’abord, le président a exigé le transfert des missiles de croisière de modèle Kalibr des navires vers la terre ferme. Il a toutefois demandé à ce qu’y soient intégrés des technologies hypersoniques, qui permettront de contourner l’ensemble des systèmes antimissiles adverses existants.

« Actuellement les missiles de croisière de type Kalibr sont la cerise sur le gâteau du complexe d’armement russe. La portée de frappe de chacun des missiles est d’entre 300 et 2 600 kilomètres. Ceci dit, qualitativement, chaque Kalibr vole jusqu’à la cible non pas selon une trajectoire balistique "de haut en bas", mais en contournant le paysage et le relief des environs directement au-dessus de la tête des gens », a expliqué à Russia Beyond Vadim Koziouline, professeur de l’Académie de sciences militaires de Russie.

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Une nuance concerne aussi la conception de ces projectiles. En effet, le progrès technologique devrait permettre dans la décennie à venir d’équiper chacun de ces missiles d’une ogive d’une puissance d’explosion proche de celle d’une arme nucléaire.

« Ainsi, ça deviendra une arme de haute précision et manœuvrable sans contamination radioactive ultérieure du point d’impact. Il en résulte donc qu’après la destruction de la cible, sur ce territoire pourront librement passer les troupes terrestres », note-t-il.

Selon ses dires, le porteur des Kalibr terrestres pourraient être le complexe opérationnel et tactique Iskander-M.

 « Des cieux vers la terre »

Un autre missile à regagner la terre ferme est le nouveau missile supersonique Kinjal équipant jusqu’à présent les chasseurs-intercepteurs russes MiG-31. Selon l'armée, il s'agit du seul missile aérien capable d’atteindre sa cible à une vitesse huit fois supérieure à celle du son, et ce, à une distance de plus de 2 000 km et sans entrer dans la zone de défense aérienne de l’ennemi, précise le commandant en chef des forces aérospatiales russes, le général Sergueï Sourovikine.

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« Sa manœuvrabilité, à une vitesse plusieurs fois supérieure à celle du son, lui permet de surmonter tous les systèmes de défense antiaériens et antimissiles existants et en cours de conception », a déclaré le commandant.

Dans le même temps, un système de visée fonctionnant par toutes les conditions météorologiques est installé sur l’arme, ce qui permet de frapper l’ennemi à toute heure du jour ou de la nuit, qu’il vente ou qu’il neige.

La communauté des experts militaires russes est encline à croire que de telles armes de pointe pourraient obtenir une « incarnation terrestre » au cours de la prochaine décennie et défendre les frontières du pays. La question ne réside que dans le prix de la conception et de l'équipement : la course aux armements est un plaisir qui coûte très cher.

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