Les accusations de dopage mettront-elles KO le boxeur russe Povetkine?

Alexandre Povetkine.

Alexandre Povetkine.

Valery Sharifulin/TASS
Le poids lourd russe est accusé de dopage pour la deuxième fois cette année. Il a tout de même participé à un show de boxe à Ekaterinbourg le 17 décembre. RBTH explique comment son apparition a été rendue possible et fait le point sur les sanctions qui le menacent aujourd'hui.

Samedi 17 décembre, après un an d’interruption, le plus célèbre des poids lourd russes est remonté sur le ring. Le retour d'Aleksandr Povetkine ne s'est pourtant pas passé comme prévu.

Le combat qu'on aurait dû voir 

Ekaterinbourg, plus grande ville de l'Oural russe, s’apprêtait à accueillir un combat entre Povetkine et le Canadien Bermane Stiverne pour le titre de champion du monde temporaire de la World Boxing Council (WBC, une des quatre grandes fédérations de boxe anglaise, ndlr).

Le boxeur russe, qui a porté la ceinture de champion du monde d’une autre fédération, la WBA, de 2011 à 2013, a commencé à combattre pour la WBC après la seule défaite de sa carrière dans un super-combat contre Vladimir Klitchko le 5 novembre 2013 à Moscou. Au sein de la nouvelle ligue, il a retrouvé le chemin du succès en remportant quatre combats.

Pourquoi n'était-il pas disqualifié ?

En mai 2016, Povetkine aurait dû combattre contre l'Américain Deontay Wilder, champion de la WBC. Le match avait toutefois été annulé après que le Russe a été contrôlé positif au meldonium, interdit depuis le 1er janvier. Finalement, le boxeur avait réussi à échapper à la disqualification et à la perte de son statut de prétendant au titre en montrant qu'il avait ingéré cette substance avant l'interdiction officielle.

Mais Povetkine n'a finalement pas pu affronter Wilder, sérieusement blessé pendant l'été. La WBC avait alors décidé d'organiser un combat entre Povetkine et Stiverne, respectivement deuxième et troisième au classement : les deux boxeurs devaient se disputer la ceinture de champion temporaire, le temps que Wilder se rétablisse.

Que s'est-il passé le 17 décembre ?

L'histoire s'est répétée… De nouvelles traces de dopage ont été détectées chez Povetkine juste avant le match : cette fois, il s'agissait d'ostarine, une substance proche des stéroïdes anabolisants. La WBC a une nouvelle fois annulé le combat pour le titre et Stiverne s'est empressé de quitter Ekaterinebourg.

Cependant, les promoteurs de Povetkine ont décidé de ne pas perdre le bénéfice des tickets d'entrée et ont organisé à la place un combat contre le Français Johann Duhaupas, qui avait signé un contrat avec les organisateurs du show en tant que réserviste. Povetkine a mis son adversaire KO au sixième round.

Avait-il le droit de combattre ?

Oui, dans la mesure où il ne combattait pas sous l'égide de la WBC. Et jusqu'à l'ouverture de son échantillon B il n'est pour l'instant que soupçonné de dopage. Malgré tout, dans ce genre de situations, les combats pour le titre n'ont en général pas lieu. S'il s'avère que Povetkine a bien eu recours à des produits dopants, il pourrait être disqualifié pour longtemps. Son promoteur Andreï Ryabinskiy a déclaré qu'un tel tournant dans les événements signerait probablement la fin de la carrière du boxeur de 37 ans.

L'affaire Povetkine est-elle liée au rapport McLaren ?

Non. La boxe professionnelle n'est pas soumise aux règles de l'Agence mondiale antidopage. Les tests effectués avant le combat Povetkine-Stiverne ont été menés par la VADA (Voluntary Anti-Doping Agency).

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