Suivez Russia Beyond sur Telegram ! Pour recevoir nos articles directement sur votre appareil mobile, abonnez-vous gratuitement sur https://t.me/russiabeyond_fr
Mafia est un jeu que l’on pourrait situer entre le poker et la préférence (jeu de cartes très apprécié en Russie). Jusqu’à la fin de la partie, les joueurs ne savent pas qui est qui et ils doivent à la fois « faire bonne figure » et anticiper les coups à venir. Le scénario du jeu est le suivant : les habitants d’une ville déclarent la guerre à la mafia qui y répond en déclenchant une vendetta. En d’autres termes, une minorité bien informée s’oppose à une majorité désorganisée.
Le jeu commence par la distribution des cartes à tous les joueurs : c’est à ce moment-là qu’ils apprennent à quel groupe ils appartiennent. Ils ne doivent pas le dire aux autres. Le temps du jeu se divise en deux. La « nuit » durant laquelle les « mafiosi » font la connaissance les uns des autres et organisent par signes les « assassinats » à venir. Le « jour » durant lequel les « honnêtes citoyens » discutent pour essayer de débusquer les « mafiosi » et votent pour exclure les suspects du jeu. L’alternance du jour et de la nuit se poursuit jusqu’à ce qu’un camp ait anéanti l’autre : soit les « mafiosi » sont tous démasqués, soit ils ont éliminé tous les « habitants de la ville ».
Le jeu Mafia doit une partie de son succès en URSS à la popularité de la série italienne La Mafia (La Piovra) diffusée à la télévision soviétique dans la seconde moitié des années 1980. Elle raconte le combat du commissaire Corrado Cattani contre la mafia sicilienne. Le jeu a également bénéficié de sa ressemblance avec les films Le Parrain de Francis F. Coppola. La devise du jeu aurait pu être ces mots de don Vito Corleone : « Ne montre jamais aux autres ce que tu as à l’esprit. Ne découvre jamais ton jeu devant les étrangers ».
Il ne fallut que quelques années pour que le jeu de société inventé par Dmitri Davydov soit apprécié en Europe et aux États-Unis. Les étudiants soviétiques d’hier qui avaient quitté leur pays ont fait découvrir le jeu à leurs collègues qui, à leur tour, en ont parlé autour d’eux. Dmitri Davydov a raconté avoir rencontré en 1991 aux États-Unis des gens qui avaient appris à jouer à Mafia par d’autres qu’il ne connaissait pas lui-même.
La version originelle du jeu a été déclinée en plusieurs autres. Par exemple, la « sportive » n’est jouée que par dix personnes ; les mafiosi ne choisissent qu’une seule fois au cours du jeu qui seront leurs victimes ; l’identité des joueurs n’est pas révélée même s’ils sont « tués ».
À la version « urbaine », le nombre de joueurs n’est pas imposé et ceux qui sont exclus doivent révéler leur identité.
Mafia se joue avec des bandeaux sur les yeux ou des masques sur le visage dont l’aspect varie en fonction des pays.
Mafia existe sous la forme d’un jeu de société, d’un jeu pour Playstation et de jeux en ligne. Des tournois sont même organisés entre fédérations de « mafiosi ».
Il est recommandé aux personnes qui, dans le cadre de leur activité professionnelle, doivent faire attention aux détails et élaborer des stratégies. À la fin des années 1990, à Kaliningrad, les enseignants de psychodiagnostic visuel de l’École de formation du ministère de l’Intérieur avaient rédigé un manuel consacré à l’amélioration de la compréhension de la gestuelle en s’inspirant de Mafia et de Crimes, un jeu dans le même esprit.
La pratique du jeu inventé par Dmitri Davydov rend également service aux chefs d’entreprise qui y jouent pour s’entraîner aux négociations et au travail dans des conditions stressantes.
Dans cette autre publication, découvrez dix jeux de société soviétiques à essayer absolument.
Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.
Abonnez-vous
gratuitement à notre newsletter!
Recevez le meilleur de nos publications directement dans votre messagerie.