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Le snowboardeur américain Vic Wild rêvait des Jeux olympiques. Toutefois, cela demandait de l’argent pour l’entraînement et l’équipement, et il n’en avait pas. Vic a néanmoins pu réaliser son rêve, à ceci près qu’il a, au prestigieux concours sportif, défendu les couleurs non pas américaines, mais... russes.
Alena Zavarzina et Vic Wild
Tatiana Dorogutina/Sport-Express/TASSEn effet, en 2012, il a obtenu un passeport russe grâce à sa future épouse, la snowboardeuse Alena Zavarzina. Ensemble, ils ont participé aux Jeux olympiques de Sotchi en 2014, où Vic a décroché deux trophées d’or. 8 ans plus tard, a suivi un autre de bronze à Pékin.
Jeux olympiques de Sotchi en 2014
Archives personnellesPour la plupart des sportifs russes, y compris pour Vic, ces dernières années n’ont pas été faciles : scandale de dopage, suspension des compétitions internationales… Cependant, Vic projette très sérieusement de participer aux Jeux olympiques de 2026.
Aujourd’hui, il vit à Saint-Pétersbourg et apprend activement la langue de Pouchkine. « Ma prof dit qu’il faut parler vraiment beaucoup : de la pratique et encore de la pratique. Donc aujourd’hui je vais répondre aux questions en russe ».
Vic et Alena se sont séparés et aujourd’hui il forme un couple avec une autre Russe, une juriste qu’il a rencontrée en cours de yoga. Le jour de notre entretien, a-t-il confié, du bortch l’attendait à la maison et c’est « Wow ! ».
Ne cherchant pas à placer les uns au-dessus des autres et tout en soulignant qu’en général les gens se ressemblent beaucoup, il note, toutefois, qu’aujourd’hui, aux États-Unis les gens se sont enfouis dans la psychologie, notamment les jeunes femmes. Elles pensent en permanence à elles et à leurs problèmes.
« En Russie, on en parle moins, estime-t-il. Je vois une seule solution : regarder vers l’avenir et non vers le passé et se développer ».
Lorsqu’il est arrivé en Russie pour la première fois, il savait uniquement qu’il s’agissait de la plus grande contrée du monde, au passé dramatique et compliqué. « À Saint-Pétersbourg, j’ai visité des musées – l’Ermitage et le palais Ioussoupov. Et vous savez, en voyant toutes ces richesses, j’ai compris pourquoi il y a eu une révolution chez vous. Quand les uns vivent si luxueusement et les autres tout en bas, ça explose tôt ou tard ».
Depuis, il a beaucoup voyagé en Russie, visité de nombreuses villes et vu comment tout y diffère, allant de l’infrastructure à la langue, en passant par les coutumes et les traditions. « Parfois, l’on n’arrive pas à croire que c’est un seul et même pays. Tout diffère tellement ».
Arrivé à Moscou, il a d’abord vécu chez un ami, sur un matelas, et a éprouvé un stress permanent : foules, métro, embouteillages, tout le monde est pressé... « Je viens de la petite ville de White Salmon, dans l’État de Washington. Elle ne compte que 2 500 personnes et là-bas tout est clair. Tandis que Moscou, c’est une énorme mégapole où je ne comprenais rien du tout ».
Toutefois, il avait un objectif et savait que s’il surmontait ces défis, il obtiendrait la chance de devenir champion olympique. Cette décision a été une surprise pour ses parents, mais ils lui ont dit : « Vas-y ! Bonne chance ! ».
« Aux États-Unis, tout le monde est très amical dès le début. Et ici, il faut devenir proche pour que la personne s’ouvre à toi. Avec le temps, je me suis fait des amis et nous avons commencé à parler des règles de vie russes, des traditions. Et j’ai commencé à comprendre comment ça fonctionne. Certaines choses, je les ai faites : avant les Jeux olympiques de Sotchi, je me suis baigné dans de l’eau glaciale, lors des bains de la Théophanie. Et j’ai aimé ! ».
« Je viens d’un village. Nous avons une grande maison et beaucoup de place. Et ici, l’appartement est petit et je n’arrive pas à m’habituer à une telle vie. J’ai beaucoup d’équipement sportif et je ne sais pas où le placer », avoue-t-il.
« Les appartements soviétiques, dans le style des babouchka, sont parfois commodes. Mais ils ne sont pas spacieux. Quand je vois beaucoup d’objets, je stresse. Chez moi, il n’y a pratiquement rien. Dans ma chambre, il n’y a qu’un lit, un tableau, des livres ».
Le sportif ne voulait pas vivre à Moscou, il a alors choisi la ville de Saint-Pétersbourg. Son choix, il l’explique par la beauté de cette cité et l’abondance d’amis.
Il ne s’y entraîne pas – pour le faire, il se rend principalement dans l’Oural.
« Je suis arrivé ici tout jeune, à 25 ans. Aujourd’hui, j’en ai 37. J’ai traversé beaucoup de choses, des bonnes, et des moins bonnes. Mais je suis devenu homme. Et aujourd’hui meilleur et plus fort que par le passé ».
Il avoue que la période actuelle n’est pas la plus facile : lui, à ce jour le seul snowboardeur ayant offert l’or olympique à la Russie, n’a toujours pas trouvé de travail décent dans le sport russe.
Néanmoins, il voit sa vie en Russie et malgré les évictions de sportifs russes, il espère qu’il pourra participer aux prochains Jeux olympiques d’hiver et décrocher un nouveau titre d’or.
La version complète de l’article a été publiée en russe dans le magazine Nation.
Dans cet autre article, découvrez le témoignage d’un autre Français parti sur les traces de ces ancêtres et tombé amoureux de Saint-Pétersbourg.
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