En images: Inna Deriglazova, la meilleure escrimeuse de Russie

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Elle s'est entraînée jusqu'à son neuvième mois de grossesse, a participé à trois Jeux olympiques et a remporté des médailles à la pelle – découvrez l'une des sportives les plus déterminées et les plus performantes de Russie, récompensée aux JO de Tokyo.

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« Je suis tellement contrariée, vous ne pouvez pas savoir à quel point. Je n'ai pas eu le temps de penser à quoi que ce soit pendant le duel, je me suis battue pour chaque point. Avant je l’avais (sa rivale - ndlr) battue » : c'est ainsi que la championne olympique 2016 de fleuret, Inna Deriglazova, 31 ans, a évoqué sa médaille d'argent aux Jeux olympiques de Tokyo 2020 le 25 juillet. 

Inna a facilement atteint la deuxième place du podium en individuel, mais elle s’est inclinée en finale face à l'Américaine Lee Kiefer sur le score de 13:15. La frustration d'Inna est facile à expliquer - la sextuple championne du monde, quadruple championne d'Europe et triple médaillée des Jeux olympiques n'a pas l'habitude de perdre.

Pourtant, le 29 juillet, notre héroïne avait de nouveau le sourire : les fleurettistes Inna Deriglazova, Larisa Korobeinikova, Adelina Zagidullina et Marta Martyanova ont battu l'équipe de France en finale, rapportant une huitième médaille d’or à l’équipe du Comité olympique russe (COR).

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Aux sources du succès

Inna est née dans la petite ville de Kourtchatov dans la région de Koursk (474 ​​km de Moscou). Lorsqu’elle avait huit ans, son entraîneur, Lydia Safioullina, a visité son école en quête de futurs athlètes, écrit Championat.ru. 

« J'étais face à un dilemme, j'aimais beaucoup la gymnastique rythmique, j'adorais le patinage artistique. Quant à l'escrime, je n’avais aucune idée de ce que c’était, mais c'est arrivé comme ça... Je suis même allée voir ma mère et je lui ai demandé : est-ce que je peux faire de l'escrime ? Elle a été très surprise, elle a dit que c’était plutôt un sport de garçons, il y a les mousquetaires et ainsi de suite. Ça m’a intéressée, et je suis allée aux cours », se souvient Inna.

Au début, Inna a fréquenté les cours avec une amie par simple curiosité ; à un moment donné, elle a même raté les entraînements, mais peu après la jeune fille a reçu de vraies armes et a participé à des compétitions en ville pour la première fois. Ce n'est qu'alors que Deriglazova s'est rendue compte qu'elle était tombée amoureuse de ce sport et a ressenti le goût de la victoire lors des compétitions.

Dès l'âge de 12 ans, elle a battu des escrimeurs de 16 ans plus expérimentés. Au début du collège, Inna participait déjà activement à des compétitions et ses notes ont commencé à baisser.

Néanmoins, Inna est ensuite entrée à l'Université d'État du Sud-Ouest de Koursk pour y étudier le droit. Les études ne se sont pas déroulées sans accroc, mais Inna se dit reconnaissante envers la direction de l'université pour sa rigueur.

À 18 ans, Inna s'est mariée et un an plus tard a donné naissance à une fille - selon elle, les entraînements se déroulaient même pendant la grossesse.

« J'ai compris que plus le temps passait, plus le sport serait plus difficile pour moi. Je ne savais même pas si je pourrais en refaire, mais le coach s'est occupé de moi pendant ma grossesse - il me donnait des cours sur une chaise quand j’étais à huit mois. Naturellement, il est difficile de s’y remettre après l'accouchement, mais le fait que j'étais très jeune m'a aidée - le corps s’est rétabli rapidement », se souvient Deriglazova. 

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Vers les sommets

En 2010, l'athlète rejoint l'équipe nationale russe. Un mois et demi plus tard, elle obtient la deuxième place au championnat de Russie. Quelques mois plus tard, la jeune maman remporte le bronze en individuel et par équipes lors de son premier Championnat d'Europe, s'inclinant en demi-finale face à l'escrimeuse italienne chevronnée Valentina Vezzali. En 2011, l'athlète remporte sa première médaille d'or au Championnat du monde dans la compétition par équipe.

Deux ans plus tard, la jeune femme participe aux Jeux olympiques de Londres et décroche l'argent dans la compétition par équipes. En 2016, Deriglazova a remporté l'or en individuel aux JO de Rio de Janeiro - la dernière fois qu’une escrimeuse soviétique, Elena Belova, avait réalisé un tel exploit remontait à 1968.

« Dans la confrontation entre deux personnes, le courage fait la différence. [...] Je ne pense pas qu’en devenant championne olympique, j'ai atteint mes limites. Il y a aussi de quintuples champions olympiques. Il y a des réalisations beaucoup plus élevées que vous pouvez atteindre », a expliqué Deriglazova à propos de sa victoire.

En vue des JO de Tokyo, Inna s’est entraînée en grande partie dans sa ville natale de Kourtchatov, où elle vit encore aujourd'hui.

« Pour moi, le repos, c'est le travail et même les entraînements, mais à la maison, ici - à Kourtchatov. Je m'entraîne ici deux fois par jour toute la semaine, sauf le samedi, mais chez soi toutes les charges sont beaucoup plus faciles à supporter », explique l'athlète.

En 2019, Deriglazova a divorcé, et élève maintenant sa fille Diana avec sa mère - la petite fille aime également l'escrime et la danse. Inna, pendant son temps libre, écoute de la musique romantique, fait du jet-ski et lit des romans.

Tokyo… et la suite ?

Lors des JO de Tokyo, l'athlète est arrivée en finale de la compétition individuelle accompagnée de la marche impériale de Star Wars.

Dès le début, la rivale d'Inna, Lee Kiefer, est passée à l'attaque. Plusieurs fois, Deriglazova a égalisé le score, mais la victoire est finalement revenue à l’Américaine.

Mais la déception a été de courte durée : les fleurettistes Larisa Korobeinikova, Inna Deriglazova, Adelina Zagidullina et Marta Martyanova ont battu l'équipe de France en finale le 29 juillet, rapportant une huitième médaille d’or à l’équipe du Comité olympique russe (COR).

Et la suite ? « Ensuite, je me reposerai pendant quelques mois et je déciderai de tout ça. Je veux continuer à faire des compétitions. Et je veux gagner. Mais cela nécessite de grandes ressources en matière de motivation et de santé. Alors on verra », a déclaré Deriglazova à l’issue de la première compétition.

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