Le meilleur, le pire et le plus inattendu de la Coupe du Monde en Russie selon les visiteurs

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DARIA STROGALSCHIKOVA
La Russie s’est des années durant préparée à accueillir cet événement majeur. Russia Beyond a donc décidé d’en dresser le bilan, en interrogeant les principaux concernés, les supporters, au sujet du métro, de l'organisation et de l'âme de cette Coupe du Monde 2018. Voici ce qu'ils avaient à dire à propos de leur expérience en Russie.

La place Rouge est recouverte de touristes au visage heureux et maquillé, enveloppés dans des drapeaux colorés. Les cloches interrompent un instant ce joyeux mélange de langues étrangères. Une foule se rassemble alors autour des supporters brésiliens, qui jouent avec leurs tambours nationaux et prennent des photos.

« L'organisation locale est parfaite, vraiment, les Russes ont fait de leur mieux, ont déclaré Amal et Kamal, qui viennent de Tunisie. Ils organisent cet événement pour la première fois et il est très réussi. Où que vous alliez, vous trouverez des guichets d'information et ces jeunes bénévoles, toujours prêts à vous aider. Les gens sont très chaleureux et ils essaient de partager avec nous notre bonheur et nos chansons. C'est comme une grande fête. Bravo la Russie ! »

Une diffusion omniprésente

Marie vient de Paris et fait ses études au Canada. Elle s’apprête cependant à les poursuivre à Saint-Pétersbourg et est par conséquent venue à la Coupe du monde pour découvrir au préalable le pays. « Les médias nous disent des choses totalement différentes de la réalité, par exemple que la Russie est froide et peu accueillante, que les gens sont totalement contrôlés par le gouvernement... que la Russie est arriérée et rouillée mais tout est si différent ! Je ne pensais pas qu'il serait si facile de voir les matchs. Même si je n'avais pas de billet et que je ne voulais pas aller à la Fan zone, on pouvait voir les retransmissions sur tous les écrans, même dans le métro », confie-t-elle.

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Les inconvénients de l’accueil russe

L'une des principales difficultés auxquelles on est confronté en Russie est la langue. Beaucoup de supporters avec qui nous avons parlé nous ont dit que personne ne parle anglais, et qu’il est donc difficile de trouver ses repères, malgré l’importante signalisation dans la langue de Shakespeare.

Claudia, également venue de Tunisie, porte un drapeau devant la cathédrale Saint-Basile. Les fans sont unanimes pour dire une chose : « La langue est la principale difficulté. Personne ne parle anglais dans ce beau pays ». Claudia ajoute également que les organisateurs ont quelque peu échoué à proposer une signalétique bilingue, qui était selon elle insuffisante.

Un obstacle surmontable

Une famille espagnole de quatre personnes nous a évoqué son séjour en Russie, qui a été le premier mais certainement pas le dernier, et ce en dépit des problèmes similaires rencontrés. « Tout a été très facile. Quand nous semblions perdus, des gens venaient toujours nous aider. Et les bénévoles de la FIFA étaient également toujours là pour les touristes. Nous avons été vraiment surpris par le niveau d’hospitalité. Les habitants ne parlent pas anglais, mais cela ne rend pas pour autant la communication ou le séjour ici impossibles », expliquent-ils.

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Les toilettes de la Coupe du Monde

Amal, regardant son mari, témoigne : « La seule chose que je n’ai pas comprise, c’est que les toilettes sont mixtes partout où nous allons, les hommes et les femmes doivent aller au même endroit. Nous avons été dans de nombreuses villes du monde, mais c'est la première fois que nous voyons quelque chose comme ça. Pour nous, ça a été une sorte de choc culturel ». À noter cependant qu’en réalité, ces toilettes mixtes sont mobiles, elles ont été spécialement installées pour les événements de masse. Ce n'est pas courant en Russie et on peut facilement trouver des toilettes séparées pour hommes et femmes dans toute la ville.

La question du métro

Les villes hôtes ont fait de leur mieux pour rendre le système complexe du métro clair et compréhensible pour les nouveaux arrivants. Il semble que cela n’ait pas suffit. Une des personnes que nous avons interrogées nous a surpris par son opinion sur la signalisation non-anglophone : « J'ai toujours pris le métro et je n’ai pas eu de problème. Les lettres (cyrilliques) sont différentes ici bien sûr mais... je peux les comprendre maintenant ».

D’autres, cependant, se sont plaintes du fait que les traductions de la signalisation ne sont pas si courantes et que certaines restent donc difficiles à comprendre.

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La magie du FAN ID

« Tout a été très facile, d'autant plus que les transports en commun étaient gratuits, nous pouvions simplement utiliser nos FAN ID partout. La Russie nous a paru très sympathique. Les FAN ID fonctionnaient même dans les musées. C'est une excellente occasion - nous étions venus ici pour les matchs et nous avons eu accès à l’ensemble de l’offre culturelle », nous a affirmé un touriste venu du Royaume-Uni.

Comme à la maison

Les fans les plus expressifs que nous ayons interrogés ont été les Brésiliens. Walles était l’un des plus animés, qui avait vraiment apporté l'esprit du carnaval avec lui. Il rayonnait littéralement de bonheur et d’enthousiasme : « Je vais dire à mes amis au Brésil qu'ils manquent le meilleur moment de leur vie. Les gens ici sont si accueillants, si ouverts, si aimables... Quand je suis arrivé, je ne pouvais pas arrêter de sourire : les superbes sites touristiques, les gens, les images, ceci et cela... Je pense que c'est le monde idéal car il rassemble les gens. Je ne sais pas d’où vient cette énergie qui fait que tant de gens adorent cette Coupe du Monde russe, mais cela fonctionne très bien. L'énergie que je sens ici est la même que chez moi. Je me sens à la maison ici. Je suis au paradis ! »

Retrouvez dans ce second article d’autres témoignages vidéos, dont celui de Français, Belges, Marocains et Tunisiens.