Sondage: comment les Russes définissent-ils leur sens du patriotisme?

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ERWANN PENSEC
Ce n’est un secret pour personne, les Russes sont réputés pour leur patriotisme. Mais que cela implique-t-il réellement ? C’est à cette question que les trois principaux centres russes d’étude de l’opinion publique ont tenté de répondre à l’occasion de la fête nationale du 12 juin, le Jour de la Russie.

Le Centre Levada, le VTsIOM et le FOM, trois importants établissements d’étude de l’opinion publique russe, ont, comme le veut la tradition à l’approche de la fête nationale du 12 juin, réalisé différents sondages à propos de ce que représente cet événement pour la population, ainsi que du sentiment patriotique de cette dernière.

Le VTsIOM a tout d’abord mesuré le niveau de patriotisme au sein de la société. Il s’est ainsi avéré que 92% des sondés se considèrent patriotes, contre 5% affirmant ne pas l’être. Les sociologues soulignent qu’il s’agit du plus haut taux en 18 ans d’analyse, puisque celui-ci s’élevait par exemple en 2016 à « seulement » 80%.

Pour la majorité des interrogés (59%), être patriote signifie aimer son pays. Plus d’un tiers jugent cependant que cela doit être accompagné d’actes, tels que « l’aspiration au changement de l’ordre des choses dans le pays pour lui assurer un avenir digne » (39%) et « le travail pour le bien et l’épanouissement du pays » (38%).

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29% ont par ailleurs noté que le patriotisme sous-entend aussi de défendre son pays contre toute attaque ou accusation. Ceci dit, 19% avancent que le patriotisme implique également de dire la vérité à propos de son pays, aussi amère soit-elle. 12% enfin soutiennent qu’être patriote c’est considérer que son pays est meilleur que les autres et 3% qu’il n’a pas de défaut.

En outre, seulement 21% des répondants ont exprimé une intention de prendre part aux festivités du 12 juin, tandis que beaucoup planifiaient de partir à la datcha, de se promener, de se reposer à la campagne, de faire un pique-nique (25%) mais aussi de travailler (25%), malgré le fait qu’il s’agisse d’un jour férié.

C’est précisément sur cette problématique que s’est penché le FOM, en demandant aux participants de l’étude si, à leurs yeux, le Jour de la Russie était plutôt une fête ou un simple jour de repos. 55% des répondants ont alors confié le voir comme un jour de repos supplémentaire, contre 31% pour lesquels il s’agit d’une véritable fête. Cependant, 71% pensent qu’il est correct de célébrer comme fête nationale l’anniversaire de la Déclaration de souveraineté de la Russie.

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De son côté, le Centre Levada s’est intéressé à la façon dont les Russes appellent cet événement. Les sociologues ont ainsi constaté que son nom officiel actuel tend, dans l’usage, à conforter sa position par rapport aux appellations plus anciennes, liées à l’histoire de ses origines. En 2018, près d’un sondé sur deux (49%) a en effet été en mesure de se souvenir de la dénomination officielle, un taux stable depuis 6 ans. Jusqu’en 2011, le 12 juin était principalement évoqué comme « Le jour de l’indépendance de la Russie », mais cette appellation n’est aujourd’hui plus utilisée que par 34% des personnes interrogées.

Pour rappel, le Jour de la Russie est fêté chaque année depuis 1992, à la date à laquelle a été adoptée la Déclaration de souveraineté nationale de la RSFSR du 12 juin 1990.

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