Le 5 juin 2017, au cours de travaux de rénovation non loin de la ville de Goussev, dans la région de Kaliningrad, a été découverte une lettre adressée à un prisonnier de guerre français du nom de Raymond Lesage. Elle avait été expédiée depuis Rouen par Berthe Chauvet, à destination du camp allemand Stalag I-B Hohenstein, situé sur le territoire de l’actuelle Pologne.
Camp Stalag I-B Hohenstein
Domaine publicCe courrier à l’écriture féminine et soignée est en réalité un formulaire permettant aux proches de détenus de leur faire parvenir un message dans ce contexte de Seconde Guerre mondiale. Il avait été envoyé depuis la Normandie jusqu’en Prusse orientale au cours de l’hiver 1943 et a, suite à sa découverte l’année dernière, été précieusement conservé par la famille de Marina et Evgueni Stroukov.
Lire aussi : Normandie-Niemen: comment est née la légende
En effet, voilà 75 ans que la lettre, aujourd’hui jaunie mais au texte parfaitement préservé, était restée dissimulée dans le plancher du grenier d’une maison située au sein d’un hameau, près du village de Tchistye Proudy. La propriétaire du bâtiment réside loin de la région et c’est Evgueni qui est en charge du bâtiment et de sa rénovation.
« Il est clair que la personne qui a rédigé cette lettre ressentait de l’amertume et se sentait blessée en raison de l’absence de possibilité de voir son bien aimé. Mais malheureusement c’était la guerre »,constate-t-il, après avoir tenté de traduire par ses propres moyens le message inscrit sur le document.
Lire aussi : Nikolaï Vyroubov, un destin franco-russe
Evgueni a alors pris l’initiative de contacter l’ambassade de Russie en France, ce qui a permis à la mission diplomatique de rechercher, avec succès, des proches du couple défunt. Le 5 mars 2018 a par conséquent eu lieu une cérémonie dans la commune normande de Maromme, où Evgueni et Marina Stroukov ont été invités à remettre en main propre la missive à Danielle Lesage, fille de Berthe et Raymond, née en 1946.
« Cela nous rapprochera sûrement d’une certaine manière car cette histoire deviendra également une partie de notre vie », souligne en outre Marina.
Voici l’histoire tout aussi émouvante et inspirante d’une pellicule achetée par une photographe française à Moscou, sur laquelle elle a découvert des photos d’un petit garçon, à la recherche duquel elle a décidé de se lancer.
Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.
Abonnez-vous
gratuitement à notre newsletter!
Recevez le meilleur de nos publications directement dans votre messagerie.