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Au moment de la révolution de Février 1917, Lénine était en exil en Suisse, mais ce n’est qu’au début du mois d’avril qu’il arriva à Petrograd.
À cette occasion, les membres du Soviet des députés ouvriers et des délégués des soldats de Petrograd (Soviet de Petrograd), qui partageait le pouvoir avec le Gouvernement provisoire, réservèrent un accueil chaleureux à Lénine, chef d’un des principaux partis du mouvement socialiste. À son arrivée à la gare de Finlande dans la nuit du 3 au 4 avril, il fut salué par Nicolas Tchkheidze, président du soviet de la ville et partisan de la poursuite de la guerre, qui l’invita à soutenir la coalition avec le Gouvernement provisoire.
Lénine ignora complètement la proposition de Tchkheidze, ce qui déplut fortement à celui-ci, puis se tourna vers les ouvriers, les soldats et les marins, qu’il considérait comme « l’avant-garde du prolétariat révolutionnaire international ». Il conduisit que « cette guerre impériale destructrice [marquait] le début d’une guerre civile qui se propagerait à travers l’Europe ». La foule conduisit alors Lénine sur la place devant la gare où, debout sur une voiture blindée, dans la lumière de projecteurs, il annonça la victoire prochaine de la révolution socialiste mondiale.
Un historien écrivait des années plus tard : « Dans la lueur des projecteurs qui transperçait l’obscurité de la nuit, Lénine, le bras tendu, apparaissait tel qu’un géant ». Le menchevique Nicolas Soukhanov, qui éprouvait peu d’affection à l’égard de Lénine, se souvenait : « Ce n’était pas une réponse au "contexte" de la révolution russe, tel qu’il était admis par tous ses témoins et participants. C’était fort curieux ! Cette voix qui faisait irruption dans la révolution ne contredisait pas le "contexte" de celle-ci, elle n’apparaissait pas comme discordante, mais elle introduisait une note nouvelle, et quelque peu assourdissante ».
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Lénine sut donner de cette « voix », mentionnée par Soukhanov, pour mettre en œuvre la révolution socialiste. Très insatisfait du contexte politique de l’époque, il était convaincu qu’il fallait achever la période bourgeoise de la révolution, pendant laquelle le Gouvernement provisoire, constitué de « ministres-capitalistes », dirigeait le pays. De ce fait, le leader bolchevique défia la position de la grande majorité des socialistes russes, y compris celle des membres de son propre parti.
Selon Lénine, le pouvoir devait être transmis « aux prolétaires et aux classes les plus pauvres de la paysannerie ». De plus, il signifia son refus total de toute forme existante de gouvernement, en affirmant le besoin « non pas [d’] une république parlementaire, […], mais [d’] une république des Soviets de députés ouvriers, salariés agricoles et paysans dans le pays entier, de la base au sommet » . Lénine coucha ses propositions sur le papier dans un article plus tard connu comme ses Thèses d’Avril.
De nombreux dirigeants bolcheviques restèrent vivement opposés aux idées de Lénine. Ils estimaient qu’il ne fallait pas considérer la phase bourgeoise du développement de la Russie comme achevée. Par ailleurs, ils soulignaient qu’en raison de son archaïsme, de la prépondérance de sa paysannerie et de la faible représentation de son prolétariat, la Russie n’était pas prête pour la phase du socialisme. Lénine réfuta ces critiques lors d’une dizaine de discours en prévenant des dangers du dogmatisme et de la nécessité à « prendre en considération la vie réelle ». Finalement, ses arguments réussirent à convaincre les dirigeants bolcheviques et les participants des nombreuses réunions du parti s’étant déroulées en avril à Petrograd. Les bolcheviques adoptèrent donc les slogans de Lénine : « Aucun soutien au Gouvernement provisoire ! » et « Tout le pouvoir aux soviets ! ».
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À la suite de la publication des Thèses d’avril, les mencheviques accusèrent Lénine de vouloir déclencher une guerre civile en Russie. Ce dernier répondit qu’il appelait simplement les membres du parti à promouvoir le passage du pouvoir aux soviets et ne prônait en aucun cas la lutte armée.
Au cours des mois qui suivirent, deux grandes manifestations d’ouvriers et de soldats, soutenus par les bolcheviques, contre le Gouvernement provisoire, se déroulèrent à Petrograd. Toutefois, les dirigeants du Soviet de Petrograd et le Gouvernement provisoire restaient plus influents que les partisans de Lénine.
La situation bascula radicalement à l’automne après la tentative ratée d’un putsch militaire de droite organisé par le général Lavr Kornilov. Le soutien de la population de la capitale pour la gauche grandit et les bolcheviques obtinrent la majorité au Soviet de Petrograd. Portés par ce succès, ils s’emparèrent du pouvoir au cours des journées des 24, 25 et 26 octobre : dans la soirée du 25, quelques heures avant la prise du palais d’Hiver, s’ouvrit à Smolny le deuxième Congrès des Soviets des députés des ouvriers et des soldats. Tôt dans la matinée du 26, il entérina la prise du pouvoir par les Soviets . En octobre, comme en avril, Lénine joua un rôle décisif en convaincant ses camarades que leur victoire était possible.
Dans cette autre publication, découvrez tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Vladimir Lénine.
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