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Le plan général de la reconstruction de Moscou ne sera approuvé par Staline qu’un an plus tard, mais les changements se font déjà ressentir dans la capitale. L’on élargit des voies et démolit impitoyablement les édifices « gênants ».
Le rempart de Kitaï-Gorod, qui entourait le centre-ville de Moscou depuis le XVIe siècle, a été pratiquement entièrement démoli.
Sur la photo, l’on voit des rues de Moscou pavées après la démolition des remparts.
Depuis un an déjà, le réseau de trolleybus sillonnait la ville.
Cependant, Moscou n’était pas encore une mégapole et les endroits que l’on considère aujourd’hui comme le centre-ville se trouvaient alors en périphérie. La zone verte que l’on voit sur la photo est Loujniki, où se dresse depuis les années 1950 le stade qui accueillera aussi bien les JO d’été 1980 que des matchs de la Coupe du Monde de la FIFA 2018.
Le métro ne sera inauguré qu’un an plus tard, mais en 1934, a eu lieu le trajet d’essai de la première rame.
Responsable de la construction du métro, Lazare Kaganovitch, l’un des acolytes de Staline, a assisté à cet événement côte à côte avec des constructeurs du métro. D’ailleurs, jusqu’en 1955, le métro de Moscou a porté son nom.
La première moitié des années 1930 a été marquée par le début d’une puissante industrialisation de l’URSS. En 1935, verra le jour le mouvement stakhanoviste, ces travailleurs de choc. Pour le moment, l’objectif est de romantiser le travail et les grandes réalisations. Sur la photo : une mine du Donbass
L’électrification du pays bat son plein et les lignes et mâts électriques deviennent des éléments du paysages, inspirant les photographes.
Aujourd’hui connue comme Moskvitch, cette usine a porté au cours des années 1930 le nom d’Usine moscovite d’assemblage automobile de l'Internationale communiste de la jeunesse. Y étaient produits des automobiles GAZ à partir de composants soviétiques.
Et c’est avec une telle pompe, que le Premier Mai a été célébré sur la place Rouge de Moscou.
Le XVIIe congrès du PCUS a porté le nom de Congrès des vainqueurs. Durant sa tenue, ont été annoncés les résultats positifs du premier plan quinquennal d’industrialisation. Plus tard, on le surnommera « Congrès des exécutés », puisque plus de la moitié des délégués seront frappés de répressions pendant les années de la Grande terreur. Sur la photo, l’on voit le présidium du congrès.
En 1934, le goulag existait déjà. Les prisonniers avaient déjà finalisé la construction en un temps record du canal de la mer Blanche, et d’autres projets d’envergure réalisés par leurs mains étaient déjà en cours. Cependant, les répressions massives n’avaient pas encore débuté. Sur la photo : un camp de travail près de Tcheliabinsk.
Le 1er décembre 1934, Sergueï Kirov, acolyte de Staline et chef de l’antenne locale du PCUS, a été assassiné à Leningrad. L’on considère que sa mort a donné le coup d’envoi à la Grande terreur et aux répressions de masse en URSS. Sur la photo : Staline lors des funérailles de Kirov
Encore un événement pivot de l’année 1934 – la tenue du tout premier congrès des écrivains soviétiques. Il a été présidé par Maxime Gorki, le principal chantre national du prolétariat. Des rues, parcs et même une ville entière (Gorki, aujourd’hui Nijni Novgorod) ont été appelés de son nom encore de son vivant.
Mikhaïl Cholokhov a lui aussi été une étoile du monde littéraire soviétique de l’époque. Trois volumes de son roman culte sur la guerre civile, Le Don paisible, étaient déjà sortis et le pays tout entier guettait l’arrivée de la partie ultime. L’on assure que Staline en personne a lu et approuvé le livre, et ce, en dépit du fait que le personnage principal de l’œuvre n’a pas définitivement adhéré aux bolcheviks.
En 1934, l’URSS a accueilli pour la troisième fois l’invité d’honneur qu’était l’écrivain britannique Herbert George Wells.
Beaucoup d’étrangers sympathisant à la construction du socialisme et à Staline en personne se rendaient dans le Moscou soviétique. Ici, des acteurs des studios Mosfilm (la vedette Lioubov Orlova au centre) en compagnie de l’écrivain communiste français Henri Barbusse.
Pendant la troisième décennie du XXe siècle, l’URSS a activement exploré l’Arctique. Encore à l’été 1933, le bateau à vapeur Tcheliouskine est parti à la conquête de la route maritime du Nord. Fin septembre, le navire s’est finalement retrouvé piégé dans la mer des Tchouktches, bloqué par une glace de six mètres d’épaisseur. Pendant cinq mois, l’embarcation y est restée bloquée.
Le 13 février 1934, il a coulé, mais les passagers et l’équipage ont réussi à quitter son bord. Pendant les deux mois qu’a duré l’opération de sauvetage, ils ont vécu sur la banquise. Les pilotes ont entrepris 23 vols pour évacuer plus de 100 personnes sur la terre ferme.
À Moscou, ils ont été solennellement accueillis à la gare et une réception a eu lieu sur la place principale du pays. Les pilotes qui ont pris part à l’opération de sauvetage sont devenus les premiers hommes à recevoir le titre de Héros de l’Union soviétique.
Beaucoup d’enfants soviétiques rêvaient du métier de pilote et des clubs de modélisme aéronautique poussaient à travers le pays.
En 1934, l’URSS ne s’était pas encore enlisée dans le puritanisme et le corps dénudé et sain était considéré comme la norme. Ainsi, il n’y avait rien d’extraordinaire à ce qu’une membre de la jeunesse communiste (Komsomol) fasse son apparition sur la plage en maillot de bain transparent.
La liste des droits des femmes soviétiques ne cessait de s’allonger. Désormais, elles pouvaient exercer plusieurs métiers auparavant réservés aux hommes. L’on a donc vu apparaître de nombreuses femmes journalistes et photographes. Le célèbre photographe Alexandre Rodtchenko a appelé ce cliché Trois reporters : Krasniavskaïa, Elizaveta Ignatovitch et Evgenia Lemberg.
Une attention particulière a été accordée à la santé physique des Soviétiques – le bâtisseur du communisme devait être fort et résistant.
Ce célèbre cliché d’Alexandre Rodtchenko a été réalisé en 1934, au stade Dynamo.
Les enfants suivaient des entraînements dès leur plus jeune âge. En été, ils s’adonnaient à la natation et aux jeux actifs, alors qu’en hiver – au patinage et au ski.
Jetons un regard sur d’autres photos reflétant le quotidien soviétique de l’époque. Des étudiants suivent un cours à l’Université d’État de Moscou.
Entraînement de chiens de service dans l’Armée rouge.
Les années 1930 ont été celles de la collectivisation active dans le domaine de l’agriculture. Le kolkhozien (membre d’une ferme collective) était un nouveau mot très à la mode.
Les sujets sur la vie des fermes collectives ont inspiré beaucoup de photographes soviétiques.
Pause thé dans une maison rustique. Ce qui est étonnant est qu’en dépit de la campagne antireligieuse, des icônes religieuses sont toujours accrochées dans l’izba.
Une accordéoniste en Kabardino-Balkarie.
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