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Grand trésor de Moscou
Un des lieux où l’on a mis au jour le plus de trésors en Russie est le Kremlin de Moscou, l’une des parties de la ville les plus anciennement habitées. Par exemple, au XIXe siècle, à l’occasion de travaux, on découvrit un grand gobelet de cuivre rempli de monnaies de bronze et de cuivre romaines ! Mais comment des pièces des Ier et IIIe siècles après J.-C. arrivèrent-elles à Moscou ? Il semblerait qu’au XVIIe siècle quelqu’un ait acheté cette collection de pièces antiques en Europe puis l’ait cachée à son retour à Moscou.
Enfouir ses richesses dans le sol était un bon moyen de les mettre à l’abri des voleurs et maraudeurs.
En 1939, près du portail de la tour du Sauveur, on a exhumé des cruches qui contenaient trente-trois mille huit cents pièces ! Au milieu de monnaies frappées sous les tsars Mikhaïl Fiodorovitch (1596-1645) et Alexeï Mikhaïlovitch (1629-1676), on a trouvé des croix et des bijoux. Le propriétaire de ces biens chercha certainement à les dissimuler au moment de la Révolte du Sel (1648) quand le prix du sel et les impôts s’envolèrent.
La plus grande découverte dans la Kremlin date de 1988. Un fois encore à l’occasion de travaux, des ouvriers ont déterré un trésor du XIIIe siècle : lingots d’or et d’argent, bijoux slaves, scandinaves et perses. Il est probable que le prince Vladimir Iourévitch (1218-1238) enfouit ces trois cents objets alors que les Mongols de Batu (v. 1305-v. 1355) marchaient sur Moscou qu’ils incendièrent en 1238.
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Trésor des princes Troubetskoï-Narychkine
En 2012, des travaux avaient lieu dans l’hôtel des princes Troubetskoï-Narychkine à Saint-Pétersbourg. Alors qu’ils étaient en train de démonter un plancher, les ouvriers ont aperçu plusieurs sacs. Lorsqu’ils les ont ouverts, ils sont restés bouche bée : coffres et cassettes remplis de vaisselle d’argent, de médailles, de bijoux, de montres, de candélabres et beaucoup d’autres objets. En tout, plus de deux mille pièces pour un poids total de quatre cents kilogrammes, ce qui en fait l’un des plus gros trésors trouvés à ce jour en Russie. Les armoiries des princes Narychkine sont gravées sur un grand nombre de ces objets.
Les inventeurs de ce trésor ont décidé de le garder pour eux. Après avoir chargé leur découverte dans un fourgon, ils se sont fait arrêter par un policier dont ils avaient éveillé la curiosité.
Trésor de Riazan
En 1822, lors de travaux de terrassement près de l’ancienne place forte de Staraïa Riazan, les paysans Oustin et Moïse Efimov dégagèrent du sol deux objets ronds qui leur parurent être en or. Ils se mirent à en chercher d’autres et tombèrent bientôt sur des bracelets, des pendentifs qui ornaient des couvre-chefs féminins, des diadèmes (au sens de cols ronds) réhaussés de pierres précieuses, de perles et de médaillons sur lesquels sont représentés des saints, ainsi que des icônes. Les spécialistes attribuent ces objets à des princes ou des tsars. En récompense de leur découverte, les deux inventeurs de ce trésor reçurent dix mille roubles.
Trésor de la rue Ipatiev
Au Moyen-Âge, le quartier autour de la rue Ipatiev (dans Kitaï-gorod) était celui des potiers et des forgerons. Ces derniers fabriquaient les armes et armures dont les nobles avaient besoin lorsqu’ils étaient convoqués par leurs princes à la guerre. Rien d’étonnant donc à ce que l’on ait découvert en 1895 rue Ipatiev des casques, des cottes de mailles, des pointes de lances et des pièces frappées sous Ivan le Terrible (1530-1584).
En 1969, des archéologues ont mis au jour un petit tonneau rond qui contenait des haches, des couteaux et une arquebuse.
La trouvaille la plus surprenante restait cependant à venir. L’année suivante, on a sorti de terre une bassine remplie de pesos et de reals frappés non seulement à Madrid, Barcelone et Séville, mais aussi au Mexique, en Bolivie et en Colombie. En tout, trois mille trois cent quatre-vingt-dix-huit monnaies pour un total de soixante-quatorze kilogrammes. Par qui ces pièces furent-elles apportées à Moscou ? L’hypothèse aujourd’hui la plus probable est qu’un marchand voulait les vendre au Trésor qui les aurait ensuite fondues.
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Trésor de la Halle des Marchands
En 1965, des travaux étaient en cours dans la Halle des Marchands (Gostiny dvor) de Leningrad. En déposant un plancher, les ouvriers ont vu une maçonnerie en brique qui n’était pas très plane. Ils ont commencé à la démonter mais trouvèrent que les matériaux de construction qu’ils extrayaient étaient trop lourds pour ce qu’ils semblaient être. Pour plaisanter, ils se sont dit qu’ils étaient en or puis les ont fait expertiser. Ils avaient dégagé de l’or d’un titrage très élevé. Les ouvriers ont repris leur travail avec enthousiasme et retiré de la Halle des Marchands cent vingt-huit kilogrammes du métal précieux.
À une époque, le joaillier Ivan Morozov (1825-1885), fournisseur de la cour impériale, avait des locaux dans la Halle aux Marchands. Ses fils y avaient aménagé une cachette. Après la Révolution de 1917, ils ne purent récupérer ce qu’ils y avaient dissimulé.
Trésor de l’Ancienne Halle des Marchands
Quel bien précieux peut-on conserver dans des cruches ? De l’huile ou du vin ? Pourquoi pas. De l’argent aussi et surtout. Les deux vaisseaux découverts dans la Halle des Marchands de Moscou contenaient le plus grand trésor de monnaies découvert à ce jour dans la capitale : trois cent trente-cinq pièces frappées en Europe de l’Ouest entre la seconde moitié du XVIe siècle et le début du XVIIe et environ quatre-vingt-quinze mille pièces d’argent russes si petites qu’on les compare à des écailles.
Elles dataient des règnes d’Ivan le Terrible, de Fiodor Ivanovitch (1557-1598) et Boris Godounov (1551-1605).
Trésor du marchand Pliouchkine
En 2016, à Pskov, des archéologues ont mis au jour plus de trois cents pièces de monnaie, des bijoux, des médailles et des décorations. Le tout avait été méticuleusement placé dans six boîtes de métal. Les pièces, petites comme des écailles, provenaient de Pskov, Novgorod, Tver et Moscou. Il y avait aussi des joachymik, c’est-à-dire des thalers sur lesquels avait été frappé le sceau du tsar russe, en l’occurrence Alexeï Mikhaïlovitch. Les kopecks datent du règne de Boris Godounov et les pièces de celle de Pierre le Grand (1672-1725). Ont été également découverts des vaisseaux fabriqués à l’époque de Catherine II (1729-1796) et même des lingots d’or de titrage élevé.
Toutes ces richesses appartenaient certainement au marchand Fiodor Pliouchkine (1837-1911), connu pour être un collectionneur d’objets rares et d’antiquités. Il donna libre cours à sa passion quarante années durant. Tout l’intéressait : la peinture, les armes, les effets d’Alexandre Souvorov (1730-1800), les icônes et, bien sûr, les monnaies. Sa collection de pièces était certainement plus importante que celle de l’Ermitage.
Trésor découvert à Oustioujna
En 1936, on a découvert dans le soubassement de l’église de la Nativité-de-la-Vierge d’Outioujna (région de Vologda) huit cents kilogrammes de pièces. Elles avaient été frappées à des époques diverses : du règne d’Anna Ivanovna (1693-1710) à celui de Nicolas II (1868-1918) . Ces monnaies étaient pour la plupart en cuivre, dans une moindre part en argent. Il s’agissait certainement d’offrandes faites à l’église pour ses besoins. Par exemple, la fonte de cloches.
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