Trois généraux soviétiques capturés qui ont refusé de coopérer avec les nazis

Le général Ivan Mouzytchenko en captivité

Le général Ivan Mouzytchenko en captivité

Photographie d'archives
Les Allemands ont traité les chefs militaires soviétiques capturés sans aucun respect. Ils étaient battus, affamés et facilement exécutés. Néanmoins, seuls quelques-uns ont accepté de passer à l’ennemi.

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Les Allemands ont essayé d’attirer certains commandants soviétiques capturés de leur côté en leur faisant des promesses ou en les torturant. Cependant, seuls quelques-uns ont cédé et coopéré avec l’ennemi, tandis que la majorité est restée fidèle à ses serments.

Dmitri Karbychev

Le lieutenant général du génie militaire Dmitri Karbychev était l’un des personnels les plus précieux de l’Armée rouge. Il était un excellent spécialiste dans le domaine de la fortification et ses nombreux travaux scientifiques étaient utilisés dans les écoles militaires pour la formation du personnel de commandement.

C’est en août 1941, en Biélorussie, que Karbychev a été capturé par les Allemands. Ces derniers lui ont alors proposé d’être libéré du camp, de disposer d’un appartement séparé, de mener des travaux de recherche dans l’intérêt du Troisième Reich avec un accès illimité aux archives et aux bibliothèques, ainsi que de disposer de plusieurs assistants personnels.

Le commandant militaire a refusé catégoriquement. Même lorsque les nazis sont passés des promesses aux menaces et ont aggravé les conditions de sa détention, il n’a pas cédé.

« Ce plus grand fortificateur soviétique, un officier cadre de l’ancienne armée russe, un homme de plus de soixante ans, s’est révélé fanatiquement dévoué à l’idée de loyauté envers le devoir militaire et le patriotisme, peut-on lire dans un rapport allemand de 1943. Karbychev peut être considéré comme désespéré dans le sens de son utilisation par nous comme spécialiste en génie militaire ».

Le général âgé a été soumis à des travaux forcés, transféré d’un camp à un autre. Le 18 février 1945, il est mort au camp de Mauthausen après avoir été aspergé d’eau froide par un froid glacial.

Piotr Novikov

Le major général Piotr Novikov, commandant de la 109e division de fusiliers, dirigeait la défense de Sébastopol à la veille de la prise de la ville par les Allemands. Il est tombé aux mains de l’ennemi le 9 juillet 1942 lors d’une tentative d’évacuation ayant échoué.

En captivité, le commandant soviétique a rencontré le generalfeldmarschall Erich von Manstein, promu à ce rang précisément pour la prise de Sébastopol. Celui-ci a loué l’héroïsme et la vaillance des soldats soviétiques et a suggéré à Novikov de passer du côté nazi. « Je suis un soldat et je resterai fidèle à mon serment jusqu’à la fin, mais merci pour les éloges », a alors répondu le général soviétique.

Plus tard, Novikov a refusé l’offre d’Andreï Vlassov de rejoindre l’Armée collaborationniste de libération russe. Par la suite, l’attitude à son égard s’est donc fortement dégradée.

Piotr Novikov est mort au camp de concentration de Flossenbürg en août 1944. Selon une version, il aurait été battu à mort par les gardes du camp.

Mikhaïl Potapov

Le major général Mikhaïl Potapov, commandant de la 5e armée, a été fait prisonnier en septembre 1941. Il y a passé toute la guerre, jusqu’à ce qu’il soit libéré par les troupes américaines en avril 1945.

Potapov a catégoriquement refusé de coopérer avec les nazis. Il leur a d’ailleurs hardiment déclaré que même s’ils atteignaient l’Oural, ils ne connaîtraient pas la victoire.

À son retour en URSS, Potapov a passé tous les contrôles nécessaires, a été réintégré à son grade et a continué à servir dans les forces armées. Ce n’est qu’au moment de redevenir membre du Parti communiste que des problèmes se sont posés. Gueorgui Joukov, avec qui il avait combattu contre les Japonais à Khalkhin Gol en 1939, est toutefois venu à sa rescousse.

« En ce qui concerne les qualités de commandement, le camarade Potapov était le meilleur, et les unités et formations qu’il commandait étaient toujours en tête. Lors de la bataille frontalière, la 5e armée s’est battue avec une ténacité et une vaillance exceptionnelles... Le camarade Potapov a dirigé l’armée avec brio. Je dirai également que c’était un grand homme d’âme, qui était aimé de tous ses subordonnés pour sa gentillesse et sa compréhension », peut-on lire dans la recommandation du maréchal.

Dans cet autre article, découvrez au contraire trois généraux soviétiques capturés qui sont passés du côté des nazis.

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