Ce paysan soviétique sans histoires devenu héros de la résistance aux nazis à 83 ans

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Contrairement à Ivan Soussanine, un héros du XVIIe siècle dont l’exploit a été transmis oralement, les hauts faits de Matveï Kouzmine sont documentés.

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À l’intérieur de la station de métro Partizanskaïa, dans l’est de Moscou, se trouve la statue d’un paysan vêtu d’un manteau en peau de mouton avec un bâton dans la main. Le partisan (résistant) Matveï Kouzmine est le Héros de l’Union soviétique le plus âgé - un titre qui lui a été remis à titre posthume. Pour quelle raison ?

Matveï Kouzmine, un habitant du village de Kourakino (district de Velikié Louki, région de Pskov) a été confronté à la guerre alors qu’il avait déjà plus de 80 ans. Agriculteur indépendant ne faisant pas partie d’une ferme collective, il vivait de pêche et de chasse et connaissait bien les forêts environnantes. En raison de son caractère peu sociable, les habitants du village le surnommaient « vieux hibou ».

Lorsque les Allemands ont envahi son village natal en août 1941, Matveï Kouzmine est bien sûr resté, le vieil homme n’ayant pas la force de fuir où que ce soit. En février 1942, le commandant du bataillon allemand a convoqué Kouzmine, 83 ans, et lui a proposé un accord. En échange de farine, de kérosène et d’un fusil de chasse, Kouzmine était censé conduire les Allemands vers les positions de l’armée soviétique près du village de Perchino. Comme l’un des témoins oculaires de l’exploit l’a déclaré au journal Velikoloukskaïa Pravda en 1965, environ 35 soldats allemands constituaient « l’avant-garde d’un bataillon de skieurs chargé d’éliminer notre avant-poste militaire et de réaliser une attaque surprise ».

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Kouzmine a accepté, mais a réussi à avertir son petit-fils. Dans la nuit du 13 février 1942, Matveï Kouzmine a accompagné les Allemands. Alors qu’il dirigeait le détachement à travers les forêts, son petit-fils Vassili a atteint les troupes soviétiques et les a averties de la menace.

Lorsque Matveï Kouzmine est sorti de la forêt en compagnie des Allemands à 7 heures du matin, ils ont immédiatement subi le feu des soldats soviétiques. Une version indique que Matveï Kouzmine a été abattu sur place par le commandant du détachement allemand, mais aucun des Allemands n’a survécu. Le journal Velikoloukskaïa Pravda a affirmé que 250 nazis avaient été tués, tandis que les archives du ministère de la Défense indiquent que le détachement était composé de 22 officiers de reconnaissance, qui ont tous été abattus par des tirs de mitrailleuses soviétiques.

L’écrivain Boris Polevoï était présent aux funérailles de Matveï Kouzmine et, le 26 février, la Pravda publiait un article intitulé L’Exploit de Matveï Kouzmine, grâce auquel toute l’URSS a découvert l’histoire du « nouveau Soussanine », en référence à un héros du XVIIe qui avait attiré les envahisseurs polonais dans un piège.

La mémoire de Matveï Kouzmine a fait l’objet de nombreux hommages. En 1944, une statue a été érigée dans la station de métro Partizanskaïa (alors appelée « Parc de culture et de loisirs Staline d’Izmaïlovo »), dont le sculpteur était le grand Matveï Manizer, auteur des sculptures de la station Place de la Révolution. En 1953, les restes de Matveï Kouzmine ont été solennellement inhumés au cimetière de la ville de Velikié Louki. Le 8 mai 1965, à l’occasion du 20e anniversaire de la victoire sur l’Allemagne nazie, Matveï Kouzmine a reçu à titre posthume le titre de Héros de l’URSS.

N’hésitez pas à vous diriger vers notre article sur l’escadron Normandie-Niemen, un célèbre groupe de pilotes français qui a combattu sur le front russe.

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