Les cinq principales conséquences de la chute de l'URSS

Chars sur la place Rouge, à Moscou, le 19 août 1991

Chars sur la place Rouge, à Moscou, le 19 août 1991

Alexandre Tchoumitchev/TASS
Lorsque l'URSS a cessé d'exister en 1991, certains ont qualifié cela de «catastrophe géopolitique», tandis que d'autres y ont vu le début d'une ère historique nouvelle et meilleure. Néanmoins, personne ne conteste que l'effondrement de l'URSS a fondamentalement changé la vie de millions d’individus.

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Fin de la guerre froide

Participants d'une manifestation se rendent vers le complexe sportif Olimpiïski, le 25 octobre 1986 à Moscou

L’effondrement de l'Union soviétique a été ressenti non seulement par les anciens citoyens de l'URSS, mais aussi par des personnes vivant dans les endroits les plus reculés du Globe. La confrontation planétaire entre les mondes capitaliste et socialiste s’est achevée, l'une des deux superpuissances ayant soudainement disparu de la carte politique.

Beaucoup ont poussé un soupir de soulagement. La confrontation constante, les guerres par procuration, la course aux armements et l’appréhension d'une nouvelle guerre mondiale avec des armes nucléaires ont maintenu les populations de différentes parties du monde, notamment aux États-Unis, en Europe et en URSS, dans une tension nerveuse pendant de nombreuses années. En 1991, le monde bipolaire a enfin été relégué au passé et les États-Unis sont devenus la seule superpuissance du monde.

Cependant, cela n'a pas été une bonne nouvelle pour tout le monde. Certains n'ont pas apprécié le fait que le pays (désormais représenté par la Russie indépendante) ait perdu son statut de superpuissance et une grande partie de son influence internationale au début des années 1990. Dans le même temps, des dizaines de nations du tiers monde se sont retrouvées sans le soutien de l'Union soviétique et ont été contraints de trouver leur place dans le nouveau monde, ce qui n'a pas été une tâche facile.

Transition vers l'économie de marché

 Spéculateurs près d'un magasin moscovite de matériel militaire, 1988

Alors qu'en URSS, la spéculation était passible d'emprisonnement, après 1991, acheter et revendre des biens pour gagner de l'argent est devenu l’affaire de millions de personnes, qui ont appris à survivre dans une économie de marché qui ne leur était pas familière.

Les anciens habitants de l'Union soviétique n'étaient pas tous à l'aise avec la libéralisation économique. Des millions de personnes ont perdu leurs économies à cause de l'inflation galopante, et les prix des produits et marchandises ont décuplé. La criminalité et le chômage ont eux aussi connu un essor, et les arriérés de salaire sont devenus la norme plutôt que l'exception.

Cependant, malgré ces soucis, la libéralisation des prix a aidé le gouvernement à résoudre le problème de pénurie de biens de consommation, qui s'était posé avec acuité en URSS au début des années 1990. Les rayons des magasins étaient à nouveau remplis de marchandises, dont beaucoup provenaient de l'étranger, ce qui aurait été impensable il y a peu encore.

Les entreprises occidentales se sont en outre précipitées pour exploiter les nouveaux marchés de l'ancienne Union soviétique. Des marques occidentales célèbres telles que Coca-Cola, McDonald's et IKEA ont ouvert des succursales en Russie.

Toutefois, l'un des aspects les plus controversés de la libéralisation économique a été la privatisation des biens publics. Destinée à rendre les anciennes entreprises d'État soviétiques plus efficaces, la réforme a créé une classe d'oligarques et une stratification économique au sein de la Russie.

Lire aussi : Quand et comment l’Union soviétique a-t-elle donné naissance à la Russie?

Chute du rideau de fer

Retard de vols à Moscou, le 8 juin 1990, en raison du manque d'avions en état de marche

Pour des millions de citoyens soviétiques, quitter l'URSS était un rêve inaccessible. Pour pouvoir voyager à l'étranger, il fallait obtenir une autorisation officielle des autorités et l'attente pouvait durer des années en vain. Dans les années 1970, le problème était devenu si aigu qu'un nouveau terme a été inventé pour décrire les personnes à qui l'État refusait un visa de sortie : on les appelait « otkazniki » (du terme « otkaz », « refus ». En français, on trouve la traduction « refuzniki »). Il existe des cas connus de personnes désespérées qui ont tenté de détourner un avion pour quitter l'URSS par leurs propres moyens.

Avec l'effondrement de l'Union soviétique, le rideau de fer qui séparait les citoyens soviétiques du reste du monde est également tombé. Des millions de personnes ont ainsi eu la possibilité non seulement de voyager, mais aussi de s'installer définitivement dans d'autres pays. Les ressortissants des États capitalistes pouvaient désormais quant à eux venir dans l'ancienne Union soviétique en tant que touristes ou hommes d'affaires et investisseurs. C'est ce qu'ont fait certaines célébrités occidentales.

Division du peuple soviétique

Représentants du Front populaire de Russie dans les rues de Riga, en République de Lettonie, en janvier 1991

 « Ils se sont endormis dans un État et se sont réveillés dans un autre », dit-on souvent des citoyens de l'URSS, qui se sont soudainement retrouvés sur les territoires de différents pays qui faisaient auparavant partie de l'URSS. Les frontières entre les anciennes républiques soviétiques, qui étaient autrefois avant tout symboliques, sont devenues internationales, divisant de nombreuses familles.

Des millions de Russes ethniques sont devenus citoyens de pays dont ils n'étaient pas le peuple constitutif. Bien que beaucoup se soient adaptés à cet état de fait, pour certains anciens citoyens soviétiques et leurs descendants, la question du retour dans leur patrie historique reste une question brûlante, même 30 ans après l'effondrement de l'Union soviétique.

Naissance de la liberté d'expression

Lors du putsch de 1991 à Moscou

À différentes époques en Union soviétique, la propagande antisoviétique pouvait conduire à l'incarcération dans des camps, voire à la mort. Il y a eu de nombreux cas dans lesquels des personnes ont été condamnées même pour des blagues innocentes et des plaisanteries racontées en mauvaise compagnie et au mauvais moment.

Par exemple, un ingénieur en approvisionnement en eau du nom de Popovitch a été condamné à 10 ans de prison en 1948 pour avoir raconté une telle blague :

« Une vieille femme a vu un chameau pour la première fois. Elle a pleuré et a dit : "Pauvre cheval, à quoi le pouvoir soviétique l’a réduit ! ».

On pouvait également être condamné à une peine de prison pour possession de littérature interdite, aussi innocente soit-elle, ou pour s'être élevé contre l'élite politique de l'URSS. Les écrivains (Brodsky, Soljenitsyne, etc.) et les membres éminents d'autres professions (Sakharov, Rostropovitch, Vichnevskaïa, etc.) qui n'étaient pas appréciés des autorités soviétiques étaient réprimés et persécutés.

Avec l'introduction de la réforme de la glasnost (transparence) dans les dernières années de l'URSS et après l'effondrement de cette dernière, la liberté d'expression a commencé à émerger dans les anciens pays de l’Union. La censure d'État a été abolie (dans certains pays seulement temporairement) et des médias indépendants ont vu le jour. Par rapport à la vie en URSS, les anciens citoyens soviétiques ont obtenu un accès pratiquement illimité aux informations de toutes sortes, tandis que les artistes avaient la possibilité de créer sans craindre la répression de l'État.

Dans cet autre article, nous vous présentions les principales causes de la chute de l’URSS.

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