Qui a combattu avec Hitler contre l'URSS pendant la Seconde Guerre mondiale et pourquoi?

Evgueni Khaldeï/МАММ/МDF/russiainphoto.ru; Getty Images; Russia beyond
La plupart des alliés du Troisième Reich n'avaient aucune raison d'entrer en guerre contre l'Union soviétique.

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Italie

Principal allié de l'Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale, l'Italie fasciste était en grande partie responsable du théâtre d'opérations en Méditerranée. Benito Mussolini, cependant, voulait qu’Hitler donne également à ses soldats une chance de faire leurs preuves dans la « croisade contre le bolchévisme ».

A ainsi été envoyé sur le front oriental le 62e corps expéditionnaire, sur la base duquel a été déployée à l'été 1942 la 8e armée, comptant environ 235 000 hommes. Les Allemands, cependant, n’étaient pas très enthousiastes quant à l'efficacité des unités italiennes. Elles n'étaient absolument pas préparées à la guerre : elles manquaient de véhicules, d'armes lourdes, d'uniformes et de provisions.

Vous pouvez lire dans cet autre article comment les Italiens ont combattu en Union soviétique jusqu'à leur défaite sur le Don à la fin de 1942, quel type de relations ils avaient avec la population locale et quelles unités des forces armées italiennes ont tout de même réussi à gagner le respect de leurs alliés allemands.

Roumanie

En 1918, la Roumanie a profité du chaos de la guerre civile russe pour annexer la Bessarabie, qui faisait partie de l'Empire russe depuis 1812. Moscou n'a jamais oublié cette perte et, en 1940, faisant pression sur Bucarest avec le consentement tacite de Berlin, il l'a récupérée. Dans le même temps, avec l'aide des Allemands, de vastes étendues de terres roumaines ont été cédées aux demandeurs qu’étaient la Hongrie et la Bulgarie.

Ayant perdu jusqu'à 40% de ses territoires, la « Grande Roumanie » a cessé d'être « Grande » du jour au lendemain. Le Troisième Reich, qui a joué un rôle clé à cet égard, a immédiatement attiré dans son camp ce pays affaibli et choqué (auparavant orienté vers ses alliés occidentaux). En échange de leur participation à la guerre qui s'annonçait contre l'URSS, les Roumains se sont vu promettre non seulement la restitution de leur Bessarabie perdue (ainsi que de la Bucovine du Nord cédée à l'Union soviétique), mais aussi l'annexion d'une partie considérable de l'Ukraine soviétique.     

Découvrez dans cet autre article comment les Roumains ont attaqué dans le Sud de l'Union soviétique et quel rôle ils ont joué dans la bataille de Stalingrad.

Hongrie

La principale motivation des Hongrois à se joindre à la campagne allemande à l'est n'était pas d'acquérir quelque chose de nouveau, mais plutôt de ne pas perdre ce qu'ils possédaient déjà, à savoir la Transylvanie du Nord.

Cette vaste région à la population mixte roumaine et hongroise a fait partie de l'Empire austro-hongrois jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale. Annexée à la Roumanie en 1918, elle a été cédée par les Allemands à la Hongrie lors du deuxième arbitrage de Vienne, le 30 août 1940. Lorsque les armées roumaines ont envahi l'URSS avec la Wehrmacht, les cercles dirigeants de Budapest se sont sérieusement inquiétés : si la Hongrie restait à l'écart, Hitler reconsidérerait-il le sort de la Transylvanie du Nord en faveur des Roumains qui le soutenaient ?

Dans cet autre article, vous découvrirez comment l'armée hongroise a combattu en Union soviétique et pourquoi les Hongrois étaient considérés comme les plus brutaux des alliés allemands sur le front de l'Est.

Lire aussi : Comment les Américains ont volé à l'URSS sa victoire sur le Japon

Finlande

La Finlande considérait sa participation à la campagne allemande contre l'Union soviétique comme une continuation de la guerre d'Hiver de 1939-40, qui lui avait coûté une partie de son territoire, notamment la partie nord de l'isthme de Carélie.

Les troupes finlandaises ne se sont toutefois pas contentées de reconquérir les territoires perdus. Elles ont occupé une partie considérable de la Carélie soviétique et bloqué Leningrad par le Nord. Dans l'ensemble, le secteur soviéto-finlandais du front oriental a cependant été le plus calme de toute la guerre. Il y avait même une blague dans l'Armée rouge sur les troupes soviétiques confrontées aux Finlandais : « Dans le monde, trois armées ne guerroient pas – la suédoise, la turque et la 23e soviétique ».

La Finlande n’a pas partagé le sort des autres alliés d'Hitler, comme la Roumanie, la Hongrie et la Bulgarie. Un régime prosoviétique n'y a jamais été établi. Vous pouvez lire dans cet autre article pourquoi cela s'est produit.

Suède

La Suède a dû revenir partiellement sur sa politique de neutralité pendant la Seconde Guerre mondiale, à la fois sous la pression de l'Allemagne et tout à fait volontairement à la suite de l'attaque de l'Union soviétique contre la Finlande en novembre 1939.

La Suède s’est donc déclarée « puissance belligérante » et a fourni activement aux Finlandais des armes et des munitions et envoyé un corps de volontaires de plus de 8 000 hommes à l'Armée rouge.

La guerre (qui n’était donc qu’une poursuite d’un conflit précédemment entamé) que la Finlande a lancée contre l'Union soviétique en 1941 a quant à elle été accueillie avec beaucoup plus de froideur, car il ne s'agissait plus d'une question de survie ou de lutte pour l'indépendance. Néanmoins, les unités de volontaires suédois sont reparties sur le front oriental. Apprenez-en plus à leur sujet dans cet autre article.

Croatie

Lorsque l’État indépendant de Croatie a été formé sur les ruines du Royaume de Yougoslavie vaincu en avril 1941, la société croate a été divisée. Tandis que certains ont rejoint le mouvement de résistance en plein essor dans les Balkans, d'autres, notamment les partisans du chef nazi de l'Oustacha, Ante Pavelić, ont été heureux d'agir dans le sens des politiques du Troisième Reich.

Au départ, Hitler ne prévoyait pas d'impliquer les unités croates dans l'opération Barbarossa, mais il a fini par accéder à la demande de Pavelić de leur donner une chance de participer à la lutte de « toutes les nations éprises de liberté contre le communisme ». Le 369e régiment d'infanterie renforcé, comptant jusqu'à 4 000 hommes, est ainsi parti sur le front oriental, tout comme les légions aériennes et maritimes croates.

Le régiment croate est la seule unité étrangère que les Allemands ont fait participer directement à la prise de Stalingrad. Vous pouvez lire dans cet autre article comment les Croates ont combattu dans les rues de la ville et comment cela s'est terminé pour eux.

Lire aussi : Comment l’Albanie a conservé son allégeance à Staline jusqu’à la fin du XXe siècle

Espagne

L'attaque allemande contre l'Union soviétique, le 22 juin 1941, a provoqué une excitation sans précédent en Espagne. Le même jour, le ministre des Affaires étrangères, Ramón Serrano Súñer, a déclaré à l'ambassadeur d'Allemagne à Madrid que son pays saluait cet événement et était prêt à aider le Troisième Reich avec des volontaires.

Les motivations de ceux qui souhaitaient partir sur le front de l'Est étaient diverses. Certains voulaient se venger des Russes pour leur ingérence dans la guerre civile espagnole, d'autres détestaient sincèrement le communisme. Il y avait aussi ceux qui essayaient d'« expier » leur passé républicain et même ceux qui restaient secrètement fidèles à la République vaincue et espéraient passer dans les rangs de l'Armée rouge à leur arrivée sur le front.

Tout au long de la guerre contre l'URSS, la 250e division d'infanterie, également connue sous le nom de division des volontaires espagnols, ou simplement de « Division bleue », a enrôlé entre 50 000 et 70 000 Espagnols. En outre, l'« Escadron bleu » a opéré dans le ciel soviétique, ce qui a permis d'abattre plus de 150 avions d’URSS.

Slovaquie

Au printemps 1939, l'Allemagne nazie a mis définitivement fin à la Tchécoslovaquie, affaiblie et abandonnée par les puissances occidentales, et a contribué à la proclamation de la République slovaque « indépendante ». Il s’agissait du premier État slovaque à part entière. Seulement, tous n'étaient pas heureux de voir leur patrie transformée en un État satellite totalitaire du Troisième Reich.

Les Slovaques n'avaient aucune raison de se battre contre l'Union soviétique et les Allemands n'avaient pas l'intention de les impliquer dans la guerre. Néanmoins, le gouvernement du président Jozef Tiso a pris l'initiative de combattre aux côtés des nazis sur le front de l'Est. « En pleine solidarité avec le Grand Empire allemand, le peuple slovaque prend sa place dans la défense de la culture européenne », a affirmé le ministre de l'Intérieur, Alexander Mach.

La réalité, cependant, divergeait fortement des slogans de propagande. Les Slovaques se sont avérés être les alliés les moins fiables de l'Allemagne sur le front oriental. Ils sont passés en masse du côté de l'Armée rouge et des partisans soviétiques pour combattre la Wehrmacht. Vous pouvez lire dans cet autre article ce que les Allemands ont dû faire pour empêcher cela.

France

« Cette guerre est notre guerre, nous la mènerons jusqu'au bout, jusqu'à la victoire », a commenté Jacques Doriot, chef du Parti populaire français fasciste, à propos de l'invasion allemande de l'Union soviétique à l'été 1941. Ce sont toutes sortes d'organisations collaborationnistes opérant dans la France occupée et le régime fantoche de Vichy qui ont été les principaux initiateurs de l'envoi de troupes françaises sur le front oriental.

Néanmoins, la société française en général n’a soutenu ni la coopération avec l'ennemi ni la guerre contre l'URSS. Pendant toute la durée d'existence de la Légion des volontaires français contre le bolchévisme, pas plus de 7 000 personnes y ont été engagées.

La propagande allemande et celle de Vichy n’ont cessé de répéter que les soldats de la Légion étaient les héritiers de la « Grande Armée » de Napoléon, appelés à restaurer l'honneur et la gloire de leurs ancêtres. Vous pouvez lire dans cet autre article les similitudes frappantes entre le sort des légionnaires français en URSS pendant la Seconde Guerre mondiale et celui des soldats de Napoléon en Russie en 1812.

Dans cet autre article, nous revenions sur les conflits armés ayant opposé la Russie et la Chine.

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