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Une silhouette musclée, des torses ciselés, des bras forts et un regard tourné vers un avenir radieux - les jeunes hommes et femmes idéaux des affiches soviétiques sont devenus un modèle à suivre par toute la nation. Pourquoi accordait-on autant d'attention au sport à l'époque soviétique ?
Pendant les années 1920-1930, la nation soviétique était à bout de forces. À titre d’exemple, la criminalité infantile augmentait rapidement, car dans les années qui ont suivi la Révolution et la guerre civile, des millions d'enfants sont devenus orphelins et ont fini par vivre dans la rue. Le sport était un moyen de lutter contre le crime chez la jeune génération. En outre, cela a aidé à lutter contre l'alcoolisme et d'autres habitudes malsaines.
Le sport en URSS - le sport de millions!
Irakli Toidze, 1956Les turbulences internationales que connaissait le pays et l'état de santé fragile de la population mettaient en danger la société soviétique tout entière. Il n’était pas avantageux pour le gouvernement soviétique de maintenir une armée en état de mobilisation permanente, aussi les autorités ont-elles décidé de lancer une propagande de masse en faveur du sport afin que les travailleurs soient en excellente forme physique et, si nécessaire, puissent défendre leur patrie.
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Pour atteindre cet objectif, le gouvernement a pris plusieurs mesures coercitives. Par exemple, le régime quotidien de l'homme soviétique commençait avec un programme radio, les exercices obligatoires du matin. Tout au long de la journée, il devait effectuer des exercices communs avec tous ses collègues.
Combinat textile d’Ivanovo. Gymnastique dans les ateliers.
N. Markushev/SputnikPlus tard, dans l'ère post-soviétique, les gens se sont même moqués de cette « routine » avec des blagues :
- Tu fais les exercices du programme radio du matin?
- Bien sûr. Mais je ne fais que le premier.
- Lequel...?
- « Ouvrez la fenêtre ».
Paradoxalement, c'est grâce au slogan de propagande « Oh, sport, tu es la paix » que de nombreux Soviétiques ont réellement commencé à réaliser un entraînement quotidien, et la tendance s’est développée rapidement. Le sport était considéré comme le remède à toutes les maladies ; par conséquent, les autorités ont tenté d'inculquer l'importance de l’activité physique dès l'enfance.
Les écoles soviétiques cherchaient à offrir un programme d'exercice polyvalent : gymnastique et acrobatie, activités de plein air (même en hiver) et équipement de gymnastique intérieur. Certains établissements d'enseignement, par exemple les écoles de sport spécialisées, avaient également leurs propres piscines, ce qui était considéré comme un privilège.
Pendant les cours à la piscine de l'école
Iosif Budnevich/TASS>>> Pourquoi le système éducatif d’URSS était-il l’un des meilleurs au monde?
Après le lancement en 1931 du programme d'entraînement physique de masse, connu sous l'acronyme russe GTO qui signifie « Prêt pour le travail et la défense » (vous pouvez en lire plus ici), la popularité des cours d’éducation physique chez les jeunes a augmenté de manière significative. А un âge donné, un athlète devait effectuer divers exercices en un laps de temps donné, mais ce n'était pas une tâche facile : pour gagner un badge en or, un homme de 19 à 28 ans devait faire 13 tractions et courir 100 mètres en 13 secondes ; alors que pour les 29 - 39 ans, c'était neuf tractions et 14 secondes pour les 100 mètres, et ce ne sont que deux indicateurs parmi tant d'autres !
Badge GTO (« Prêt au travail et à la défense de l’URSS »)
Alexander Rodchenko/MAMM/MDF/russiainphoto.ruLe slogan du GTO a même été immortalisé dans des poésies. Par exemple, le poète soviétique Samuel Marchak a écrit Histoire d’un héros inconnu, qui soulignait la bonne forme physique et le courage du citoyen soviétique : « Beaucoup de gars sont larges et forts[…] chacun est prêt pour le travail et la défense ! »
« 5 050 personnes ont passé les normes du complexe GTO dans le parc »
Sokolniki part/russiainphoto.ruLa plupart des activités avaient lieu dans le gymnase de l'école. Un cours d’éducation physique consistait en un échauffement, consistant à courir en cercles, puis l'activité principale comprenait souvent des exercices nécessitant un équipement spécial. Les enfants devaient grimper à une corde, sauter par-dessus un cheval d'arçons ou effectuer des sauts en arrière sur les barres parallèles. Les normes sportives pour les filles et les garçons ne différaient pas tellement ; ils prenaient donc des cours ensemble. La leçon se terminait généralement par différents jeux actifs comme ceux consistant à s’attraper ou avec une balle. C’est ainsi que le « pionnierball » est né - c’est une version locale simplifiée du volleyball.
Le sambo (acronyme de samozachtchita bez oroujia, qui se traduit littéralement par « autodéfense sans armes »), est un sport de combat soviétique relativement jeune qui était particulièrement populaire parmi les jeunes hommes. Il combine des techniques de combat et des mouvements issus de différentes traditions. Les écoliers (surtout les garçons) suivaient une formation dans des écoles ou sections spécialisées de sambo après les cours.
Élèves pendant les cours au gymnase
Anatoly Sedelnikov/TASSCertaines écoles avaient également une salle spéciale avec des équipements lourds, mais en raison du risque élevé de blessures, elle était principalement utilisée par les élèves plus âgés.
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Il est difficile d'imaginer une classe d’éducation physique sans jeux - football, volley-ball et sa version plus légère, le pionnierball. Ce sont les activités les plus excitantes pour les enfants. Outre les cours de gym, pendant la saison chaude, les écoliers jouaient à des jeux en plein air. De plus, les meilleurs représentaient leur école lors de compétitions urbaines entre différentes écoles.
RSS de Lituanie. Leçon d'éducation physique dans une école secondaire de la ville de Vilnius
Vsevolod Tarasevich/SputnikLes filles et les garçons soviétiques participaient à des courses, qui étaient considérées comme l'une des activités sportives les plus importantes. Ils formaient des équipes et mesuraient leur agilité, surmontant les obstacles et essayant d'être plus rapides que les autres équipes. L'école organisait souvent des compétitions locales, qui attiraient même des fans. L’un d’eux, le jeu de sport militaire Zarnitsa, faisait partie de la formation militaire initiale des enfants. Deux équipes jouant les unes contre les autres doivent prendre la base et le drapeau ennemis. Les garçons appréciaient particulièrement ce jeu ; il les préparait en quelque sorte aux exigences physiques encore plus strictes qui les attendaient dans l'armée.
Des leçons d'éducation physique étaient souvent montrées dans les films soviétiques sur les écoliers. Dans le film populaire Les Aventures d'Elektronik (1979), certaines scènes ont eu lieu dans un gymnase.
Dans un autre film soviétique, La visiteuse du Futur (1985), il y a une célèbre scène qui montre à quoi ressemblent les activités de plein air dans une leçon d’éducation physique soviétique typique.
L'hiver n'était pas un obstacle aux activités de plein air : les sports comme le basket-ball étaient simplement remplacés par le ski de fond. Certains écoliers l'appréciaient vraiment tandis que pour d'autres, le ski n'était qu’un pensum obligatoire qui supposait de porter l'équipement et de mettre une combinaison de ski inconfortable.
École de ski de Montchegorsk. Jeune skieur.
Roman Denisov/SputnikCertaines écoles spécialisées avaient leurs propres patinoires (un privilège semblable à celui consistant à avoir piscine) où les enfants pouvaient participer à un groupe de patinage artistique ou de hockey. Pour les établissements qui ne pouvaient pas se le permettre, il y avait un terrain de hockey ouvert (les Russes l'appellent toujours korobka, boîte) dans chaque quartier, où les enfants passaient leur temps libre après les cours. Mais la plupart des petits soviétiques ne manquaient jamais une occasion de faire des batailles de boules de neige avec leurs camarades de classe, de faire de la luge et de se rouler dans la neige à la fin des cours.
Dans l’ensemble, le niveau de vie de la population s'est amélioré et le sport est une tendance populaire. Les autorités ne sont plus obsédées par d'éventuels conflits militaires et les gens se chargent d'organiser des événements sportifs de masse et des ligues. Selon une enquête réalisée en 2018 par le Centre russe de recherche sur l'opinion publique (VTsIOM), 60% des Russes font une activité physique. De plus, les diverses activités sportives pour adultes et enfants sont également plus accessibles.
Participants à l'équipe de hockey junior
V. Matystin/TASSActuellement, les cours d'éducation physique sont en cours de modernisation. D'une part, les activités sur corde, les barres murales, le cheval d'arçons et tout autre type d’équipement de gymnastique sont interdits en raison du risque élevé de blessure. Au lieu de cela, on y propose de la danse, de la chorégraphie, des cours d'aérobic et même du stretching.
Elèves de l'école de jeunes patineurs
Miroslav Murazov/SputnikPour ceux qui veulent avoir une activité physique intensive, on trouve des écoles de sport ou des groupes spéciaux après les cours dans les écoles. Néanmoins, les activités les plus intéressantes, comme le ski, font toujours partie intégrante des programmes d’éducation physique.
Dans cette autre publication, nous vous parlons des cinq sportifs les plus riches et célèbres de Russie.
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