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Lorsque nous parlons d’ennemis qui tentent d’envahir et de conquérir la Russie, nous parlons d’un laps de temps d’environ 1 000 ans et de plusieurs « Russies » différentes, notamment l'ancienne Rus', le Tsarat de Russie, l’Empire russe et l’Union soviétique. Les ennemis sont également venus sous différentes formes, d’un État militaire du Nord à un empire oriental lointain, passant par divers tyrans fous avec des ambitions de domination mondiale. Tous n'ont pas réussi à conquérir la Russie. Nous n'avons examiné que les tentatives les plus marquantes - car mentionner chaque guerre au cours de laquelle des territoires russes ont été attaqués pourrait prendre une éternité.
1. L'Empire mongol
Des centaines de milliers de guerriers mongols, dirigés par Khan Batu (petit-fils de Gengis Khan), ont envahi les terres russes dans les années 1220-1230. Les guerriers mongols, entre 300 000 et 600 000, ont étouffé la défense des terres féodales russes. Les princes russes de l’époque étaient déconnectés les uns des autres et empêtrés dans une rivalité perpétuelle pour le trône de Kiev, de sorte qu'ils ne pouvaient pas riposter efficacement. En 1237-1238, Moscou et Vladimir, puissantes villes de la Rus’ centrale, ont été assiégées et prises par les armées mongoles. Les terres de la Rus’ ont ensuite été pillées et la population a fortement diminué.
En 1240, Kiev a été prise par Khan Batu. Cependant, après cela, les Mongols ont fait demi-tour. Les princes russes ont été contraints de se soumettre aux khans tataro-mongols et de leur verser des tributs substantiels. Les guerriers russes ont été contraints de prendre part à diverses campagnes militaires menées par la Horde d'or, une partie de l'Empire mongol, et plus tard (à partir des années 1260) un État distinct qui a continué à contrôler la Russie a été formé.
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En 1380, le prince de Moscou Dmiti Donskoï a vaincu l'armée tatare sur le champ de bataille de Koulikovo, et exactement cent ans après, en 1480, le « joug » de la Horde d'or a été levé sous le règne du premier grand prince de Moscou, Ivan III.
2. Lituanie
Les terres de Lituanie ont bordé le territoire russe à travers l'histoire, et avant le XIIe siècle, le peuple lituanien versait des tributs aux princes russes. Au début du XIIIe siècle, la Lituanie s'est renforcée et a lancé des raids réguliers sur les territoires russes, prenant Smolensk (400 km à l'ouest de Moscou) et s'y maintenant pendant un certain temps. Vers les années 1240, le Grand-Duché de Lituanie s'est formé et a continué à mener des guerres contre les duchés russes. En 1368 et 1370, l'armée lituanienne a assiégé Moscou et en 1402, avec l'aide de l'armée polonaise, la Lituanie à repris Smolensk, qui leur appartint jusqu'en 1522. Sous le règne d'Ivan le Terrible (1533-1584), le tsarat russe s'est opposé à la Lituanie, la Confédération livonienne, la Pologne, la Suède et le Danemark dans un conflit épuisant appelé « guerre de Livonie » qui a malheureusement mal fini pour la Russie : elle a été contrainte de céder tous ses gains territoriaux à l’État polonais-lituanien, après quoi un « super-État » a vu le jour en 1569.
3. République des deux nations (Pologne-Lituanie)
La République des deux nations, également connue sous le nom de Rzeczpospolita (République en polonais), a commencé son histoire par des guerres réussies contre la Russie. En 1609-1618, pendant la période russe du Temps des troubles (une crise politique et dynastique majeure), la République a envahi la Russie, cherchant à la conquérir et à la soumettre. L'armée polonaise, dirigée par Stanisław Żółkiewski, a pris Smolensk, puis Moscou, avant de se barricader au Kremlin jusqu'à ce qu'elle soit expulsée par la deuxième armée de volontaires de Minine et Pojarski. En 1617-1618, la Russie a résisté avec succès à une autre attaque de l'armée de la République des deux nations, dirigée cette fois par leur roi, Władysław IV Waza.
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Les guerres se sont poursuivies au XVIIe siècle, la Russie ayant finalement réussi à conserver les terres de Kiev et de Smolensk. Les guerres entre la Russie et la Pologne au XVIIIe siècle ont conduit au démembrement de l'État polonais entre la Russie, la Prusse et l'Autriche. Les forces polonaises ont alors envahi à nouveau la Russie, au sein de l'armée napoléonienne. La Pologne est devenue plus tard un gouvernorat de l'Empire russe qui s'est fréquemment mutiné contre la Russie, que la Pologne considérait comme un État occupant. En 1918-1921, la Pologne a également livré à la Russie soviétique une guerre qui s'est terminée par la définition de la frontière polono-soviétique - à peu près la même que celle qui avait été fixée au XVIIe siècle.
4. Suède
Depuis le XIe siècle (ou peut-être plus tôt), les rois suédois ont mené une guerre contre la république de Novgorod - une ville-État russe - mais pas la Russie dans son ensemble. Quand Ivan le Terrible a conquis Novgorod et en a fait une partie de la Russie, la Suède est devenue l'un de ses principaux ennemis, cherchant toujours et encore à conquérir les terres de la région contemporaine de Saint-Pétersbourg, alors appelées Ingrie. Ces terres ont fait des allers-retours entre la Russie et la Suède au cours des XVe-XVIIe siècles, mais le principal conflit s'est produit sous le règne de Pierre le Grand.
La Grande guerre du Nord (1700-1721) a été un conflit majeur, dans lequel la Suède s'est opposée à de nombreux États européens dirigés par la Russie. L’objectif de guerre était la Baltique, avec ses terres et ses territoires. Les Suédois ont commencé par envahir la Russie, mais ont été écrasés lors de la bataille de Poltava (1709). En 1718, Charles XII, le roi de Suède, est tué, ce qui entraîne le déclin du pouvoir suédois. En 1721, selon le traité de Nystad, la Russie a obtenu l'accès aux terres d'Estonie, de Livonie, d'Ingrie et du sud-est de la Finlande. Pendant la guerre, Saint-Pétersbourg a été fondée et en 1721, Pierre est devenu empereur de Russie. Cependant, la Suède a conservé la majeure partie du territoire finlandais jusqu'en 1809. La Suède s’est alors alliée avec la France napoléonienne et menaçait de bloquer la mer Baltique à la Russie. L’armée d’Alexandre Ier a donc pris la Finlande aux Suédois et en a fait un gouvernorat de l’Empire russe. Mais cela n'a pas sauvé la Russie de la guerre avec Napoléon…
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5. France
L’énorme projet de domination mondiale de Napoléon Bonaparte n’a évidemment pas épargné l’Empire russe. Au début, Napoléon a vaincu l'armée russe en 1805 lors de la bataille d'Austerlitz. Après cela, Napoléon a continué à créer son « système continental », soumettant les États européens et créant des gouvernements marionnettes et des rois fantoches soumis à son pouvoir. En 1808, Napoléon fait la paix avec la Russie. Mais après plusieurs tentatives infructueuses pour épouser une princesse russe, Napoléon a commencé à parler ouvertement de « broyer la Russie ». L'empereur Alexandre a refusé de soutenir le blocus continental du commerce britannique, encouragé par Napoléon.
En 1812, après plusieurs années de préparatifs, qui comprenaient une surveillance intense des affaires intérieures russes par les services de renseignement français, la Guerre patriotique de 1812 éclate. Dans cette guerre, Napoléon n'a pas obtenu le soutien de la Suède ou de l'Empire ottoman, la campagne ayant marqué le début de la fin pour Napoléon.
L'armée franco-européenne unie comptait environ 600 000 soldats lors de son entrée en Russie en juin 1812. L'armée russe comptait moins de troupes (environ 400 000 hommes au début de la guerre, un chiffre qui a augmenté en nombre à la suite d’appels nationaux), mais avait l'avantage de combattre « à domicile ». Nous ne sommes pas ici pour raconter toute l'histoire de la guerre de 1812 (cliquez sur le lien ci-dessus pour en savoir plus !), mais les gains territoriaux de Napoléon ont été les plus importants depuis l'époque de la Horde d'Or. Cependant, ils ont été de très courte durée. Si Moscou a bien été prise par Napoléon, dès octobre 1812, l'empereur français a compris que son armée était piégée, sans ravitaillement ni hébergement dans un pays hostile, alors que l'hiver commençait à s'installer. Après trois tentatives infructueuses de conclure un traité de paix, l'armée de Napoléon a commencé à battre en retraite et a été complètement détruite par l'armée et les partisans russes. La Russie a repris tous les gains de Napoléon, l'a poursuivi jusqu’à Paris et a aidé à détruire l'empire napoléonien.
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6. Empire ottoman (Turquie)
L'Empire russe et la Turquie possèdent une très longue histoire de conflits militaires. Ils ont été en état de guerre pendant 69 ans au total et leurs conflits se sont étendus sur 351 ans (1568-1918). Il y a eu 12 grandes guerres russo-turques (y compris la guerre de Crimée et les combats dans le Caucase pendant la Première Guerre mondiale) : la Russie en a gagné sept, perdu trois et dans deux cas, il n'y a pas eu de vainqueur. Les guerres étaient principalement menées pour le contrôle de la zone nord de la mer Noire, du Caucase du Nord et des détroits de Turquie.
Pendant la plupart des conflits, la Turquie n'a conquis aucun territoire russe - l'Empire ottoman était occupé à protéger ses propres terres, que la Russie tentait farouchement de conquérir pour prendre le contrôle de la mer Noire. Ce n'est qu'en 1678 que les Turcs ont réussi à prendre Tchyhyryne, la capitale de l'État cosaque, le sitch zaporogue, mais ils l'ont saccagé et détruit, débouchant donc sur une victoire infructueuse. De plus, après la guerre de Crimée, la Russie a été pressée par ses ennemis unis (France, Grande-Bretagne, Autriche et Prusse) de rendre à la Turquie certains des territoires turcs autrefois conquis, y compris la forteresse et la région de Kars. Cependant, certains de ces territoires ont ensuite été repris par la Russie après la guerre russo-turque de 1877-1878, et ont été rendus une fois de plus aux Turcs après la guerre de 1918-1921 entre la Russie soviétique et la Turquie.
Dans cet autre article, nous vous expliquons pourquoi la Russie s’appelle ainsi.