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Les souvenirs sur l’ère soviétique divergent. Les uns se rappellent de combats dans des files d’attentes monstrueuses, les autres, au contraire, racontent qu’il y avait de tout dans les commerces et que jadis la qualité des produits alimentaires était meilleure qu’aujourd’hui.
En effet, la situation dépendait de l’époque et de la région du vaste pays. Découvrons-le ensemble à travers des photos !
« Lait », « Pain », « Fruits et légumes » – la dénomination des commerces soviétiques était courte et ne laissait aucune place à la fantaisie. En outre, dans les villes, il y avait des commerces, appelés « gastronomes », haut de gamme qui vendaient toutes sortes de produits alimentaires et ménagers – tout comme les super et hypermarchés modernes. Dans les zones rurales, l’on trouve des « Selpo » (abréviation de « magasin rural »).
Si aujourd’hui с’est la pratique du self-service qui est courante dans les commerces du pays, sous l’URSS, la situation était bien différente. Dans chaque département de l’épicerie, il y avait un vendeur à qui l’on désignait le produit choisi. Il le pesait donc, et annonçait le prix. Il fallait ensuite se rendre à la caisse, et ce n’est qu’une fois la marchandise payée que l’on avait le droit d’y toucher.
En règle générale, les commerces ouvraient leurs portes vers 7h00/8h00 et fonctionnaient jusqu’à 19h00/20h00 avec une pause déjeuner. Une fois par mois, le commerce fermait pour le « jour sanitaire », le grand nettoyage.
En URSS, la principale épicerie était celle portant le nom Elisseïev, sur la rue Gorki (aujourd’hui Tverskaïa), en plein cœur de la capitale. Ce commerce, ouvert encore à l’ère tsariste par le marchand Grigori Elisseïev, était appelé « Gastronome numéro un ». Il y avait des commerces similaires à Leningrad et Kiev et ils attiraient les clients non seulement par leurs produits, mais aussi par leurs intérieurs luxueux.
Dans ce commerce, il y avait du tout. Même lorsque la pénurie s’observait dans d’autres magasins, ce gastronome vendait des saucissons, des fromages, du vin et des bonbons, et ce, au même prix qu’ailleurs (rappelons que les prix étaient fixés sous l’URSS).
Si n’importe qui pouvait venir faire ses courses ici, l’on risquait de faire la queue toute la journée (et en fin du compte, le produit tant désiré pouvait tout simplement disparaître de l’étalage). Pour surmonter cette série d’obstacles, l’on cherchait donc à venir tôt le matin. À Kiev, le magasin a brûlé dans les années 1940 et celui de Moscou a fermé ses portes en 2021. Seul celui de Saint-Pétersbourg reste encore ouvert.
Que pouvait-on trouver dans les rayons des magasins ordinaires ? Voici une vitrine typique d’un gastronome d’une ville soviétique moyenne dans les années 1960-1980. On y trouvait des conserves exposées en forme de pyramide, des jus en bocal, des fromages ou des saucisses. Les biscuits et les bonbons étaient vendus au poids et généralement le choix était riche. Vous pouviez également acheter des produits laitiers dans n'importe quelle épicerie, mais leur durée de conservation n’excédait pas quelques jours seulement.
En règle générale, les conserves étaient en abondance que ce soit dans le nord ou dans le sud du pays et n’étaient pas chères. Dans plusieurs villes, il y avait des poissonneries « Okean » (« Océan ») où le choix des poissons et autres habitants des fonds marins en conserves était encore plus vaste.
Souvent, il était impossible de trouver un bon morceau de viande à l’épicerie. L’on se rendait donc au marché, où tout coûtait deux-trois fois plus cher. Par conséquent, tout le monde ne pouvait pas se le permettre.
Dès qu’un produit était livré au magasin, de longues files d’attente se formaient. En 1990, le pays a introduit un système de rationnement, et au printemps 1991, en raison de la réforme monétaire, les prix ont triplé. En décembre de la même année, l’URSS a cessé d'exister.
Dans cet autre article, nous vous expliquions quels luxes l’on pouvait s’offrir dans un restaurant soviétique.