Comment les prisonniers et les idéalistes soviétiques ont construit la Magistrale Baïkal-Amour

Viktor Marikovski/TASS

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La « BAM » ou « Magistrale Baïkal-Amour », ligne ferroviaire d’une longueur de 4 287 km, est le projet d’infrastructure le plus cher de l’histoire de l’Union soviétique. Et son chantier à long terme le plus douloureux.

Des jeunes Moscovites se rendent au chantier de la BAM, 1974

Tout a commencé sous Staline en 1932. Selon le plan des fonctionnaires soviétiques, tous les travaux devaient être achevés en 3,5 ans, ce qui reflétait une chose – la direction du Parti n’avait alors aucune idée de ce qu’était l’Extrême-Orient.

République socialiste soviétique autonome bouriate. Visite des jeunes communistes de France en URSS. Un match de bras de fer lors d'une pause dans la construction de la voie ferrée au 440e kilomètre de la section ouest de la Magistrale Baïkal-Amour

La majeure partie de l’itinéraire à travers la Sibérie était tracée dans la zone de pergélisol, franchissant 11 cours d’eau et parcourant les territoires géants de Iakoutie, Tchoukotka et Kolyma. Se rendre à ces endroits s’est avéré plus difficile que sur la Lune.

Le premier terrain de volley-ball du village de Zvezdni, où vivaient les constructeurs de la Magistrale Baïkal-Amour, 1974

Mais la BAM était nécessaire : pour exploiter les terres riches en ressources, établir une base pour la Flotte du Pacifique en Extrême-Orient et construire une voie ferroviaire alternative au Transsibérien.

République socialiste soviétique autonome bouriate. Le premier train circule le long de la nouvelle voie sur la section ouest de la Magistrale Baïkal-Amour

Les grands projets de l’époque stalinienne s’incarnaient dans la réalité selon un schéma déjà élaboré : des dizaines de milliers de prisonniers étaient envoyés travailler dans la taïga. Pendant la première année et demie, les prisonniers vivaient en plein air autour de feux de camp, les tentes n’étaient pas fournies. En hiver, la température y descendait jusqu’à -50 °C. Ration : 400g de pain par jour.

Mariage dans un village des constructeurs de la Magistrale Baïkal-Amour
Un barbier. Sur la construction de la Magistrale Baïkal-Amour, 1974

Puis, lorsque le pouvoir est passé à Brejnev, la propagande d’État a transformé la BAM en une belle histoire sur la maîtrise de la nature par des gens forts. Beaucoup sont alors venus ici à l’appel de leur cœur pour construire un autre « rêve communiste ». De plus, ceux qui souhaitaient rejoindre le chantier se voyaient promettre des salaires élevés. Des citoyens soviétiques, le plus souvent des jeunes, allaient travailler sur ce chantier éloigné afin de pouvoir acheter une voiture, un appartement ou une résidence secondaire. Les personnes qui acceptaient de travailler dans ces conditions difficiles étaient encore mieux approvisionnées en nourriture, en mobilier et en vêtements qu’à Moscou.

Région de l'Amour, URSS. Une ingénieure nourrit Maïka, un élan, qui a perdu sa mère et a été secouru par des géomètres dans la zone de la Magistrale Baïkal-Amour en construction
Région d'Irkoutsk, URSS. Des jeunes bâtisseurs du Komsomol se reposent sur les rives du fleuve

Malgré la crise des années 1980, la BAM a été achevée deux ans avant l’effondrement de l’URSS et de l’idée communiste elle-même. Le coût de la construction aux prix de 1991 s’est élevé à 17,7 milliards de roubles.

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