La Russie est seulement le 41e client du département des Bouches-du-Rhône et son 12e fournisseur. C’est encore trop peu selon la délégation marseillaise se trouvant en mission officielle dans la capitale russe du 29 au 31 mai. Composée de 25 personnes, dont des représentants de la mairie, des chefs d’entreprises et des innovateurs, cette délégation a pour but de développer des partenariats et des ententes afin de faciliter le commerce entre les deux villes, mais aussi les échanges culturels, de connaissances et de savoir-faire.
Selon Jean Roatta, adjoint au maire de Marseille chargé des relations internationales et de la coopération Euro-méditerranéenne, qui dirigeait la rencontre côté marseillais, c’est la réciprocité dans l’action des deux villes qui permettra le développement de relations durables et fécondes. Des relations qui ne se limitent pas à des échanges économiques : « Il faut mettre en place une réciprocité dans les échanges économiques mais aussi dans l’éducation et la formation », a-t-il affirmé à RBTH. C’est pourquoi un partenariat entre les deux mairies devrait désormais permettre à des jeunes Marseillais d’effectuer un stage dans les services municipaux moscovites et inversement. C’est donc avec la volonté d’ « investir humainement » que Marseille se rapproche de la capitale russe. « Pour paraphraser le général de Gaulle, je dirais que l’Europe s’étend de la Méditerranée à l’Oural », plaisante Jean Roatta, pour justifier les intérêts communs que possèdent les deux villes. La Russie a besoin de la Méditerranée, porte vers l’Afrique, tout comme Marseille a besoin de Moscou afin de développer son influence vers l’Europe du Nord et de l’Est, poursuit-il.
Lire aussi : Que la Russie importe-t-elle de France?
« On a tout à construire en Russie, démarrons à Moscou », résume Frédéric Ronal, vice-président de la chambre de commerce et d’industrie de Marseille. L’idée, plus qu’une simple relation commerciale, est de poser les jalons d’une coopération dans des domaines où à la fois la Russie et la métropole Aix-Marseille sont compétitives et attractives : aéronautique, santé, biotechnologies, numérique… Il rappelle par ailleurs qu’une vingtaine d’entreprises marseillaises possèdent déjà des filiales en Russie, et qu’en moyenne une entreprise russe s’implante chaque année sur le territoire de ce port français. Ces chiffres devraient en outre augmenter à mesure que les indicateurs économiques du pays repassent au vert et que les relations commerciales se développent entre les deux villes.
L’implantation d’entreprises marseillaises en Russie se fait aussi par l’intermédiaire de facilitateurs, tels que le club d’affaires Provence-Russie-CEI (« Cap Russie »). Thierry Fabre, son président et fondateur, nous raconte sa genèse : six entrepreneurs passionnés par la Russie qui ont décidé d’aider d’autres entrepreneurs à franchir le pas et à se lancer en Russie. Tous les trois mois, Cap Russie organise des réunions à thèmes afin de mieux faire connaître le pays aux entrepreneurs de la région. Grâce à l’accompagnement de Cap Russie, 20 à 30 entreprises marseillaises se rendront en fin d’année à Moscou afin de découvrir la ville et ses industries et de réfléchir à une éventuelle implantation.
Comme le souligne Philippe Pégorier, directeur d’Alstom Russie et vice-président de l’Association des entreprises européennes (AEB), « voir les deux présidents côte à côte au Forum économique international de Saint-Pétersbourg encourage à aller plus loin dans nos relations commerciales avec la Russie ». Signe que les relations économiques franco-russes sont au beau fixe ?
En effet, la présence d’Emmanuel Macron à Saint-Pétersbourg est considérée comme un encouragement à l’essor des relations économiques entre les deux pays. Un avis à retrouver dans cet autre article.