Quatre sociétés russes dans le top-10 des poids lourds énergétiques

Le patron de Gazprom Alexei Miller (à gauche) embrasse le PDG de Lukoil Vagit Alekperov (à droit) au Forum économique international de Saint-Pétersbourg en 2014.

Le patron de Gazprom Alexei Miller (à gauche) embrasse le PDG de Lukoil Vagit Alekperov (à droit) au Forum économique international de Saint-Pétersbourg en 2014.

Reuters
La chute du rouble a permis aux sociétés énergétiques russes de réduire considérablement leurs dépenses en devises. Résultat : grâce aux recettes en hausse, ces sociétés se sont placées dans le peloton de tête du secteur.

Le géant russe Gazprom, détenu par l’Etat, figure pour la première fois depuis 2011 parmi les trois plus grandes sociétés énergétiques du monde, indique la nouvelle liste publiée par l’agence d’information et d’analyse financière S&P Global Platts. 

Top-10 des poids lourds énergétiques du mondenn1. ExxonMobil (USA)n2. Korea Electric Power Corp. (Corée du Sud)n3. Gazprom (Russie)n4. Phillips 66 (USA)n5. Valero Energy (USA)n6. Lukoil (Russie)n7. Rosneft (Russie)n8. Reliance Industries (Inde)n9. Sourgoutneftegaz (Russie)n10. Marathon Petroleum (USA)n

Le leader du classement est l’américain ExxonMobil, talonné par le sud-coréen Korea Electric Power Corp. En un an, Gazprom a gravi 40 échelons, passant de la 43ème à la 3ème place. La société russe s’est classée 9ème d’après ses revenus et 2ème d’après ses bénéfices nets, derrière ExxonMobil.

En outre, la liste des dix poids lourds de l’industrie comprend trois autres sociétés russes : Rosneft (publique) ainsi que Lukoil et Sourgoutneftegaz (privées).

« Les classements de Platts qui répertorient les sociétés dont les actifs dépassent 5 milliards de dollars sont réalisés sur la base de quatre indices principaux : le montant des actifs, les recettes, les bénéfices nets et le retour sur capitaux investis (ROIC) », a expliqué à RBTH l’analyste en chef du groupe financier TeleTrade, Alexandre Egorov.

De ce fait, on ne peut douter du caractère objectif de l’évaluation donnée aux entreprises russes. S&P Global Platts, qui compte plus d’un siècle d’histoire, est, avec Argus Media, l’une des agences de prix les plus influentes sur le marché mondial du brut et de produits pétroliers, a souligné pour sa part Alexeï Kalatchov, analyste chez Finam.

Causes principales

Selon les auteurs du classement, Gazprom a été éjecté du top-10 en 2015 suite à une brusque chute du rouble face au billet vert, ce qui a provoqué des pertes de devises et compliqué le remboursement des dettes et la prolongation des lignes de crédit. Mais sur une perspective à long terme, la société en est sortie gagnante : la dégringolade du rouble a réduit ses dépenses à l’intérieur du pays.

C’est précisément grâce à la chute du rouble que les trois autres sociétés pétrolières russes se retrouvent dans le top-10 : Lukoil est remontée de la 13ème à la 6ème place, Rosneft de la 10ème à la 7ème place et Sourgoutneftegaz de la 12ème à la 9ème. Qui plus est, Sourgoutneftegaz est en deuxième position au monde d’après le retour sur capitaux investis (avec 20%), derrière Coal India (41%).

« C’est principalement une rentabilité élevée exprimée en devises qui a défini les positions des sociétés russes », a poursuivi Alexeï Kalatchov. Selon lui, la chute du rouble a fourni un avantage aux sociétés pétrogazières russes face à leurs concurrents étrangers : si les calculs sont faits en dollars, les dépenses à l’intérieur du pays se sont réduites car elles n’ont pas fortement augmenté en roubles.

En outre, parmi tous ces géants, Gazprom reste la société affichant les plus faibles dettes, avec un EBITDA inférieur à 1, a précisé Gueorgui Vachtchenko, directeur des opérations sur les marchés russes de la société d’investissement Freedom Finance.  

Les pertes

La plupart des géants du secteur pétrogazier ont, au contraire, perdu des positions dans le classement suite à la baisse continue des prix du pétrole. Les américains Chevron et ConocoPhillips, l’anglo-néerlandais Shell et les chinois CNOOC et PetroChina ne figurent pas sur le top-10.

Les bénéfices des 28 plus grandes entreprises énergétiques du monde ont été divisés à l’issue de l’année dernière par 5,5 pour passer de 139,34 milliards à 25,73 milliards de dollars : c’est l’indice plancher depuis l’établissement de ce classement en 2002, rappelle l’agence russe RBC.

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