Le 16 novembre 2015. Le président russe Vladimir Poutine en compagnie du roi saoudien Salmane ben Abdelaziz Al Saoud, lors du sommet du G20 à Antalya, en Turquie.
Michael Klimentyev/RIA NovostiLa Russie et l'Arabie saoudite ont signé un mémorandum d’actions communes en vue de maintenir l’équilibre sur le marché du pétrole et de garantir la stabilité des investissements. C’est la première fois qu’un tel document est signé par deux pays dont l’un est membre de l’OPEP et l’autre pas.
Les détails de l’entente ne sont pas divulgués, mais l’annonce a fait monter le prix du Brent de 5% à la Bourse de Londres.
Dans une interview donnée à l’agence Bloomberg en marge du Forum économique oriental tenu à Vladivostok, le président russe Vladimir Poutine a déclaré que les producteurs de brut pourraient convenir de geler les niveaux de production sans la participation de l’Iran, même si ce dernier refuse de réduire l’extraction de pétrole.
Selon les experts, le document n’est pour l’instant qu’un accord d’intention, mais les ministres de l’Energie ont déjà décidé de mettre en place un groupe de travail commun chargé de surveiller les indices du marché pétrolier et d’élaborer des recommandations au sujet des mesures et des actions communes.
« Si jusqu’ici la Russie ne pouvait représenter ses intérêts à l’OPEP que par le biais de l’Iran et du Venezuela qui, aux côtés du Koweït, ont proposé en avril dernier d’examiner un éventuel gel de l’extraction, aujourd’hui, Moscou coopère étroitement avec Riyad », a constaté le vice-président de la société de conseil IFC Financial Center, Stanislav Verner.
Il a rappelé que la Russie et l’Arabie saoudite assuraient ensemble plus de 20% des besoins du monde en pétrole et que, par conséquent, leur coopération influencerait la donne sur le marché pétrolier.
Selon Alexeï Kalatchov, analyste chez Finam, les mesures de soutien du marché annoncées par les deux pays peuvent être qualifiées d’ « intervention verbale ». Toutefois, il est peu probable que les déclarations de Moscou et de Riyad aient un effet sur le long terme sans la participation d’autres pays.
« L’Arabie saoudite a torpillé les négociations sur le gel de l’extraction par les pays de l’OPEP à Doha, mais aujourd’hui une entente avec elle seule ne changera rien de manière radicale », a affirmé Ivan Kapitonov, de l’Académie présidentielle russe de l’économie nationale et de l’administration publique.
Si les pays de l’OPEP réduisent l’extraction de pétrole, leur place sera occupée par les Etats-Unis et c’est avec eux qu’il faudra alors s’entendre, a-t-il expliqué. Selon lui, l’industrie américaine du gaz de schiste a manifesté une impressionnante capacité de revitalisation : en août 2016, le nombre de puits d’extraction s’est accru sur fond de stabilisation des prix du brut au-dessus de 40 dollars le baril.
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